Israël en guerre - Jour 364

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Les activistes du mont du Temple et la police s’affrontent devant les tribunaux

Les activistes veulent souffler du Shofar au mur Oriental de la Vieille ville de Jérusalem, près d'un cimetière musulman ; la police s'y oppose ; les juges invoquent la liberté de culte

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Un Juif ultra-orthodoxe passe devant la porte Dorée du mur oriental sur le mont du Temple, le 4 août 2019. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)
Un Juif ultra-orthodoxe passe devant la porte Dorée du mur oriental sur le mont du Temple, le 4 août 2019. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Les activistes du mont du Temple sont actuellement au cœur d’une lutte judiciaire qui les oppose à la police suite à leurs initiatives prises à de multiples occasions de souffler dans le shofar au mur Oriental, au complexe du mont du Temple.

Au cours du mois dernier, un conflit entre les deux parties – un conflit qui n’a cessé de prendre de l’ampleur – s’est joué devant le tribunal, se transformant en un affrontement juridique sur la liberté de culte et en une étude sur la manière dont des considérations d’ordre sécuritaire peuvent amener la police à restreindre ce même droit, et dans quelle mesure.

Cette bataille judiciaire s’est concentrée sur les initiatives prises par les activistes du mont du Temple de souffler dans le shofar à la porte Dorée du mur Oriental, à l’extérieur du lieu saint, de manière à ce que le son de la corne de bélier puisse être entendue par les visiteurs juifs sur le mont du Temple, au-dessus.

Les activistes ont été arrêtés de manière répétée par la police, qui affirme que leurs initiatives sont susceptibles d’attiser les tensions avec les Palestiniens à Jérusalem et en Cisjordanie et d’entraîner des violences.

Dimanche, le député Simcha Rothman, du parti HaTzionout HaDatit, s’était rendu sur le site pour la deuxième fois en l’espace de seulement une semaine pour souffler du shofar, échappant à l’arrestation grâce à son immunité parlementaire.

Emanuel Brosh, lui aussi présent ce jour-là – c’est l’un des principaux activistes impliqués dans la controverse – avait été placé en détention pour la troisième fois depuis la mi-septembre et libéré huit heures plus tard.

Le député du parti HaTzionout HaDatit Simcha Rothman souffle dans le shofar à proximité de la porte Dorée du mur Oriental du mont du Temple et de la Vieille Ville de Jérusalem, le 23 septembre 2022. (Autorisation)

Lundi, la Cour des magistrats de Jérusalem a rejeté pour la quatrième fois une possible interdiction de la présence de Brosh sur le site, confirmant par conséquence son droit, à toutes fins utiles, à souffler du shofar le long du mur Oriental.

Autre revers essuyé par la police, le juge a ordonné à cette dernière de payer les frais juridiques de Brosh à hauteur de 2 000 shekels.

Cette controverse est le dernier exemple des efforts persistants livrés depuis bien plus d’une décennie par les nationalistes – religieux et laïcs – qui désirent un plus grand contrôle israélien sur le mont du Temple et qui veulent aussi renforcer le droit d’accès et le droit à la prière des Juifs sur le lieu saint.

Des efforts auxquels la police et le ministre de la Sécurité intérieure en exercice se sont fréquemment opposés en raison de l’importance du site dans l’islam et du fait que les actions israéliennes sur le mont du Temple ont été suivies de violences à de nombreuses occasions.

Le mont du Temple est le lieu le plus saint du judaïsme, vénéré parce que c’est là que se tenaient les deux anciens Temples. Le complexe est le troisième sanctuaire le plus saint de l’islam et il est administré par la Jordanie – Israël avait capturé la Vieille Ville et le reste de Jérusalem-Est, qui étaient jusqu’alors entre ses mains, pendant la guerre des Six jours, en 1967 – dans le cadre d’un arrangement délicat avec l’État juif.

Dès le mois dernier, pendant le mois juif d’Eloul qui précède les Grandes fêtes, les activistes du mont du Temple avaient commencé à souffler dans le shofar aux abords de la porte Dorée du mur Oriental de manière à ce que les visiteurs du mont du Temple, au-dessus, puissent l’entendre sur le site. Les visites ne se font qu’à des horaires stricts et elles sont limitées.

