L’envoyé humanitaire de Biden à Gaza va être remplacé
Lise Grande, ex-coordinatrice humanitaire pour le Yémen, pour l'Irak et le Soudan, va prendre la place de David Satterfield
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le haut-responsable de la Maison Blanche en charge de la question de l’aide humanitaire à Gaza va démissionner cette semaine et il sera remplacé par une ancienne coordinatrice aux Nations unies, une femme qui a travaillé pendant plusieurs décennies sur le terrain, au Moyen-Orient, ont fait savoir deux sources américaines proches du dossier au Times of Israel, mardi.
David Satterfield, diplomate vétéran, avait quitté sa vie de retraité pour prendre le rôle d’envoyé humanitaire à Gaza, moins de deux semaines après l’attaque du 7 octobre.
Ce poste avait été créé par l’administration du président américain Joe Biden qui, s’il avait apporté son soutien à la guerre contre le Hamas à Gaza, avait reconnu qu’elle pouvait potentiellement faire payer un prix lourd à la population civile de la bande.
Le diplomate de longue date au sein du département d’État qui, dans sa carrière, avait été ambassadeur américain en Turquie, sera remplacé par Lise Grande qui est actuellement à la tête de l’US Institute for Peace, ou USIP.
Grande a travaillé sur le terrain pendant des décennies lorsqu’elle était coordinatrice humanitaire, pour l’ONU, au Soudan, en Inde, en Irak et plus récemment au Yémen. Elle avait pris la tête de l’USIP en 2020.
Satterfield, qui avait pris un congé temporaire de sa fonction de directeur de l’école de politique publique de la Rice University, conservera un rôle de haut-conseiller au sein du département d’État, ont précisé les deux sources.
Le remplacement du diplomate vétéran, cette semaine, permet à ce dernier de partir à un moment marqué par des améliorations dans l’acheminement de l’assistance à Gaza.
Il a confié aux journalistes, mardi, qu’après des mois de lenteur de la part d’Israël concernant l’approvisionnement en aide humanitaire au sein de l’enclave côtière et après un entretien téléphonique sévère entre Biden et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le 4 avril, Jérusalem avait pris des « initiatives significatives » en faveur de l’entrée de l’assistance à Gaza.
« Le volume d’aide humanitaire qui entre et qui, plus important encore, est distribué à la population de toute la bande a augmenté de manière significative », a-t-il déclaré, soulignant la décision prise par Israël d’ouvrir de nouveaux postes-frontières et d’augmenter l’assistance en provenance de la Jordanie.
Il a toutefois ajouté que « le risque de famine, dans toute la bande de Gaza, est très élevé et dans le nord en particulier ».
Il quittera son poste quelques jours avant le début des travaux de construction d’une jetée, par les États-Unis, qui permettra d’ouvrir une voie maritime que les aides pourront emprunter, ce qui permettra de multiplier leur volume dans tout le territoire de la bande.
Satterfield a appelé Israël à faire davantage pour faciliter les efforts visant à écarter le spectre de la famine à Gaza, notamment en ouvrant des itinéraires d’acheminement supplémentaires dans toute la bande, les deux principaux étant saturés.
Satterfield a aussi noté la nécessité, pour l’ONU, d’augmenter le nombre de camions qui entrent à Gaza de manière à ce que les aides qui ont été approuvées, ces dernières semaines, puissent être délivrées.