Israël en guerre - Jour 465

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SELON LE CHEF DE TSAHAL, ISRAËL UTILISERA LA FORCE POUR FAIRE PLIER LE HAMAS

L’envoyé de Trump pour le Moyen-Orient ira au Qatar garantir la conclusion de l’accord sur les otages

Witkoff parle de progrès à Doha mais le Hamas continue à demander la fin des hostilités, qu'Israël refuse ; Trump dit « Personne n'a intérêt » à une absence d'accord avant le 20 janvier

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le président élu Donald Trump s'exprimant aux côtés de Steve Witkoff, lors d'une conférence de presse à Mar-a-Lago, à Palm Beach, en Floride, le 7 janvier 2024. (Crédit : Evan Vucci/Ap)
Le président élu Donald Trump s'exprimant aux côtés de Steve Witkoff, lors d'une conférence de presse à Mar-a-Lago, à Palm Beach, en Floride, le 7 janvier 2024. (Crédit : Evan Vucci/Ap)

Le nouvel envoyé des Etats-Unis pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi qu’il se rendrait à Doha cette semaine, ajoutant que l’accord sur la situation des otages négocié par le Qatar était sur le point d’être conclu.

Le président élu des États-Unis, Donald Trump, a pour sa part dit que « Ce serait l’enfer » dans la région si un accord entre Israël et le Hamas n’était pas conclu d’ici son investiture, le 20 janvier prochain.

« De gros progrès ont été faits, mais je n’en dirai pas plus, parce que je sais qu’ils font un très bon travail à Doha. Je pars demain pour Doha, en sachant que des progrès considérables ont été enregistrés, et j’ai très bon espoir que d’ici l’investiture, nous ayons de bonnes choses à annoncer au nom du président », a déclaré Witkoff, après que Trump l’a appelé à faire le point sur les négociations lors d’une conférence de presse dans sa station balnéaire de Mar-a-Lago, à Palm Beach, en Floride.

Witkoff a déclaré qu’il partirait pour le Qatar mardi ou mercredi soir.

Des délégations israéliennes et du Hamas se trouvent dans l’État du Golfe depuis le week-end.

Bien que Trump et son équipe ne fassent pas officiellement partie des négociations, ils travaillent avec l’administration Biden sortante, et Witkoff s’est rendu dans la région à plusieurs reprises depuis sa nomination en novembre dernier.

« Nous travaillons en tandem de façon très satisfaisante mais c’est le président – sa réputation, ses déclarations – qui mène ces négociations. J’espère que tout va s’arranger et que nous allons sauver des vies », a ajouté Witkoff. « Les lignes rouges de [Trump] – c’est ce qui fait avancer ces négociations. »

Witkoff semblait faire ici allusion à la publication de Trump du 3 décembre dernier, sur Truth Social, dans laquelle il menaçait de « FAIRE VIVRE UN ENFER au Moyen-Orient » si les 100 derniers otages de Gaza n’étaient pas libérés d’ici le 20 janvier.

Des proches d’Israéliens retenus en otage à Gaza donnent une conférence de presse à Tel Aviv, le 6 janvier 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Interrogé sur ce qui, selon lui, avait retardé les pourparlers jusqu’à présent, M. Witkoff a refusé de donner des détails. « Je crois que nous avons été sur le point de conclure un accord. Je n’ai pas envie de discuter de ce qui a pu le retarder – cela ne sert à rien d’être négatif. »

A nouveau interrogé, mais cette fois sur un possible attentisme des parties prenantes, peut-être désireuses de parvenir à un accord après l’investiture de Trump, Witkoff a répondu : « Non, je pense qu’ils ont bien compris le message. Mieux vaut que cela se fasse d’ici l’investiture. »

Trump a d’ailleurs réitéré sa menace envers le Hamas.

« L’enfer va s’ouvrir au Moyen-Orient, ce qui ne sera pas bon pour le Hamas, et – franchement – ce ne sera bon pour personne », a déclaré Trump.

Witkoff s’est adressé à plusieurs journalistes à l’issue de la conférence de presse, et selon l’un d’eux, Witkoff aurait ajouté que l’accord en cours de négociation durerait 42 jours. C’est la première fois qu’une personne impliquée dans les négociations donne publiquement la durée précise du cessez-le-feu. Précédemment, on parlait d’un accord d’une durée de six à sept semaines.

L’envoyé de Trump a précisé que le Qatar menait la médiation avec l’aide du spécialiste du Moyen-Orient pour la Maison Blanche de Biden, Brett McGurk, lui aussi à Doha en ce moment-même. Witkoff a rendu hommage au travail de médiation du Qatar, sans mentionner l’Égypte, lui aussi impliqué dans la médiation mais avec un rôle moins central dans ce dernier cycle de pourparlers.

Le président élu des États-Unis, Donald Trump, lors d’une conférence de presse à Mar-a-Lago, le 7 janvier 2025, à Palm Beach, en Floride. (Crédit : AP Photo/ Evan Vucci)

Witkoff est un cadre immobilier qui a fait des affaires avec des fonds souverains au Qatar et aux Émirats arabes unis.