Le mur Oriental forme la partie Est du complexe du mont du Temple et il est, en même temps, le mur d’enceinte de la Vieille Ville de Jérusalem. C’est le mur le plus ancien du site, sa construction remontant à la période hasmonéenne.

Sur le mont du Temple, la prière et l’utilisation d’objets pour la prière – tefillines, châle de prière ou shofar, la corne de bélier qui est utilisée par les Juifs avant et pendant les Grandes fêtes – sont interdits par la police.

Au cours des trois dernières années, les activistes ont donc soufflé du shofar à la porte Dorée, aux abords du complexe du mont du Temple, au moment précis où des visiteurs s’y trouvaient, au-dessus.

La police a toutefois arrêté de manière répétée ces activistes à la porte Dorée et sur le chemin public qui court le long du mur Oriental, insistant devant les juges sur le fait que les agents s’efforcent d’empêcher de provoquer la population musulmane – des provocations qui pourraient encore davantage exacerber les tensions et aggraver une situation déjà difficile.

Emanuel Brosh, activiste du mont du Temple, est arrêté aux abords du mur Oriental du mont du Temple et de la Vieille Ville de Jérusalem, le 23 septembre 2022. (Autorisation)

La police a fait remarquer pendant les audiences que la porte Dorée se situe dans un cimetière musulman et que les offices de prière et autres activités juives sont perçus comme des provocations à l’égard des musulmans.

Au cours de la première audience devant la Cour des magistrats de Jérusalem, le 19 septembre, la police avait spécifiquement noté que les activistes diffusaient leurs cérémonies sur les réseaux sociaux, avertissant que « les autorités arabes, et notamment d’importantes personnalités respectées dans le monde musulman en lien avec le mont du Temple » avait été ainsi informées de ce qui se passait et qu’elles avaient réagi.

Toutefois, la Cour des magistrats et la Cour de district de Jérusalem ont pris le parti des activistes à chaque incident, refusant d’accéder aux demandes des forces de l’ordre qui voulaient pouvoir émettre des ordonnances de restriction et jugeant que les activistes étaient dans leur droit en soufflant du shofar au mur Oriental. Le juge Amit Shaked, de la Cour des magistrats, a ajouté que le danger pour la sécurité publique n’émanait pas des activistes mais bien de ceux qui leur étaient hostiles.

Suite à la décision judiciaire qui a été prise lundi, Brosh a expliqué qu’en l’absence d’un jugement restreignant les activités de son mouvement, il avait le droit de souffler du shofar le long du mur Oriental, où que ce soit.

Il a l’intention de se rendre à la porte Dorée mardi matin avec Rothman pour souffler le shofar.

« La victoire éclatante que nous avons remportée aujourd’hui au tribunal, je la dédie avant tout au mont du Temple », a commenté Brosh suite à la décision.

« Le poète Uri Zvi Greenberg avait dit que ‘Celui qui gouverne les montagnes gouverne Jérusalem et gouverne la terre toute entière’… Nous continuerons à nous battre pour asseoir notre souveraineté sur notre terre toute entière ».

En réponse à une question posée par le Times of Israel qui demandait la raison qui avait justifié l’arrestation de Brosh, la police a répondu que « la police autorise la liberté de culte pour tous, dans les limites des lois et des pratiques existantes et en maintenant la sécurité, en préservant la paix et en protégeant les lieux saints ».

« Malheureusement », a-t-elle ajouté, « il y a un petit groupe qui tente, de manière délibérée, de provoquer en accomplissant les rituels des Grandes fêtes juives très précisément dans le cimetière musulman – c’est ce qui est arrivé dimanche matin quand des individus sont venus sur le site et n’ont pas écouté les instructions données par les agents. La police s’est trouvée dans l’obligation d’arrêter un homme qui n’a pas écouté les instructions des forces de l’ordre alors qu’il se trouvait placé en détention ».

Il est difficile de dire si la police fera appel de la décision la plus récente qui a été prise par le tribunal.

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