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Les Bnei Menashe, juifs indiens déplacés par le conflit ethnique, érigent des souccot

Alors que le conflit dans à Manipur, dans le nord-est du pays, entre dans son 6è mois, une communauté juive a fui des maisons décimées et des synagogues incendiées

  • Un membre de la communauté Bnei Menashe du nord-est de l'Inde travaille à la construction d'une structure temporaire utilisée lors de la célébration de Souccot. (Crédit : Shavei Israel/JTA)
    Un membre de la communauté Bnei Menashe du nord-est de l'Inde travaille à la construction d'une structure temporaire utilisée lors de la célébration de Souccot. (Crédit : Shavei Israel/JTA)
  • Plus de 1 000 membres de la communauté juive indienne des Bnei Menashe ont été déplacés à la suite des violences survenues dans leur région. (Crédit : Shavei Israel/JTA)
    Plus de 1 000 membres de la communauté juive indienne des Bnei Menashe ont été déplacés à la suite des violences survenues dans leur région. (Crédit : Shavei Israel/JTA)
  • Plus de 100 Bnei Menashe ont trouvé refuge dans une synagogue à Mizoram au milieu de la violence sectaire. (Crédit : Shavei Israel/JTA)
    Plus de 100 Bnei Menashe ont trouvé refuge dans une synagogue à Mizoram au milieu de la violence sectaire. (Crédit : Shavei Israel/JTA)
  • Des membres de la communauté juive Bnei Menashe prient dans une synagogue locale à Manipur, le 20 décembre 2012. Illustration (Crédit : Anupam Nath/AP)
    Des membres de la communauté juive Bnei Menashe prient dans une synagogue locale à Manipur, le 20 décembre 2012. Illustration (Crédit : Anupam Nath/AP)
  • Une petite fille appartenant à la communauté juive Bnei Menashe arrive à l'aéroport de Ben Gurion en 2017. (Crédit : Laura Ben-David)
    Une petite fille appartenant à la communauté juive Bnei Menashe arrive à l'aéroport de Ben Gurion en 2017. (Crédit : Laura Ben-David)
  • Des membres de la communauté juive 'Bnei Menashe' à Aizawl, la capitale du Mizoram, en Inde, le 12 février 2017. (Crédit : Shavei Israël)
    Des membres de la communauté juive 'Bnei Menashe' à Aizawl, la capitale du Mizoram, en Inde, le 12 février 2017. (Crédit : Shavei Israël)
  • Des membres de la communauté indienne des Bnei Menashe posent devant une structure en cours de construction pour servir de logement semi-permanent à neuf familles déplacées par des violences ethniques dans la région de Manipur, en Inde. (Crédit : Degel Menashe/JTA)
    Des membres de la communauté indienne des Bnei Menashe posent devant une structure en cours de construction pour servir de logement semi-permanent à neuf familles déplacées par des violences ethniques dans la région de Manipur, en Inde. (Crédit : Degel Menashe/JTA)

JTA – Les abris temporaires dressés par les juifs pendant la fête de Souccot sont destinés en partie à rappeler l’époque où les juifs n’avaient pas d’endroit permanent où vivre. Dans le nord-est de l’Inde, ce symbole revêt une signification supplémentaire cette année.

En effet, un grand nombre de Bnei Menashe, la communauté juive qui vit dans cette région, ont fui leurs maisons dans l’État de Manipur depuis le début des troubles ethniques qui ont éclaté au début du mois de mai.

Selon l’organisation israélienne Shavei Israel, environ 2 000 membres de la communauté juive auraient été déplacés. Une autre organisation à but non lucratif qui travaille avec la communauté, Degel Menashe, cite un nombre plus faible, 700.

Dans tous les cas de figure, la communauté a été ravagée. Trois des localités où vivaient un grand nombre de Bnei Menashe ont été décimées par les violences. Les synagogues et les maisons ont été réduites en cendres et le nombre de personnes déplacées n’a fait qu’augmenter avec le temps.

Aujourd’hui, alors que le conflit entre dans son sixième mois, les personnes qui pensaient être temporairement déplacées sur les collines de Manipur ou dans l’État voisin de Mizoram sont en train de le devenir définitivement.

« Malgré ces temps difficiles pour les Bnei Menashe, et même dans les régions les plus reculées du nord-est de l’Inde, ils continuent de respecter l’ancienne tradition qui consiste à construire des Souccot en l’honneur de la fête », a déclaré Michael Freund, président et fondateur de Shavei Israel, qui aide les communautés des « tribus perdues » à revenir en Israël.

Shavei Israel a distribué des photos montrant des membres de la communauté construisant des souccot en bambou. Leurs efforts interviennent alors que leur propre sécurité dans les zones où ils vivent est remise en question – ou déjà compromise.

