L’émouvante exposition ‘Etranger résident’ de Martin Karmitz à Paris
Le fondateur de la chaîne de cinéma MK2 présente jusqu'à 21 janvier à la Maison Rouge sa collection personnelle imprégnée du souvenir de la Shoah et de tous les opprimés
![Martin Karmitz à un meeting de François Bayrou en 2007 (Crédit: Marie-Lan Nguyen / Wikimedia Commons) Martin Karmitz à un meeting de François Bayrou en 2007 (Crédit: Marie-Lan Nguyen / Wikimedia Commons)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2017/10/karmitz-640x400.png)
Des photos d’enfants hurlant, que l’on imagine instantanément prises dans un ghetto d’Europe de l’est; des traces de pas dans la neige qui recouvrent les pierres tombales d’un cimetière; des mobiles dont les ombres projetées dessinent sur le sol peut-être un pendu, ou une ombre qui s’envole.
Le titre de l’exposition « Etranger résidant » de Martin Karmitz, né en Roumanie en 1938 et arrivé en France en 1947, fait peut-être référence au drame des migrants, à moins que qu’il n’évoque le statut de l’humanité en général de passage sur terre. L’expression a peut-être même une origine biblique.
N’est-ce pas ainsi, comme Guer-tochav, qu’Avraham se présente aux habitants de ‘Heth pour acquérir un caveau pour sa femme Sarah ?
On l’aura compris l’exposition de la collection de Martin Karmitz cherche la profondeur et le face-à-face avec le doute inhérent face aux drames et à la condition humaine. Mais pas seulement.
Comme l’écrit Télérama « il émane de ces photos, tableaux, sculptures, statuettes primitives, installations ou dessins hantés par la Shoah, souvent signées des plus grands noms – d’André Kertesz à Martial Raysse, en passant par Dubuffet, Man Ray, Warhol, Giacometti, Kantor ou le photographe Antoine d’Agata -, un sentiment de fraternité avec l’Autre ». Le face-à-face avec le drame n’aura donc pas été vain.