Les appartements israéliens : 25% au-dessus de leur valeur réelle
L’augmentation de la population, les obstacles au développement territorial et la bureaucratie, mis en cause dans un rapport annuel du FMI
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Le Fonds monétaire international s’inquiète du niveau anormalement élevé des prix de l’immobilier en Israël et prévient que les valeurs pourraient s’effondrer, ce qui nuirait à l’économie.
Dans son rapport annuel sur le pays, publié mercredi, le FMI indique que le niveau élevé de la demande et la faiblesse de l’offre immobilière ont fait grimper les prix des appartements à plus de 25% au-dessus de leur valeur réelle.
« Sur fond de taux d’intérêts bas et de pénurie d’offres, les prix de l’immobilier ont explosé », écrit le FMI, notant que les prix de l’immobilier ont augmenté de 80% depuis 2007.
Le rapport revient sur plusieurs aspects uniques du marché israélien, qui font que la demande immobilière a dépassé l’offre. Les causes sont notamment la forte augmentation de la population au cours du 20e siècle due à l’immigration, les obstacles au développement territorial, les retards dans la délivrance de permis de construire, ainsi que la lenteur du processus de délivrance des assurances immobilières.
En conséquence, les ratios prix/revenus et prix/loyer sont respectivement 26% et 22% supérieurs à leur moyenne sur le long-terme.
Le FMI avertit que, dans de telles conditions, il existe 20 % de chances pour que la bulle immobilière explose, ce qui provoquerait une baisse de la consommation des ménages et nuirait à la croissance économique.
Toutefois, un ajustement trop rapide des prix immobiliers pourrait conduire l’économie à la récession. Un ajustement plus lent réduirait le spectre des perspectives économiques pour une période longue, prévient le rapport.
Parmi les suggestions faites par le FMI, figure la possibilité d’établir des comités apolitiques investis de certaines des attributions de la Banque d’Israël pour édicter des règles de politique fiscales.