Le Yémen rejette toute médiation de l’Iran, évoque un « Plan Marshall »
Le gouvernement yéménite n'accepterait de négocier qu'une fois que les rebelles auraient déposé les armes
Le ministre yéménite des Affaires étrangères en exil a rejeté lundi toute médiation de l’Iran dans le conflit et a évoqué l’idée d’un « Plan Marshall arabe » pour la reconstruction du pays une fois que la stabilité sera revenue.
« Tout effort de médiation venant de l’Iran est inacceptable car l’Iran est impliqué dans le conflit au Yémen », a déclaré Ryad Yassine en marge d’une rencontre économique arabo-turque au Koweït.
« L’Iran est devenu une partie prenante dans la crise yéménite et ceux qui le deviennent (…) ne peuvent pas être des médiateurs », a insisté M. Yassine devant des journalistes.
L’Iran soutient les rebelles Houthis, issus de la minorité zaïdite chiite au Yémen, qui ont pris le pouvoir à Sanaa avec l’aide de militaires fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Mais Téhéran nie fournir des armes aux rebelles.
Le 26 mars, Ryad a pris la tête d’une coalition de pays majoritairement sunnites, qui mène des frappes aériennes contre les Houthis et leurs alliés au Yémen, frontalier de l’Arabie saoudite.
L’Iran a présenté officiellement vendredi à l’ONU un plan de paix en quatre points pour le Yémen. Ce plan prévoit un cessez-le-feu immédiat, un accès humanitaire « sans entraves », une reprise du « dialogue national » entre tous les protagonistes et la « formation d’un gouvernement d’union nationale sans exclusive ».
Yassine, qui s’est exilé à Ryad depuis le début du conflit, a affirmé que « des milliers de Houthis et de miliciens pro-Saleh ont été tués et nous en avons la confirmation ».
Il a reconnu des pertes parmi les civils et affirmé que son gouvernement n’accepterait de négocier qu’une fois que les rebelles auraient déposé les armes.
« Les Houthis et les forces de Saleh doivent se retirer de toutes les villes et villages du Yémen, y compris Sanaa et Aden, et retourner en tant que civils à Saada (leur fief du nord) et déposer les armes ».
« Ce n’est qu’après qu’on pourra parler de dialogue et de solution politique. Il n’y a pas lieu maintenant à des négociations », a assuré le ministre yéménite.
Il a enfin indiqué que les monarchies du Golfe et d’autres pays allaient participer prochainement à une réunion sur la reconstruction du Yémen, dont les infrastructures ont été détruites ou gravement endommagées.
« Il y a un projet que nous étudions avec les pays du Golfe concernant un Plan Marshall arabe pour le Yémen ».
Le Plan Marshall, mis en oeuvre par les Etats-Unis, avait permis la reconstruction de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale.
Yassine n’a cependant avancé aucune date pour cette réunion.