Le système scolaire est confronté à des défis sans précédent en ces temps de guerre
Avec des villes entières déplacées et des milliers d’enseignants appelés au service de réserve, le système éducatif national s'efforce de créer de nouvelles écoles
Alors qu’Israël entre dans sa troisième semaine de guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, le système éducatif national est confronté à une situation sans précédent et en constante évolution, avec notamment des dizaines de milliers d’élèves déplacés, une pénurie massive de personnel et un accès inadéquat aux miklatim – ou abris anti-bombes.
De nombreux parents et employés du système éducatif ont été appelés au service de réserve de Tsahal, des communautés entières ont été déracinées et traumatisées, des tentatives de mise en œuvre de l’enseignement en distanciel ont été lancées et une reprise partielle de l’enseignement en présentiel a démarré, alors qu’une grande partie du pays reste sous la menace des tirs de roquettes.
Environ 200 000 personnes ont été déplacées ou évacuées des communautés voisines de Gaza ainsi que du nord d’Israël, notamment les habitants des villes de Sderot, Ofakim et Kiryat Shmona.
Lors d’une conférence de presse tenue dimanche, le ministre de l’Éducation, Yoav Kisch, a déclaré que le système scolaire d’Eilat avait pratiquement doublé de volume en raison de l’afflux d’élèves, et que les écoles de la ville travaillaient actuellement par roulement, avec des cours le matin et d’autres l’après-midi, afin de les accueillir.
Pour répondre à la demande, de nouvelles écoles seront créées dans les prochains jours pour les élèves qui ont dû quitter leur domicile en raison de la situation sécuritaire.
Ces écoles seront situées à Eilat, dans l’Arava et près de la mer Morte, des zones où un grand nombre de citoyens ont été transférés – en raison de leur sécurité relative face aux tirs de roquettes et du grand nombre d’hôtels – et où l’enseignement en présentiel peut se dérouler normalement.
Les zones où l’apprentissage en présentiel est autorisé sous certaines conditions de sécurité – conformément aux règles établies en temps de guerre par le Commandement du Front intérieur – comprennent la majeure partie du centre et du nord du pays, y compris Jérusalem. Dans ces zones, l’apprentissage en présentiel est autorisé à condition que tous les élèves soient en mesure d’atteindre un abri à temps si une sirène de raid aérien retentit, entre autres conditions de sécurité.
Environ 40 % des écoles de ces zones ont déjà commencé à organiser des activités en présentiel, selon le ministère.
Un porte-parole du ministère a déclaré au Times of Israel que les écoles ne sont pas tenues de communiquer le nombre d’élèves qui se présentent physiquement à l’école.
Dans la plupart des régions, l’enseignement en distanciel dans le cadre du système conçu pour la première fois pendant les fermetures de COVID en 2020 et 2021 a été lentement mis en œuvre. Pour faciliter ce processus, le ministère a distribué près de 5 000 ordinateurs portables aux familles évacuées, et prévoit de fournir un total de 10 000 nouveaux ordinateurs.
Dans de nombreuses régions du pays, là où cela est autorisé, un retour progressif des jardins d’enfants du matin, en présentiel, est également mis en œuvre, du dimanche au jeudi, sous réserve des questions de sécurité et de personnel.
Environ 2 400 enseignants et membres du personnel ont été appelés au service de réserve, ce qui complique la programmation des cours et des activités. La semaine dernière, il a été annoncé que les examens du bagrout pour les élèves de Première et de Terminale, qui font partie du processus d’obtention du diplôme de fin d’études secondaires, seraient retardés.
Quelques jours après le début de la guerre, le ministère de l’Éducation a annoncé la mise en place d’un système élargi de services psychologiques et de traitement des traumatismes, y compris une ligne d’assistance téléphonique au *6552, poste 5. Cette ligne a reçu « des milliers d’appels très compliqués », a déclaré le ministre de l’Éducation.
Le retour en cours, en présentiel comme à distance, a pour but d’aider les étudiants à « retrouver leur fonctionnement, à se ressourcer, à traiter les événements, à obtenir un renforcement social et à renforcer leur capacité de résilience », a déclaré le ministère.
Mais il a ajouté « qu’aucune mesure disciplinaire ne sera prise à l’encontre des élèves qui ne participent pas aux sessions d’apprentissage, quelle qu’en soit la raison ».