Le terroriste palestinien Barghouthi frappé « brutalement », selon des ONG ; l’IPS dément
Les ONG palestiniennes ont assuré que le cadre du Fatah avait subi deux agressions depuis son placement à l'isolement, suite au pogrom
Plusieurs organisations palestiniennes de défense des droits des prisonniers ont accusé lundi l’Autorité pénitentiaire israélienne (IPS) d’avoir « brutalement agressé » en septembre le plus célèbre détenu palestinien, Marwan Barghouthi, 64 ans, un membre influent du Fatah emprisonné par Israël pour faits de terrorisme depuis 2002.
Des membres des « unités de répression de l’administration pénitentiaire » ont frappé Marwan Barghouthi dans sa cellule d’isolement à la prison de Megiddo (nord d’Israël) le 9 septembre, ont précisé dans des communiqués distincts la Commission palestinienne des affaires des prisonniers, le Club des prisonniers et le groupe de soutien de Barghouthi.
Ces organisations ont obtenu ces informations d’un avocat qui a pu rencontrer Barghouthi dimanche, sa première visite en trois mois, a indiqué le Club des prisonniers à l’AFP.
Selon les communiqués qui citent l’avocat, l’agression aurait « provoqué de nombreuses blessures sur le corps de M. Barghouthi, au niveau des côtes (…) ainsi qu’un saignement de l’oreille droite et une plaie sur son bras droit, accompagnés de douleurs sévères dans le dos ». Toujours selon ces sources, il se rétablit progressivement, bien qu’il n’ait apparemment reçu aucun traitement médical.
Les ONG palestiniennes ont assuré que Barghouthi avait subi deux agressions depuis son placement à l’isolement, suite au pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023.
Les ONG « appellent les organisations et institutions internationales à remplir leur devoir de protection de Barghouthi et des autres détenus, comme le prévoit le droit international », ajoute le communiqué.
Contactée par l’AFP, l’IPS a déclaré que Barghouthi avait déposé, depuis le 7 octobre 2023, « deux requêtes concernant des allégations de mauvais traitements en prison » mais qu’après examen des plaintes, « le tribunal (…) a conclu qu’il n’y avait pas eu de violations de la loi » par l’IPS.
Tout en précisant que « tous les prisonniers sont détenus conformément à la loi », l’IPS a rappelé que Barghouthi avait « le droit de déposer une (nouvelle) plainte ».
Barghouthi figure parmi les prisonniers dont la libération pourrait être réclamée si un accord d’échange entre otages et prisonniers venait à être conclu entre Israël et le Hamas.
Barghouthi bénéficie du soutien de l’ensemble de l’opinion publique palestinienne et est considéré par certains comme un successeur potentiel du président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas.
Ancien haut cadre du Fatah condamné à la perpétuité pour meurtres, Barghouthi a été arrêté en 2002 par Israël et condamné en 2004 à cinq peines de prison à perpétuité pour meurtres pour son rôle dans la seconde Intifada.