Les cas de Covid-19 en Israël passent à 193 ; près de 40 000 Israéliens confinés
Le cabinet envisage un ralentissement de l'économie ; parmi les contaminations récentes figure un employé de l'aéroport, causant le confinement de plus de 80 employés de Ben Gurion

Le nombre d’Israéliens diagnostiqués porteurs du coronavirus est passé à 193 samedi soir, avec l’ajout de 29 nouveaux patients depuis la matinée, alors que le gouvernement débattait de nouvelles mesures restrictives pour freiner la propagation de l’infection. Au cœur de ces nouvelles mesures imminentes, d’après les médias en hébreu, pousser les Israéliens à se tenir à distance les uns des autres – au minimum deux mètres – afin d’éviter la propagation de la contagion.
Le ministère de la Santé a déclaré que deux des malades restaient dans un état grave, 11 dans un état modéré et le reste souffrant de symptômes légers seulement.
Le site d’information Ynet a rapporté que parmi les nouveaux cas diagnostiqués vendredi se trouvait un agent de sécurité de l’aéroport Ben Gurion, qui est en quarantaine à domicile depuis 10 jours. En conséquence, plus de 80 membres du personnel de l’aéroport qui avaient été en contact avec lui avant son confinement ont également été envoyés en isolement à domicile.
Près de 40 000 personnes sont actuellement confinées à domicile, selon le ministère israélien de la Santé.
Israël n’a enregistré aucun décès dû à la maladie.
Quelque 38 000 personnes sont en auto-quarantaine, dont près de 1 000 médecins, plus de 600 infirmières, 170 auxiliaires médicaux et 80 pharmaciens, selon les chiffres du ministère de la Santé.
Les responsables de la santé ont effectué plus de 6 800 tests de dépistage dans tout le pays jusqu’à présent, selon le ministère.
Israël a imposé des mesures de plus en plus strictes pour stopper l’épidémie, en commençant par des restrictions de voyage en février.
Les responsables sont sur le point d’annoncer de nouvelles directives étendues et strictes pour tenter de contenir la propagation, y compris imposer le télétravail aux employés jugés non essentiels sur le lieu de travail, et la limitation supplémentaire des rassemblements et des déplacements publics.
L’ensemble des nouvelles mesures, qui doivent être annoncées plus tard samedi soir, risqueraient de paralyser jusqu’à 50 % de l’économie israélienne, selon des reportages télévisés vendredi soir.
Des délibérations se sont tenues au bureau du Premier ministre samedi soir, avant l’annonce attendue plus tard dans la soirée de nouvelles restrictions de grande envergure pour lutter contre l’épidémie.
Parmi les participants à la réunion figuraient les ministres de la Défense, des Finances, de l’économie et de la Sécurité publique, ainsi que le conseiller à la sécurité nationale, le gouverneur de la Banque d’Israël, les directeurs généraux de plusieurs ministères et d’autres responsables d’agences.
Selon un reportage de la Douzième chaîne, il était question d’un arrêt partiel de l’économie pendant cinq semaines. Les supermarchés resteraient ouverts, mais les centres commerciaux, les cafés et les restaurants seraient fermés. Les lieux de travail non essentiels passeront au télétravail, selon la chaîne.
Les mesures n’équivaudraient pas à un verrouillage des citoyens, mais visent à réduire au maximum le nombre de personnes présentes au même endroit afin de prévenir la propagation.

La police sera chargée de faire respecter la fermeture des lieux publics ainsi que toute restriction de voyage, d’après la Douzième chaîne.
Celle-ci a également rapporté que le ministre de la Santé avait vivement défendu d’autres mesures, laissant apparaître une divergence entre lui et d’autres fonctionnaires, le premier cherchant à mettre presque complètement à l’arrêt l’économie, renvoyant chez eux tous les travailleurs sauf les plus essentiels, malgré l’impact économique, arguant qu’il s’agit de la seule façon d’éviter une contagion rapide.
Les fonctionnaires d’autres ministères, en revanche, préconisaient une approche progressive. Même si Israël finit par s’arrêter complètement, ils auraient dit qu’ils avaient besoin de temps pour s’y préparer.
Samedi, le ministère de la santé et le bureau du Premier ministre ont cherché à calmer la population, en soulignant que les supermarchés resteraient ouverts et approvisionnés dans tous les cas de figure, les gens se précipitant dans les supermarchés pour s’approvisionner.
De nombreuses publications sur les réseaux sociaux et des reportages dans les médias ont montré que les files d’attente étaient longues et que les rayons se vidaient dans les supermarchés de tout le pays, les clients se plaignant que le papier toilette et certains types de pain s’épuisaient. Les propriétaires des supermarchés ont insisté sur le fait qu’ils avaient des stocks abondants et qu’ils réapprovisionnaient les rayons.
Avshalom Vilan, secrétaire général de l’Union des agriculteurs israéliens, a également appelé au calme. « L’industrie agricole israélienne est capable de fournir tous les produits frais : légumes, fruits, viande, œufs et produits laitiers », a-t-il tweeté. « Il n’y a pas de pénurie d’importations de riz, de sucre et de viande. Même si dans les jours à venir, on demande aux gens de rester chez eux, tous les magasins d’alimentation seront ouverts et nos produits continueront à circuler comme d’habitude ».
Malgré cela, certaines chaînes de supermarchés ont annoncé qu’elles ouvriraient d’autres succursales samedi soir pour faire face à la demande.
C’est vous qui le dites...