L’émouvante exposition ‘Etranger résident’ de Martin Karmitz à Paris
Le fondateur de la chaîne de cinéma MK2 présente jusqu'à 21 janvier à la Maison Rouge sa collection personnelle imprégnée du souvenir de la Shoah et de tous les opprimés

Des photos d’enfants hurlant, que l’on imagine instantanément prises dans un ghetto d’Europe de l’est; des traces de pas dans la neige qui recouvrent les pierres tombales d’un cimetière; des mobiles dont les ombres projetées dessinent sur le sol peut-être un pendu, ou une ombre qui s’envole.
Le titre de l’exposition « Etranger résidant » de Martin Karmitz, né en Roumanie en 1938 et arrivé en France en 1947, fait peut-être référence au drame des migrants, à moins que qu’il n’évoque le statut de l’humanité en général de passage sur terre. L’expression a peut-être même une origine biblique.
N’est-ce pas ainsi, comme Guer-tochav, qu’Avraham se présente aux habitants de ‘Heth pour acquérir un caveau pour sa femme Sarah ?
On l’aura compris l’exposition de la collection de Martin Karmitz cherche la profondeur et le face-à-face avec le doute inhérent face aux drames et à la condition humaine. Mais pas seulement.
Comme l’écrit Télérama « il émane de ces photos, tableaux, sculptures, statuettes primitives, installations ou dessins hantés par la Shoah, souvent signées des plus grands noms – d’André Kertesz à Martial Raysse, en passant par Dubuffet, Man Ray, Warhol, Giacometti, Kantor ou le photographe Antoine d’Agata -, un sentiment de fraternité avec l’Autre ». Le face-à-face avec le drame n’aura donc pas été vain.
C’est vous qui le dites...