Le taux de vaccination dans les secteurs anti-vaxx de Jérusalem en hausse de 80%
La campagne de lutte contre l'épidémie de rougeole s'intensifie ; 1 401 cas de rougeole en Israël en 2018
Le ministère de la Santé a annoncé mardi une hausse de presque 30 % du taux de vaccination contre la rougeole dans certains secteurs de Jérusalem où les résidents boudent traditionnellement l’immunisation alors que les autorités mènent actuellement une campagne pour combattre une épidémie de la maladie.
Il y a eu 1 401 cas de rougeole en Israël au cours de l’année 2018, selon les données du ministère de la Santé. Il y avait eu seulement 33 cas de cette maladie enregistrés en 2017.
Un bébé de dix-huit mois est mort de la rougeole à Jérusalem, le premier cas répertorié de décès entraîné par la maladie depuis 15 ans.
Dans le cadre de sa campagne de vaccination, le ministère de la Santé a indiqué que plus de 80 % des habitants des « poches » de Jérusalem, qui se distinguaient dans le passé par un faible taux de vaccination (55 %), sont dorénavant vaccinées. Le ministère n’a pas nommé les quartiers de Jérusalem concernés.
Il a également précisé que 838 des cas de rougeole, cette année, ont été enregistrés à Jérusalem, soit presque 60 % du total. Seconde à ce classement, la municipalité de Safed (avec 219 cas) suivie par Tel Aviv et Petah Tikva (89 cas chacune).
Dans le cadre des initiatives mises en place pour lutter contre l’épidémie, le ministère a également pris la décision de ne pas abaisser l’âge minimum pour recevoir une vaccination à neuf mois contre 12 actuellement, sauf dans certains cas.
Cette annonce du ministère de la Santé est survenue quelques jours après qu’il a lancé une campagne pour interdire les visiteurs non-vaccinés de certaines unités dans les hôpitaux et pour améliorer le taux de vaccination dans les communautés non-protégées autour de Jérusalem.
Le ministère a fait savoir qu’il refuserait l’accès à certaines unités « sensibles » des hôpitaux aux visiteurs qui ne sont pas immunisés face à la maladie. Parmi les unités concernées, celles des soins intensifs et d’oncologie. Le ministère a fait savoir dans un communiqué que le vice-ministre de la Santé Yaakov Litzman avait approuvé les « mesures intensives » qui seraient présentées dans les quartiers ultra-orthodoxes de Jérusalem et de Beit Shemesh.
Le taux de vaccination faible dans les quartiers ultra-orthodoxes a été attribué à une perception erronée selon laquelle les Juifs très religieux seraient protégés des infections en raison de l’isolement dans lequel vivent leurs communautés, ainsi qu’à la rumeur, largement discréditée depuis, portant sur les dangers des vaccinations.
Le ministère a précisé que les responsables réfléchissent actuellement à d’autres mesures pour lutter contre l’épidémie, et notamment à interdire des écoles les personnes non-vaccinées.
Selon la chaîne Hadashot, dimanche soir, environ 5 % à 10 % des personnes infectées avaient été vaccinées.
L’épidémie en Israël s’est propagée à Londres et à New York ces dernières semaines.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la rougeole tue environ 134 000 enfants par an.
Les inquiétudes face au vaccin ROR (Rougeole, oreillons et rubéole) sont apparues en 1998, quand une étude britannique qui a depuis été discréditée l’a liée à l’autisme. L’étude s’est avérée être fausse et le lien avec l’autisme a été rejeté, mais les taux de vaccination ont chuté dans certains pays, certains parents soucieux ayant empêché les enfants de recevoir leur piqûre.
Selon le professeur Shai Ashkenazi, directeur de la Société pédiatrique israélienne, la rougeole « était sur le point de disparaître mais, à cause d’une baisse de la vaccination, elle a fait un important retour. En Europe aussi, dans la première moitié de 2018, il y a eu plus de 41 000 incidents d’infection avec au moins 37 morts ».