Un responsable du Hamas demande à Trump d’être plus « diplomate »

Israël et le Hamas s’accusent l’un l’autre d’avoir torpillé les précédentes négociations en s’en tenant à des exigences déraisonnables.

Le Hamas exige, pour libérer les otages, qu’Israël mette un terme à la guerre et se retire de la bande de Gaza et Israël met comme condition à la fin des hostilités le complet démantèlement du Hamas et la libération de tous les otages.

« Le Hamas est le seul et unique obstacle à la libération des otages », a déclaré le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Eden Bar Tal, lors d’un point de presse avec des journalistes, ajoutant qu’Israël était désireux de parvenir à un accord.

Un responsable du Hamas, Osama Hamdan, qui a tenu une conférence de presse à Alger, a déclaré que c’était Israël qui avait fait échouer toutes les tentatives d’accord. Sans vouloir donner de détails sur le dernier cycle de négociations, il a rappelé les exigences du Hamas, à savoir la « fin complète de l’agression et le retrait complet des terres envahies par l’occupant ».

Steve Witkoff s’entretient avec des journalistes après une conférence de presse du président élu Donald Trump à Mar-a-Lago, le 7 janvier 2024, à Palm Beach, en Floride. (Crédit : AP Photo/Evan Vucci)

Hamdan a déclaré, évoquant la menace de Trump de « Faire vivre un enfer » [au Moyen-Orient] si tous les otages ne devaient pas être libérés avant son investiture, que « je crois que le président américain devrait faire des déclarations plus mesurées et diplomatiques. »

Hamdan a ajouté que le Hamas et ses partisans à Gaza n’avaient pas peur des menaces de Trump « parce qu’ils vivaient déjà en enfer » dans la bande de Gaza.

Lundi, le forum représentant les intérêts de la plupart des familles d’otages a tenu une conférence de presse au cours de laquelle les proches de quatre otages ont demandé au gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de conclure un accord global permettant de libérer tous les otages, a contrario du projet de Jérusalem portant sur la libération d’un tiers des otages seulement à la faveur d’une trêve.

Le Hamas demande de longue date un cessez-le-feu permanent, mais des membres des autorités proches des négociations ont indiqué au Times of Israel que, ces dernières semaines, le groupe terroriste avait montré de l’intérêt pour la première phase de l’accord en trois volets en discussion depuis mai dernier.

Un diplomate arabe de haut rang a déclaré dimanche que le Hamas avait approuvé une liste de 34 otages rapidement libérables dans le cadre de l’accord. Sur cette liste figurent les noms de femmes soldats israéliennes, de personnes âgées, de femmes et de civils mineurs, a rapporté Reuters en citant les propos d’un responsable du Hamas.

Un organe de presse saoudien a par la suite publié ce qu’il a présenté comme cette fameuse liste. Le cabinet de Netanyahu a indiqué ne pas avoir reçu de liste du Hamas, condition selon lui préalable à tout accord.

Certains noms figurant sur la liste publiée par les médias arabes sont ceux d’otages dont on sait qu’ils ont été tués.

Le Hamas a dit ignorer où se trouvaient précisément tous les otages, se disant capable de les localiser et de faire le point sur leur état de santé à condition qu’Israël accepte un bref cessez-le-feu, ce que ce dernier a refusé, assurnt que le Hamas savait pertinemment où se trouvaient les otages.

Des Palestiniens attendent une distribution de nourriture à Deir al-Balah, dans la bande de Gaza, le mardi 7 janvier 2025. (Crédit : AP Photo/Abdel Kareem Hana)

Israël cherche à obtenir la libération du plus grand nombre possible d’otages vivants au titre de cet accord, et le Hamas cherche à en garder autant que possible – et tant qu’Israël s’en tiendra à sa décision de reprendre les combats à l’issue de la trêve.

Selon les services de renseignement israéliens, la moitié des otages seraient encore en vie.

L’accord en cours de discussion prévoit la libération des otages de sexe féminin, âgés ou blessés en échange de centaines de prisonniers palestiniens, incarcérés en Israël pour atteinte à la sécurité nationale, et d’un retrait partiel de l’armée israélienne de Gaza.

Le cabinet de Netanyahu préfère le principe de la trêve, le Premier ministre affirmant que la fin des hostilités en échange de la libération de tous les otages permettrait au Hamas de reprendre le contrôle de Gaza. Or, plusieurs sondages attestent que l’opinion publique israélienne rejette dans son ensemble l’approche de Netanyahu.

Une grande partie des dirigeants des services de défense et sécurité israéliens estiment que la guerre que livre Netanyahu est dépourvue de stratégie de sortie puisqu’il refuse toute forme d’alternative au régime du Hamas, ce qui a permis au groupe terroriste de revenir à plusieurs reprises dans des zones brièvement sécurisées par Tsahal.

A l’instar de la communauté internationale, ces dirigeants souhaitent que l’Autorité palestinienne, qui jouit de pouvoirs gouvernementaux limités sur certaines parties de la Cisjordanie, prenne pied à Gaza et succède au Hamas.

