Les Calderon fêtent la libération de Sahar et Erez et luttent pour celle d’Ofer
"C'est compliqué, heureux et triste à la fois" dit Abbey Onn, membre de la famille, expliquant les émotions contradictoires accompagnant le retour des enfants sans le père de famille
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Erez et Sahar Calderon, frère et sœur, se tenaient la main lorsqu’ils ont été libérés lundi soir. C’est cette image qui est restée gravée dans l’esprit de leur cousine Abbey Onn. « C’est à la fois réconfortant et effrayant : ils sont encadrés de terroristes », a expliqué Abbey Onn, une résidente d’Herzliya née aux États-Unis qui représente la famille élargie dans les médias depuis le 7 octobre. « Cela illustre bien la situation ».
Les frères et sœurs, âgés respectivement de 12 et 16 ans, ont été libérés sans leur père, Ofer Calderon, qui comme cinq autres pères, n’a pas été libéré avec ses enfants lundi soir.
Lors de l’assaut du Hamas, Ofer Calderon, accompagné de deux de ses quatre enfants, Erez et Sahar, s’est échappé de l’abri par la fenêtre. Ils se sont enfuis dans les champs du kibboutz Nir Oz, où ils ont été rattrapés par les terroristes et pris en otage.
Hadas Calderon, l’ex-femme d’Ofer, se trouvait dans la pièce sécurisée de sa maison dans le kibboutz, et tenait fermement la poignée pour empêcher les terroristes d’entrer. Son fils aîné, Rotem, âgé de 19 ans, a lui aussi survécu à l’attaque, de la pièce sécurisée de son appartement, dans la partie du kibboutz réservée aux jeunes adultes. La fille aînée, Gaya, 21 ans, était à Tel Aviv.
« Je ressens toutes sortes d’émotions contradictoires », a expliqué Onn. « D’une part, il y a une joie immense de voir les enfants retourner chez eux, mais d’autre part, leur père est toujours là-bas. Donc, même si c’est un soulagement, c’est compliqué, et joyeux et triste en même temps ».

Carmela Dan, leur grand-mère et la mère de Hadas, ainsi que Noya Dan, la petite-fille de Carmela âgée de 12 ans, ont été tuées à Nir Oz. La famille ne l’a appris que plus tard.
« Pour nous, cette histoire n’est pas terminée, il n’y a pas de fin nette à tout cela », a précisé Onn. « Même si nous avons tous souhaité et prié pour cette libération, nous sommes conscients qu’elle est accompagnée de nombreux traumatismes et que la guérison ne pourra commencer que lorsque la famille sera à nouveau réunie ».
Sahar et Erez Calderon ont perdu beaucoup de poids au cours de leurs 52 jours de captivité. « Ils n’ont pas été beaucoup nourris », a ajouté Onn, » à peine la moitié d’un morceau de pain par jour ».
La famille ignore encore où ils ont été retenus en otage, et Onn ne sait pas s’ils étaient avec leur père.
Pour l’instant, ils sont avec leur mère et leurs frères et sœurs, mais ils n’ont plus de maison.

« Je me battrai jusqu’à ce qu’Ofer soit libéré et j’utiliserai tous les moyens à ma disposition », a affirmé Onn. « Nous appartenons maintenant à une famille à laquelle nous n’avons jamais voulu appartenir », a-t-elle ajouté, en évoquant le Forum des familles d’otages et de personnes disparues, qui soutient et organise tous les efforts déployés par les représentants des otages.
Sans oublier la famille biologique élargie d’Onn, qui a ses racines à Boston. Onn a immigré en Israël depuis Brookline, dans le Massachusetts.
Carmela Dan, la mère de Hadas Calderon, est née en Israël d’un père américain qui est né et a grandi à Boston, dans le Massachusetts, et a immigré en Israël il y a 100 ans, devenant un membre fondateur du kibboutz Ein Hashofet.

« Nous formons une grande famille en Israël », a expliqué Onn. « Nous nous retrouvons pour les événements importants et pour les petits moments ».
Bien que Onn soit personnellement plus proche d’autres membres de cette famille élargie, elle et sa propre famille ont visité le kibboutz Nir Oz à de nombreuses reprises.
Onn explique qu’elle utilise actuellement sa maîtrise de l’anglais américain pour se battre pour la libération d’Ofer Calderon.
« Je pense que nous avons tous une nouvelle définition de ce qu’est la famille », a-t-elle déclaré.