Les avant-postes illégaux recevront une assistance militaire et sécuritaire
Les implantations de Cisjordanie non autorisées pourront désormais recevoir des équipements de sécurité, notamment des systèmes mobiles de collecte d'informations et d'alerte
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Des dizaines d’implantations illégales et de quartiers d’implantations, qui ont été construits sans l’approbation explicite du gouvernement, recevront pour la première fois une assistance en matière de sécurité de la part du ministère de la Défense et de Tsahal.
Jusqu’à 70 de ces implantations, quartiers et avant-postes sont concernés par cette décision et pourront recevoir des équipements de sécurité, notamment des systèmes mobiles de collecte d’informations et d’alerte, des systèmes d’éclairage mobiles, des systèmes d’annonce, des équipements pour lutter contre les incendies et d’autres composants.
La décision a été annoncée jeudi par Tsahal à la suite d’un « travail d’équipe mené au cours de l’année dernière par le Commandement du Centre de Tsahal en coopération avec le ministère de la Défense ».
Les organisations des résidents d’implantations ont salué cette décision, affirmant que les Israéliens vivant dans ces zones ont droit à des dispositions de sécurité au même titre que tous les autres citoyens d’Israël.
Les politiciens et organisations de gauche ont cependant dénoncé cette nouvelle politique, affirmant que les implantations illégales devaient être démantelées, et non protégées.
De nombreuses implantations de Cisjordanie ont été établies dans les années 1990 et au début des années 2000, avec l’aide de différents ministères, notamment le ministère du Logement et de la Construction, le ministère de la Défense et le ministère de l’Énergie, mais sans l’approbation officielle du gouvernement.
Une grande partie de ces implantations non autorisées sont aujourd’hui des communautés bien établies, mais elles n’ont pas pu bénéficier de l’aide à la sécurité, ni être raccordées à l’eau, à l’électricité et à d’autres infrastructures, car elles n’ont jamais reçu d’autorisation officielle du gouvernement.
Le Forum for Young Settlements, une organisation représentant les implantations non autorisées, estime à quelque 25 000 le nombre de résidents de ces avant-postes.
Jusqu’à présent, nombre de ces avant-postes illégaux dépendaient des autorités municipales et régionales des implantations autorisées voisines pour bénéficier de leurs services de sécurité.
Le Forum for Young Settlements a qualifié la décision de jeudi d’étape « importante vers une autorisation complète », tout en ajoutant que de telles dispositions auraient dû être accordées depuis longtemps.
« Nous sommes heureux que deux ans après que le ministre de la Défense, Benny Gantz, a visité les « jeunes implantations » et après notre travail acharné et nos demandes répétées, il a enfin décidé qu’il n’était pas possible de mettre plus longtemps en danger nos vies et celles de nos enfants », a déclaré le Forum en réponse à la décision.
Shlomo Vaknin, le coordinateur de la sécurité pour du Conseil de Yesha, l’organisation faîtière des implantations juives en Cisjordanie, a également décrit la mesure comme « un changement important qui rectifiera une injustice historique qui a été faite aux résidents des jeunes implantations qui méritent d’être protégés comme tout autre citoyen de l’État d’Israël ».
Vaknin a remercié le commandant du Commandement du Centre de Tsahal, le Major Général Yehuda Fuchs, et le chef du département des implantations du ministère de la Défense, Nochi Mandel, d’avoir accepté les demandes d’aide à la sécurité du Conseil de Yesha pour les implantations non autorisées.
Le député du Meretz, Mossi Raz, a cependant dénoncé cette décision, en tweetant que « le travail de Tsahal n’est pas de défendre ceux qui enfreignent la loi en établissant des avant-postes illégaux ».
L’ONG La Paix Maintenant a fait une déclaration similaire. « Les avant-postes illégaux doivent être démantelés, et non, sécurisés. »