Les astuces de confinement de Natan Sharansky inspirées du goulag soviétique
L'ancien responsable politique et chef de l'Agence juive recommande vivement de privilégier les hobbies et l'humour et "de se souvenir que vous n'êtes pas seuls"
Vous avez besoin d’astuces pour traverser cette période de confinement à la maison ? Et si un homme ayant passé des années à l’isolement, dans une totale solitude, se proposait de vous en donner ?
Natan Sharansky, ancien chef de l’Agence juive qui aura passé neuf années dans un goulag soviétique en raison de ses activités sionistes, a fait part de cinq astuces pour mieux vivre sa quarantaine dans une nouvelle vidéo publiée lundi.
Aujourd’hui âgé de 72 ans, l’ancien prisonnier politique avait été arrêté par les autorités soviétiques en 1977 et accusé de haute trahison. Il était resté incarcéré jusqu’en 1986 avant d’être libéré à la suite d’une campagne de pression menée en Israël. Il a fait de la politique au sein de l’État juif pendant dix ans, occupant des fonctions ministérielles ainsi que le poste de vice-Premier ministre.
Dans une vidéo publiée en anglais par l’Agence juive – que Natan Sharansky a dirigée entre 2009 et 2018 – l’homme raconte avoir passé la moitié de sa peine de neuf ans en confinement, dans la plus totale solitude, avec notamment 405 jours passés dans une cellule disciplinaire.
« J’ai donc une certaine expérience du temps passé à l’isolement, et je veux vous donner cinq astuces », dit-il.

La première, c’est de vous souvenir de ce qui a motivé votre mise en quarantaine. Il raconte avoir dû se rappeler qu’il prenait part à une « guerre immense et globale » et que dorénavant les gens devaient se souvenir que « nous sommes en guerre contre un ennemi invisible, mais très dangereux, et notre victoire dans la bataille dépendra de notre comportement ».
Astuce numéro deux : ne pas présumer que tout sera fini dans quelques jours ou dans quelques semaines et prévoir des choses qui ne dépendent que de nous-mêmes – comme lire un livre ou apprendre une langue étrangère.
Le troisième conseil – qu’Internet semble bien décidé à suivre quoi qu’il arrive – est de ne pas perdre son sens de l’humour et de raconter ou entendre des plaisanteries en accord avec la situation.
« Je me souviens, en prison, avoir adoré raconté des blagues anti-soviétiques à mes geôliers », relate Natan Sharansky.
Autre tuyau, ne pas abandonner ses hobbies.
Enfant prodige des échecs qui, à 15 ans, a remporté les championnats dans sa ville natale de Donetsk, il est parvenu à s’adonner à sa passion sans échiquier et à traverser les difficultés de son emprisonnement – on s’en souvient – en jouant des centaines de parties contre lui-même dans sa tête.
Et enfin, la cinquième et dernière astuce est de « ressentir vos liens et vous souvenir que vous n’êtes pas seul ».
« Nous, les Juifs, nous avons été dispersés partout dans le monde pendant des milliers d’années. Mais nous avons toujours eu ce sentiment de faire partie d’un peuple important, d’un grand peuple, avec notre passé mutuel, notre avenir mutuel et notre mission mutuelle », dit-il.
« Pensez-y. Ressentez ce lien ».
C’est vous qui le dites...