Israël en guerre - Jour 476

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Analyse

L’échec des renseignements français et la difficile bataille de l’Europe contre l’EI

Une attaque terroriste aussi vaste aurait dû être empêchée mais l'incapacité de l'Europe à s'attaquer à l'islamisme extrémiste a des racines profondes

Avi Issacharoff est notre spécialiste du Moyen Orient. Il remplit le même rôle pour Walla, premier portail d'infos en Israël. Il est régulièrement invité à la radio et à la télévision. Jusqu'en 2012, Avi était journaliste et commentateur des affaires arabes pour Haaretz. Il enseigne l'histoire palestinienne moderne à l'université de Tel Aviv et est le coauteur de la série Fauda. Né à Jérusalem , Avi est diplômé de l'université Ben Gourion et de l'université de Tel Aviv en étude du Moyen Orient. Parlant couramment l'arabe, il était le correspondant de la radio publique et a couvert le conflit israélo-palestinien, la guerre en Irak et l'actualité des pays arabes entre 2003 et 2006. Il a réalisé et monté des courts-métrages documentaires sur le Moyen Orient. En 2002, il remporte le prix du "meilleur journaliste" de la radio israélienne pour sa couverture de la deuxième Intifada. En 2004, il coécrit avec Amos Harel "La septième guerre. Comment nous avons gagné et perdu la guerre avec les Palestiniens". En 2005, le livre remporte un prix de l'Institut d'études stratégiques pour la meilleure recherche sur les questions de sécurité en Israël. En 2008, Issacharoff et Harel ont publié leur deuxième livre, "34 Jours - L'histoire de la Deuxième Guerre du Liban", qui a remporté le même prix

Rassemblement près du restaurant Le Carillon, l'un des sites des attentats à Paris, le 14 novembre 2015. Au moins 128 personnes ont été tuées dans les attentats de Paris qui ont eu lieu pendant la soirée du 13 novembre, avec 180 personnes blessées (Crédit : Martin Bureau/AFP)
Rassemblement près du restaurant Le Carillon, l'un des sites des attentats à Paris, le 14 novembre 2015. Au moins 128 personnes ont été tuées dans les attentats de Paris qui ont eu lieu pendant la soirée du 13 novembre, avec 180 personnes blessées (Crédit : Martin Bureau/AFP)

L’Etat islamique a réussi à mener des attaques terroristes dans trois endroits différents en moins de deux semaines – au Sinaï (où il a réussi à abattre un avion civil russe), à Beirout (où il a mené une double attaque dans un quartier du Hezbollah) et hier à Paris.

Il semblerait qu’il n’y ait aucun endroit qui ne soit hors de la portée de l’EI. Et aucun endroit n’est protégé.

La Russie, les Etats arabes, les Etats occidentaux et les groupes extrémistes chiites – même rivaux – sont des cibles pour ce terrorisme sunnite radical.

Et il arrive à opérer alors même qu’il subit un assaut en Syrie de la Russie, des Etats-Unis, des Kurdes, des Etats arabes, et de l’axe chiite de l’Iran, du Hezbollah et des Alaouites de Bachar al-Assad. En effet, il est surprenant qu’il ait réorienté son activité vers des lieux éloignés alors qu’il subit une attaque en Syrie.

Dans sa revendication de la responsabilité pour le bain de sang de Paris, l’Etat islamique fixe d’autres objectifs : Rome, Londres et Washington.

Ceux-ci peuvent être des menaces vides. Non pas parce que l’EI est incapable d’y mener des attaques. Mais plutôt parce que, comme le carnage de Paris le démontre, lorsque l’État islamique attaque, il n’en parle pas beaucoup avant.

Il se peut que l’ampleur et l’horreur des attentats de Paris entraînent une certaine prise de conscience dans les pays d’Europe occidentale, qui ont été tenus en échec dans la lutte contre l’État islamique.

L’établissement le type de réseau de la terreur nécessaire pour mener les attaques coordonnées de vendredi soir n’a pas eu lieu en une nuit. Le fait qu’il y ait eu au moins huit terroristes impliqués, avec des armes et des explosifs et des ceintures d’explosifs, agissant de concert, souligne l’échec cuisant des renseignements de l’Occident, qui auraient pu avoir vent de l’attaque planifiée.

Les premiers rapports indiquent qu’au moins l’un des terroristes était sur une liste de surveillance des renseignements français.

Néanmoins, le fait est que la communauté des renseignements européens est confrontée à une tâche presque impossible.

Il y a non seuleument eu un échec ce week-end, mais aussi dans le passé, de nombreuses années auparavant. Des parties de l’Europe ont, au fil des décennies, été autorisées à devenir des zones entièrement musulmanes, totalement négligées par les services des renseignements – et négligées économiquement et socialement.

Des zones telles que celles-ci fournissent des recrues pour les rangs de l’Etat islamique en Irak et en Syrie. Et certaines de ces recrues, il semblerait, reçoivent ensuite l’ordre de revenir en Europe, de mettre en place des cellules dormantes et d’attendre l’appel pour passer à l’action terroriste.

Cela pourrait être ce qui est arrivé vendredi soir à Paris.

Cela ne va pas être facile pour les agences de renseignement de pénétrer ces réseaux terroristes.

De plus à cela s’ajoute le fait que les Etats-Unis, la Russie et le monde arabe ne peuvent pas être d’accord sur la manière d’aborder le plus efficacement l’Etat islamique sur le champ de bataille de la Syrie.

Tant que cela reste le cas, l’Europe est susceptible de rester sous le feu de la menace terroriste.

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