Le Royaume-Uni annonce rétablir ses relations diplomatiques avec la Syrie
Selon le ministère des Affaires étrangères britannique, Londres s'est engagé à verser 129 M de dollars supplémentaires pour fournir une "aide humanitaire d'urgence" aux Syriens

Le Royaume-Uni a annoncé samedi le rétablissement de ses relations diplomatiques avec la Syrie, rompues depuis plus d’une décennie, à l’occasion de la première visite à Damas du chef de sa diplomatie, David Lammy, depuis la chute en décembre du dictateur syrien Bashar el-Assad.
Cette avancée diplomatique pour les nouvelles autorités islamistes intervient alors qu’elles tentent de reconstruire le pays, dévasté par plus de treize ans de conflit, et de relancer son économie moribonde.
La guerre a été déclenchée en 2011 par la répression de manifestations en faveur de la démocratie, et de nombreux pays européens comme le Royaume-Uni avaient alors pris position contre Assad.
Londres s’était notamment associé aux sanctions internationales prises contre Damas, et avait ensuite fermé son ambassade.
« Le Royaume-Uni rétablit ses relations diplomatiques car il est dans son intérêt d’aider le nouveau gouvernement à honorer son engagement à bâtir un avenir stable, plus sûr et plus prospère pour tous les Syriens », a déclaré Lammy, cité dans un communiqué de ses services, lors de ce premier déplacement ministériel britannique en Syrie en 14 ans.
« Bénéfique » pour le Royaume-Uni
La présidence syrienne avait auparavant fait état d’une rencontre à Damas entre Lammy et le président syrien par intérim Ahmed al-Sharaa. Le ministre britannique a aussi rencontré son homologue syrien, Assaad al-Chaibani.
Les discussions ont porté sur « les relations bilatérales […] et les moyens de renforcer la coopération, ainsi que sur les développements régionaux et internationaux », selon la présidence.
Lammy a mis en avant qu’une Syrie stable serait bénéfique pour son pays, en permettant de « réduire le risque de migration irrégulière, d’assurer la destruction des armes chimiques » du précédent pouvoir ainsi que de « lutter contre la menace terroriste ».
Autant de préoccupations partagées par d’autres pays occidentaux, qui ont rétabli leurs relations avec le nouveau pouvoir syrien, malgré des inquiétudes portant notamment sur le sort des minorités.
Les nouvelles autorités comptent sur leur soutien pour lancer la phase de reconstruction, dont le coût est estimé par l’ONU à plus de 400 milliards de dollars.
Selon le ministère des Affaires étrangères britannique, Londres s’est engagé à verser 129 millions de dollars supplémentaires pour fournir une « aide humanitaire d’urgence » aux Syriens et soutenir la reconstruction.
En mars, le Royaume-Uni s’était engagé à mobiliser jusqu’à 190 millions d’euros en faveur de la Syrie.
La Syrie a connu une intense activité diplomatique depuis que les forces islamistes ont mis fin le 8 décembre à un demi-siècle de pouvoir sans partage du clan Assad sur la Syrie.
En mai, les États-Unis et l’Union européenne avaient annoncé leur intention de la lever les sanctions économiques contre la Syrie.
Le même mois, le ministre syrien de la Défense, Mourhaf Abou Qasra, avait rencontré une délégation officielle britannique, selon son ministère.
En avril, le gouvernement britannique avait annoncé la levée des sanctions imposées aux ministères syriens de l’Intérieur et de la Défense sous Assad.
Londres avait également indiqué lever les sanctions contre divers groupes de médias et agences de renseignement, ainsi que contre certains secteurs de l’économie, notamment les services financiers et la production d’énergie.
En mars, le Royaume-Uni avait aussi levé les sanctions contre 24 entités, dont la Banque centrale de la Syrie.