Netanyahu y est catégoriquement opposé, lui qui met sur le même pied l’Autorité palestinienne – qui soutient une solution à deux États – et le Hamas. Ses partenaires de coalition d’extrême droite, favorables au démantèlement complet de l’Autorité palestinienne, pourraient menacer de faire tomber le gouvernement s’il envisageait de renforcer Ramallah.

Les dirigeants des services de la défense et de la sécurité, en Israël, sont favorables à un accord plus global de libération des otages : ils expliquent que l’armée israélienne pourrait fort bien retourner à Gaza en cas de besoin alors que le fait de retarder la libération des deux tiers des otages en vertu d’un accord temporaire équivaudrait sans doute à une condamnation à mort les concernant.

Des Israéliens manifestent devant les bureaux du Premier ministre, à Jérusalem, avec des photos de Liri Albag et d’autres otages pour demander leur libération, le dimanche 5 janvier 2025. (Crédit : AP Photo/Ohad Zwigenberg)

Le cessez-le-feu que promeuvent les médiateurs américains, qataris et égyptiens s’inscrit dans le cadre des trois phases, mais cette fois, Israël se montre nettement plus ouvert sur les perspectives éloignées des deuxième et troisième phases.

Le Hamas souhaite un lien entre la première phase et les suivantes, conformément à sa volonté de conclure un cessez-le-feu permanent.

Le Qatar a accueilli des délégations israéliennes et du Hamas, le week-end dernier, sans succès notable à ce jour.

Tsahal menace de faire plier le Hamas par les armes

Mardi, en déplacement à Jabalia, dans le nord de Gaza, le chef d’État-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, a déclaré à des officiers que l’armée amènerait le Hamas « au point où il comprendra qu’il doit libérer tous les otages, sinon le travail très professionnel que vous faites se poursuivra encore et encore, avec à la clef plus de prisonniers et d’agents morts ».

« Je suis de près la situation du Hamas : ils voient chaque jour ce que vous leur faites et ils prennent peu à peu conscience que c’est presque insupportable », a poursuivi Halevi.

Depuis plus d’un an, les autorités israéliennes assurent que seule la pression militaire est de nature à convaincre le Hamas de libérer les otages. Cette pression s’est effectivement accrue depuis la conclusion du premier accord sur les otages, en novembre 2023, à la faveur duquel une centaine d’otages ont été libérés lors d’une trêve d’une semaine.

Depuis lors, seuls sept otages ont été libérés dans le cadre de trois opérations de sauvetage. Des otages ont été exécutés par le Hamas à l’approche des soldats de Tsahal et d’autres sont morts accidentellement dans des frappes aériennes israéliennes. L’armée israélienne a retrouvé les corps d’une trentaine de ces otages.

Le chef d’État-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, parle à des officiers à Jabalia, dans le nord de Gaza, le 7 janvier 2025. (Armée israélienne)

Mardi, selon des services de secours, des frappes militaires israéliennes ont tué une dizaine de Palestiniens dans la bande de Gaza et le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza a demandé aux donateurs étrangers de faire en sorte de leur fournir sans tarder le carburant nécessaire au maintien en service des services hospitaliers.

L’une de ces frappes a tué quatre personnes dans une maison à Beach camp, dans la ville de Gaza, et d’autres, ailleurs, six autres personnes dans l’enclave, ont indiqué les services de secours.

Le ministère de la Santé a fait savoir que les hôpitaux étaient à court de carburant pour faire fonctionner les générateurs et garantir la pérennité des services hospitaliers à Gaza en raison des restrictions israéliennes.

Israël a, à plusieurs reprises, donné le détail des biens de premier secours – carburant et fournitures médicales – acheminés jusqu’aaux hôpitaux de l’enclave, même dans des secteurs où se déroulent des opérations militaires.

Des Palestiniens se déplacent au milieu des décombres, suite à une offensive aérienne et terrestre israélienne à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 7 janvier 2025. (Crédit : AP Photo/Abdel Kareem Hana)

Mardi, l’armée israélienne a annoncé que l’arrestation de 240 Palestiniens lors du raid mené le mois dernier sur l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Gaza, avait permis de recueillir des « renseignements substantiels ».

L’armée a diffusé des images de l’interrogatoire d’un militant présumé du Hamas au cours duquel l’intéressé explique de quelle manière les militants « opéraient depuis le secteur de l’hôpital » et y avaient organisé un trafic d’armes.

Selon les chiffres officiels des autorités israéliennes, le pogrom perpétré par le Hamas en Israël en octobre 2023 a fait 1 208 victimes, essentiellement des civils, auxquelles s’ajoutent deux cent cinquante et un otages.

Depuis, selon les chiffres du Hamas, invérifiables et qui ne font pas le distinguo entre hommes armés et civils, la riposte militaire israélienne aurait fait 45 854 vicitmes à Gaza.

En novembre dernier, l’armée israélienne revendiquait, elle, la mort de 18 000 hommes armés au combat et d’un millier de terroristes en territoire israélien le 7 octobre.

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