Le superintendant Nisim Lugasi, 29 ans : Le policier qui arrivait toujours le premier
Il a été tué alors qu'il se battait contre des terroristes du Hamas à Ofakim, le 7 octobre
Le superintendant de la police des frontières Nissim Lugasi, 29 ans, qui était originaire du Moshav Beit Shikma, a été tué alors qu’il se battait contre les terroristes du Hamas à Ofakim, le 7 octobre.
Lugasi s’était précipité à Ofakim en cette matinée de samedi quand il avait appris que des terroristes s’étaient infiltrés dans cette localité de l’Ouest du Negev. Avec seulement son arme de poing, sans gilet pare-balles, il avait rejoint d’autres agents qui venaient tout juste d’arriver dans la ville. Ils s’étaient battus ensemble contre les hommes armés du Hamas qui avaient pris des otages dans un immeuble résidentiel d’Ofakim. Lugasi avait été tué au cours de ces échanges de coups de feu.
Il a été enterré le 12 octobre à Ashkelon. Il laisse derrière lui ses parents, Shimon et Ahuva, ses trois sœurs aînées, Moran, Hadar et Yael et Liel, sa fiancée.
Lugasi avait intégré les rangs de la police des frontières en 2012 et il y avait occupé un certain nombre de postes, à la fois en tant que simple soldat et en tant qu’officier.
Dans un entretien qui avait été accordé à Ynet, le 22 novembre, sa sœur Yael Friedman Lugasi avait raconté qu’elle et ses sœurs avaient toujours considéré leur benjamin comme un héros, comme l’homme qui se présentait toujours le premier à son devoir, toujours avant les autres. Elle a ajouté qu’il donnait toujours ce qu’il avait et qu’il cherchait toujours à répandre la joie autour de lui.
« Dans tous les rôles qu’il a eus, il a fait les choses de la manière la plus professionnelle possible. Il avait tout simplement l’âme d’un leader. Lors de la Shiva [période de deuil], tout le monde nous a dit qu’il était toujours le premier en tout. Toujours le premier à arriver – et c’est ce qu’il a fait ce jour là. »
Elle a ajouté que son petit frère « aimait chaque moment qu’il vivait. Que cela ait été pendant son service, pendant les opérations, c’était toujours comme ça. Tous ceux qu’il était amené à rencontrer devenaient des membres de la famille, des amis ; il profitait au maximum de chaque instant et son sourire illuminait tous ceux qui étaient autour de lui ».
La famille de Nissim a ouvert une page en sa mémoire – tout en établissant clairement qu’il ne s’agissait pas d’un site de commémoration.
« Ce site n’est pas une commémoration de Nissim. Une commémoration, c’est pour tous ceux qui ne sont plus à nos côtés… Nissim est toujours à nos côtés. Il est à nos côtés à chaque moment, à chaque seconde, pendant tous nos épisodes de vie – heureux ou malheureux. Nissim est un amour éternel et il restera toujours dans nos cœurs ».
Sa famille a écrit que pendant la période où il avait travaillé à la police des frontières, Nissim « a toujours cru pleinement aux valeurs d’amour du pays, de dévouement aux autres, il avait le sens de la mission et à chaque fois qu’il en avait l’occasion, il s’assurait de transmettre ces valeurs à ses subordonnés ».
Nissim avait pris part à un projet lancé par la police des frontières en collaboration avec une organisation à but non-lucratif qui offre une assistance médicale aux survivants de la Shoah, « Mishkafayim Verudot, » (lunettes roses). Dans le cadre de ce projet, Nissim et les autres agents escortaient les survivants jusqu’à leurs rendez-vous médicaux et il les aidaient dans les tâches du quotidien. Lors de la shiva de Nissim, une plaque remerciant le défunt pour l’aide précieuse apportée a été remise par l’organisation à sa famille.
Un enregistrement a été téléchargé sur la page internet ouverte pour Nissim, où il échange avec un membre de l’ONG.
« Nous sommes toujours là pour vous et pour toutes ces personnes qui nous sont si chères, c’est une mitzvah immense. Merci de nous donner le privilège de vous aider. Shabbat Shalom, nous serons toujours là pour vous et pour tout ce dont vous aurez besoin », dit-il.
Nissim et sa fiancée, Liel Asayag, étaient ensemble depuis sept ans et ils devaient se marier au mois de juin. S’exprimant devant les caméras de la chaîne Kan plusieurs mois après sa mort, Asayag a indiqué qu’elle aurait préféré que le jeune homme ne soit pas un héros et qu’il soit encore à ses côtés, bien en vie.
« Mais en même temps, je suis tellement fière de lui, il a été fidèle à ses valeurs jusqu’au dernier moment, qu’il a quitté la maison sans hésitation dans cette matinée, qu’il s’est battu jusqu’au dernier moment pour s’assurer que les gens resteraient en sécurité. »
Sur le site, sur une page intitulée « Notre petit frère », Yael, Hadar et Moran parlent de Nissim, celui qui était toujours au cœur des fêtes, qui éclairait la vie – et qui a laissé un vide qui ne pourra pas être comblé.
Hadar évoque le séjour improvisé de son petit frère chez elle, aux États-Unis, pendant trois semaines. Il l’avait appelée et il lui avait dit de préparer la chambre d’ami pour l’oncle Nissim.
« Mon Nissim, mon amour, le souffle, la lumière, le rire de cette famille. Sachant comment tu observais toujours les choses avec dérision, tu es sûrement en train de nous regarder depuis là-haut en riant : Pourquoi est-ce que vous pleurez ? Mettez plutôt de la techno et dansez ! »
Elle ajoute : « Nissim, prends soin de maman et papa… Donne-nous la force de continuer avec ce vide béant dans nos cœurs ».