L’élu travailliste Itzik Shmuli annonce sa candidature à la tête du parti
Le député âgé de 39 ans espère restaurer la confiance dans le mouvement en ouvrant un nouveau chapitre

Le député travailliste Itzik Shmuli a annoncé mercredi qu’il se présentait à la présidence du parti aux prochaines élections primaires. Il a dit qu’il espérait restaurer la confiance perdue dans le parti.
Itzik Shmuli est le troisième élu du parti travailliste à se lancer dans la course pour remplacer Avi Gabbay, qui a annoncé plus tard mercredi qu’il quittait la vie politique après avoir conduit la formation à des résultats désastreux aux dernières élections.
« Le temps de venu de prendre les rênes », a déclaré le député âgé de 39 ans, dans une vidéo publiée sur sa page Facebook. « Je vais me présenter à la direction du parti et le conduire vers un nouveau chapitre plein d’espoir. »
Membre de la Knesset entré en politique après avoir mené un mouvement de protestation socio-économique populaire, c’est lui qui avait obtenu le plus de voix aux primaires organisées plus tôt cette année.
Il rejoint dans la course l’élue Stav Shaffir et le député et ancien chef des travaillistes, Amir Peretz. Ils se disputeront la tête du parti, qui a obtenu le pire résultat électoral de son histoire aux élections d’avril, en ne remportant que six sièges à la Knesset.
« Il est temps de restaurer la confiance que beaucoup ont perdue en chemin, pour renforcer les valeurs sur lesquelles nous avons grandi, former de nouveaux partenariats et aller au-delà des limites du parti afin d’augmenter nos chances de faire évoluer l’Etat. »
Itzik Shmuli s’en est également pris au Premier ministre Benjamin Netanyahu, qu’il estime uniquement motivé par le besoin d’échapper aux trois affaires de corruption qui le menacent et pour lesquelles une audience est prévue pour octobre.

« Il n’y a qu’une seule chose qui intéresse Netanyahu, sa survie personnelle et pour cela, il vendra tout ce qui compte vraiment pour nous: la démocratie, l’Etat de droit et l’égalité. »
Itzik Shmuli a fait son entrée à la Knesset en 2013 après s’être fait un nom en étant l’un des leaders des manifestations de 2011 qui ont fait descendre des centaines de milliers d’Israéliens dans les rues, protestant contre les prix élevés des loyers, du fromage blanc et d’autres produits.
Ancien président du Syndicat national des étudiants israéliens, il a gravi les échelons au sein du parti en se plaçant sur la même ligne politique qu’Avi Gabbay, malgré des critiques dures contre le leader actuel de la part d’autres personnalités.
En tant qu’élu de la Knesset, il a défendu les droits des minorités, des personnes handicapées et les pensions des retraités. Il a fait son coming-out après l’attaque mortelle au couteau qui avait secoué la Gay Pride de Jérusalem en 2015 et est devenu un parlementaire central dans la défense des droits des homosexuels à avoir recours aux mères porteuses.
Cette semaine, le parti travailliste doit donner la liste définitive des candidats aux primaires du 2 juillet, auxquelles l’ancien chef de l’armée israélienne Yair Golan envisage de se présenter.
Avi Gabbay, novice en politique qui a pris le contrôle du parti en 2017, a été soumis à des pressions de plus en plus fortes pour démissionner, étant le principal responsable des très mauvais résultats du parti. Auparavant connu sous le nom de Mapai, le parti a dirigé Israël pendant les 30 premières années de l’existence du pays, jouissant ainsi d’un statut légendaire.
Le parti travailliste s’efforce de résoudre au plus vite la crise frappant la direction de la formation, avant les élections du 17 septembre que Netanyahu a convoquées après avoir échoué à former une majorité de coalition et dissout le parlement.

Le parti travailliste a connu plusieurs revers de fortune ces dernières années, alors que les électeurs se sont réorientés vers la droite. Le parti a aussi été affecté par des agitations internes et l’arrivée de nouveaux acteurs politiques qui ont réduit sa base électorale.
Autre point négatif pour la formation de gauche, l’ancien général de Tsahal, Tal Russo, a annoncé lundi son retrait de la vie politique et de sa deuxième place au sein du parti.
Tal Russo a été parachuté à la deuxième place de la liste travailliste de février, une place à la discrétion d’Avi Gabbay, court-circuitant les primaires du parti afin de renforcer la crédibilité du parti sur les questions de défense.