Le roi de Jordanie dit au président intérimaire syrien qu’il condamne les frappes israéliennes
Les deux voisins ont convenu que la coordination était cruciale pour la sécurité des frontières et dans le cadre de la lutte contre les trafics d'armes et de drogues

Le roi Abdallah de Jordanie a déclaré au président intérimaire de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, qu’il condamnait les frappes israéliennes sur la Syrie à l’issue d’une réunion à Amman, selon un communiqué du palais.
Les deux voisins ont convenu que la coordination était cruciale pour la sécurité des frontières et dans le cadre de la lutte contre les trafics d’armes et de drogues – des trafics que la Jordanie avait eu du mal à contenir le long de sa frontière pendant le règne d’une main de fer de l’ancien président syrien Bachar al-Assad, a ajouté le palais.
Le roi a évoqué la nécessité de coordonner « les différents défis liés à la sécurité des frontières et à la réduction de la contrebande d’armes et de drogues (…) et de créer les conditions appropriées pour le retour volontaire et en toute sécurité des réfugiés syriens », selon le palais.
Abdallah II, dont le pays accueille plus de deux millions de réfugiés syriens, a aussi exprimé « le soutien de la Jordanie aux frères syriens dans la reconstruction de leur pays (…) d’une manière qui garantisse l’unité, la sécurité et la stabilité de la Syrie », d’après la même source.
Il s’agit de la troisième visite à l’étranger d’Ahmed al-Sharaa depuis la chute le 8 décembre du président Assad, après des déplacements en Arabie saoudite et en Turquie.
Le président syrien par intérim était accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, qui s’était rendu à Amman en janvier et avait rencontré son homologue Ayman Safadi.
Lors de cette visite, les deux pays avaient décidé de collaborer pour lutter contre la contrebande de drogue et d’armes le long de leur frontière commune.
La Jordanie, l’un des rares pays arabes à avoir maintenu son ambassade à Damas pendant toute la guerre civile depuis 2011, a également accueilli un sommet international sur la Syrie le 14 décembre, moins d’une semaine après le renversement d’Assad par une alliance rebelle de djihadistes menée par Ahmed al-Sharaa.
Ces dernières années, la Jordanie a intensifié la répression contre le trafic d’armes et de drogue, notamment le captagon, un stimulant proche de l’amphétamine, le long de sa frontière de 375 kilomètres avec la Syrie.
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