Les 61 manifestants arrêtés lors des manifestations des « 600 jours d’échec » relâchés
Les détenus ont été gardés au poste de police de Salameh ; tous ont reçu une injonction d'éloignement du siège du Likud, 14 ont dû verser une caution de 1 800 shekels
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Les 61 personnes arrêtées mercredi soir lors d’une manifestation anti-gouvernementale devant le siège du Likud à Tel Aviv ont été relâchées jeudi, sous diverses conditions.
Le Protest Detainee Legal Support Front, une organisation fournissant une aide juridique aux manifestants anti-gouvernementaux, a affirmé que certains détenus avaient passé près de 24 heures en garde à vue, et accusent la police d’avoir sciemment retardé les procédures de libération à titre punitif.
La manifestation marquait les 600 jours de captivité des otages détenus par le groupe terroriste palestinien Hamas dans la bande de Gaza, et visait également à dénoncer la corruption gouvernementale. Les protestataires ont notamment mis en cause les liens supposément illicites entre certains proches collaborateurs du Premier ministre Benjamin Netanyahu et le Qatar.
Au cours de la soirée, plusieurs dizaines de personnes ont pénétré dans les locaux du Likud, à Metzudat Zeev, tandis que d’autres se sont enchaînées aux rampes d’escalier à l’extérieur du bureau de Netanyahu.
D’autres dizaines de personnes ont également manifesté à l’extérieur du bâtiment et bloqué la rue adjacente, conduisant la police à les disperser de force pendant plusieurs heures.
La police a accusé les manifestants d’intrusion, de troubles à l’ordre public, de dégâts matériels, d’avoir allumé des incendies et de violences contre les forces de l’ordre.

Les manifestants, de leur côté, ont affirmé que leur mobilisation était non violente, et ont reproché aux forces de l’ordre d’avoir eu recours à une force excessive, en particulier à la cavalerie montée pour disperser la foule. Des vidéos diffusées en ligne montrent en effet des policiers à cheval chargeant les protestataires.
600 ימים של הפקרה. 58 חטופים עדיין בעזה. 58 עצורים בהפגנה סמוך למצודת זאב. המפגינים מלווים את אוטובוס העצורים ונדחפים באלימות ע״י 6 פרשים ועשרות רבות של שוטרים. מצודת ז'בוטינסקי. ת''א.
צילום: עידית אבישי pic.twitter.com/d9cmzRCgN5— Hili Brook (@HiliBrook) May 28, 2025
La police a fait état de deux agents blessés, dont un souffrant d’une fracture au bras.
Parmi les 61 personnes interpellées, 45 ont été libérées sur décision du tribunal de première instance de Tel Aviv, assortie d’une injonction d’éloignement de 15 jours du bâtiment du Likud.
Treize autres manifestants ont été relâchés après avoir versé une caution personnelle de 1 800 shekels et reçu une interdiction de s’approcher à moins de 50 mètres du site pendant 15 jours. Un quatorzième détenu a reçu les mêmes restrictions mais sans obligation de verser une caution.
La police avait requis des mesures plus strictes, qui ont été rejetées par le tribunal.
Un dernier manifestant, soupçonné d’incendie volontaire, a été assigné à résidence jusqu’au 1er juin. Le tribunal lui a interdit tout contact avec les autres personnes impliquées pendant 30 jours. Il a dû s’acquitter d’une caution de 5 000 shekels pour les tierces parties ainsi que d’une caution personnelle de 1 800 shekels.