Le Qatar aurait payé une forte rançon pour des casques bleus
La Deuxième chaîne a diffusé des images de responsables de l'ONU et de rebelles d'Al-Nusra finalisant un accord pour la libération de 45 soldats fidjiens
Ilan Ben Zion est journaliste au Times of Israel. Il est titulaire d'une maîtrise en diplomatie de l'Université de Tel Aviv et d'une licence de l'Université de Toronto en études du Proche-Orient et en études juives

L’Organisation des Nations unies a obtenu le mois dernier la libération de 45 soldats de maintien de la paix originaires de Fidji,qui avaient été enlevés côté syrien du plateau du Golan par le Front Al Nosra, contre le paiement d’une rançon de 25 millions de dollars par le Qatar, selon un reportage de la télévision israélienne.
Les soldats fidjiens, membres de la FNUOD, avaient été capturés le 28 août par le Front Nosra, une branche d’Al-Qaïda, le long de la zone démilitarisée séparant Israël et la Syrie. Selon la Deuxième chaîne, leur libération le 11 septembre a été obtenue après que Doha ait effectué le paiement de la rançon.
Selon le reportage de la télévision (en hébreu), l’accord se rit de l’ONU et de la rhétorique des dirigeants occidentaux contre les accords avec des terroristes et le paiement de rançons pour la libération d’otages.
La chaîne a diffusé des images prises par l’une de ses équipes de tournage du côté israélien de la frontière, qui selon elle, décriraient une rencontre le 11 septembre entre des membres du Front Nosra et des fonctionnaires des Nations unies, pendant le transfert de fonds vers un compte bancaire du Front Nosra. Une fois qu’il a été confirmé que les fonds ont bien été reçus, les soldats de la paix fidjiens ont été libérés, selon le reportage.
Le film montre des responsables de l’ONU passant d’Israël en Syrie pour rencontrer les dirigeants d’Al-Nosra afin de finaliser la transaction, puis un convoi du Front Nosra arrivant à leur rencontre.
Ensuite, on voit un responsable d’Al-Nosra vérifiant sur son ordinateur portable si le paiement avait été transféré. Il y eut un retard de près de deux heures jusqu’à ce que la confirmation a été reçue, puis les otages ont été libérés.
Peu de temps après l’incident, une agence de presse iranienne [lien] a accusé le Qatar de fournir une assistance financière au Front Nosra, une accusation rejetée par Doha. L’Iran soutient le président syrien Bashar el-Assad, combattu par les rebelles d’Al-Nosra et d’autres factions armées.
Au moment de la libération des soldats le mois dernier, il y a eu une confusion quant à savoir si le Front Nosra avait reçu quelque chose en échange de la libération des casques bleus fidjiens. Fidji avait annoncé dans un premier temps que les otages seraient bientôt libérés sans condition, mais s’était ensuite rétracté.
Reuters a publié une information selon laquelle Fidji avait demandé au Qatar son aide pour obtenir la libération des otages.
Les soldats fidjiens faisaient partie de FNUOD, la force de l’ONU de
1 200 hommes assurant la surveillance de la zone-tampon entre la Syrie et Israël.
Tant le président américain Barack Obama que le Premier ministre britannique David Cameron ont déclaré ces derniers mois que leurs gouvernements refusaient de négocier avec des organisations terroristes, en particulier l’Etat islamique ou Al-Qaïda.
Depuis la libération des Casques bleus fidjiens le mois dernier, l’ONU a retiré la plupart de ses autres soldats de la paix de la région. Le mois dernier, les Philippines ont commencé à retirer ses troupes de maintien de la paix de la FNUOD.
Le Front Nusra contrôle une grande partie du côté syrien de la frontière du plateau du Golan avec Israël.