De la fumée s’échappe d’une maison qui aurait été incendiée par la communauté tribale Meitei, qui proteste pour demander son inclusion dans la catégorie des tribus répertoriées, dans le district de Churachandpur, dans l’État indien de Manipur, le 3 mai 2023. (Crédit : AFP)

« Les Bnei Menashe et tous ceux qui ont quitté Imphal n’ont aucune chance de revenir parce que la sécurité n’est pas assurée », a déclaré Isaac Thangjom, directeur de Degel Menashe, qui aide les communautés de Bnei Menashe en Israël et en Inde, en faisant référence à la capitale du Manipur. « En toute honnêteté, je dirais que la séparation est totale. »

Les Bnei Menashe se définissent comme les descendants d’une « tribu perdue », dont les origines remontent à la tribu israélite de Menasseh. En 2005, un grand rabbin d’Israël a confirmé leur identité de « tribu perdue » ayant des liens historiques avec le judaïsme, mais les chercheurs n’ont pas trouvé suffisamment de preuves pour étayer cette affirmation.

Les Juifs Bnei Menashe ont commencé à immigrer en Israël dans les années 1990 et, en raison de leur statut de « tribu perdue », ils ont tous été officiellement convertis à l’orthodoxie à leur arrivée. Il en reste aujourd’hui environ 5 000 dans les États de Manipur et de Mizoram ; quelque 5 000 ont déjà immigré en Israël.

Beaucoup d’entre eux ont eu du mal à entrer en Israël ces vingt dernières années et ils demandent aujourd’hui à l’État juif d’accélérer le processus d’immigration pour les aider à échapper à la violence.

Les autorités israéliennes n’ont pas encore commenté publiquement la situation et n’ont pas répondu aux multiples demandes de commentaires de la Jewish Telegraphic Agency. Israël a récemment cherché à développer ses relations avec l’Inde.

Une centaine de  » Bnei Menashe  » (Fils de Menashe) originaires d’Inde ont atterri pour immigrer en Israël à l’aéroport Ben Gurion, le 25 juin 2015. Illustration : (Crédit : Flash90)

Des violences ont éclaté dans l’État de Manipur au début du mois de mai, lorsque des groupes tribaux ont protesté contre la demande des Meiteis d’obtenir le statut de tribu répertoriée, traditionnellement réservé aux tribus minoritaires telles que les Kukis.

Les Kukis (qui représentent environ 16 % de la population et sont majoritairement chrétiens) affirment que les Meiteis (qui représentent 53 % de la population et sont majoritairement hindous) jouissent déjà de privilèges et d’une représentation politique considérables.

Selon des articles locaux, des frontières officieuses « mais bien réelles » ont été tracées entre ce qui est devenu les zones Kuki et Meitei. Le gouvernement du Premier ministre indien Narendra Modi a été critiqué pour son incapacité à contrôler la situation. En août, les législateurs de l’opposition ont demandé un vote de défiance sur la gestion de la situation par Modi, mais ce vote a été facilement rejeté.

Selon les médias locaux, le conflit a fait quelque 190 morts depuis le mois de mai, dont au moins un membre de la communauté Bnei Menashe. Plus de 60 000 personnes ont été déplacées.

Plusieurs autres juifs Bnei Menashe ont été hospitalisés pour des blessures, selon Shavei Israel.

Malgré leur déplacement, les juifs Bnei Menashe sont restés pratiquants ; certains ont fui sans rien d’autre que leurs livres de prières et les vêtements qu’ils portaient sur le dos, a expliqué un membre de la communauté juive de Mizoram en juin.

Plus de 1 000 membres de la communauté juive indienne des Bnei Menashe ont été déplacés à la suite des violences survenues dans leur région. (Crédit : Shavei Israel/JTA)

« Cela a été si soudain », a déclaré Ariella Haokip, membre de la communauté Bnei Menashe qui a trouvé refuge à Thingdawl, au Mizoram. « Des fonds nous ont été envoyés pour acheter des articles spéciaux pour Rosh HaShana et maintenant pour Souccot. Malgré notre misère, c’est réconfortant de savoir que l’on pense à nous ».

Certains sont actuellement hébergés dans des abris publics, d’autres dans des écoles ou chez d’autres membres de la communauté, ou encore dans des logements loués par des associations à but non lucratif. À Thingdawl, au Mizoram, un jeune membre a entrepris d’organiser des cours d’hébreu pour les personnes déplacées, a indiqué Thangjom.

Shavei Israel et Degel Menashe travaillent tous deux depuis le mois de mai pour apporter un soutien continu aux Juifs Bnei Menashe par le biais de dons de nourriture, de matelas, de moustiquaires, de lait maternisé, de médicaments et d’autres produits de première nécessité. Les deux organisations ont organisé des abris pour les familles déplacées. Des organisations juives et chrétiennes des États-Unis et d’Israël ont apporté un soutien financier supplémentaire.

Pour certains, les célébrations du Nouvel An juif représentaient également un nouveau départ, car Degel Menashe a entrepris de construire des maisons pour plusieurs familles de Bnei Menashe. Lalam Hangshing, président du Conseil des Bnei Menashe en Inde, a fait don à Churachandpur d’un terrain d’environ 810 000 m², sur lequel neuf maisons sont en cours de construction.

« On espérait que tout serait prêt pour Rosh HaShana, mais il y a eu des retards et des difficultés imprévus », a déclaré Thangjom. « Chaque famille se verra attribuer un lopin de terre pour cultiver ou élever un produit de son choix, afin qu’il devienne une source de revenus pour elle. »

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