Lentement mais sûrement, le taux de piratage de logiciels en Israël diminue
L'État hébreu se rapproche davantage de l'Europe que du Moyen-Orient en pourcentage de programmes acquis illégalement
Dans son dernier rapport, un groupe de l’industrie du logiciel indique que 29 % des programmes utilisés en Israël le sont sans licence, un taux qui est le plus bas de tous les pays du Moyen-Orient et comparable aux taux dans la plupart des pays de l’Europe.
Malgré le passage à l’informatique de cloud et aux logiciels en ligne gratuits (comme la suite de Google d’applications en ligne), le piratage de logiciels est toujours un problème majeur pour l’industrie, selon Software Alliance (anciennement BSA), un groupe créé en 1988 par Microsoft qui surveille les utilisations illégales de logiciel.
Dans son dernier rapport, le groupe affirme que le piratage de logiciels coûte à l’industrie plus de 51 milliards de dollars (environ 46 milliards d’euros) par an.
Le rapport, intitulé Saisir l’occasion par le respect de la licence, effectue un classement des régions et des pays comparant les taux de logiciels légaux à ceux piratés en cours d’utilisation.
La comparaison d’Israël avec tous les autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique est flatteuse ; il n’y a que trois autres pays (les Emirats Arabes Unis, la Réunion, et l’Afrique du Sud) où moins de la moitié des programmes en cours d’utilisation n’étaient pas sous licence ; tous les autres pays de la région ont montré des niveaux de 50 % ou plus de piratage.
Parmi les pays européens, les utilisateurs de logiciels israéliens étaient plus honnêtes que ceux à Chypre, en Grèce, en Italie, en Espagne, au Portugal, en France, en Islande et à Malte, et seulement légèrement moins honnêtes que les utilisateurs dans des endroits comme la Suisse (23 %), les Pays-Bas (24 %), et la Belgique (23 %).
Au cours des trois dernières années, le taux de piratage en Israël a été lentement mais sûrement en diminution.
En 2013, 30 % des programmes en usage en Israël ont été piratés – inférieur aux taux de 2011, avec 31 % et de 2009, avec 33 %.
Parmi les pays d’Amérique du Nord, la comparaison est flatteuse pour Israël par rapport au Canada, avec un taux de piratage de 24 %. Les États-Unis étaient le pays avec le moins de piratage, avec un taux de 17 %. Le taux de piratage moyen parmi tous les pays d’Amérique du Sud et centrale était de 55 %, en Asie de 61 %, et en Europe centrale et orientale de 58 %.
Les pires en matière de piraterie étaient la Libye et le Zimbabwe, où 9 sur 10 programmes de logiciels commerciaux ont été piratés.
En Chine, 70 % des programmes en cours d’utilisation en 2015 l’ont été sans licence – et responsable de la plus grande perte de consommation de l’industrie, avec un piratage des programmes d’une valeur de plus de 7 milliards de dollars (6,3 milliards d’euros). L’Iran ne figure pas dans l’étude.
Les données de l’enquête ont été recueillies par des enquêtes anonymes et des sondages effectués dans 116 pays, avec l’ajout de données publiques sur les ventes, le nombre d’ordinateurs utilisés par pays, et le montant d’argent dépensé en logiciels.
Bien que le piratage de logiciels paraisse être un problème « de vieille technologie », bien loin des applications révolutionnaires basées sur le cloud, le logiciel en tant que service, technologie de big data, et les autres innovations informatiques de la dernière décennie, Software Alliance estime qu’il est plus pertinent que jamais car les logiciels piratés sont souvent truffés de logiciels malveillants, qui se propagent sur Internet.
« Les logiciels malveillants représentent un énorme problème pour les organisations – et l’un des principaux coupables est le logiciel sans licence », a déclaré le groupe.
Selon ses recherches, « plus le taux de logiciels de PC sans licence est élevé, plus la probabilité que les utilisateurs auront des logiciels malveillants potentiellement affaiblissant leur ordinateur est haute.
« Les résultats mettent en évidence que l’un des coûts cachés significatifs associé à l’utilisation de logiciels sans licence est la possibilité d’exposer à son insu une organisation à un risque cybernétique », a déclaré le groupe.
« Les résultats montrent également l’intérêt de mettre en place de premières lignes de défense : s’assurer qu’aucun logiciel illégitime ou sans licence n’est acquis par personne, que le logiciel est régulièrement mis à jour et que les correctifs de sécurité sont installés dès qu’ils sont reçus. Ne pas le faire peut causer de graves problèmes ».