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Les chiffres de la conversion pointent un monopole d’Etat « déficient »

Le nombre de convertis en Israël décline alors que le budget consacré a augmenté ces dernières années pour un programme "de plus en plus inefficace et infructueux"

Natan Sharansky,  au centre, président de l'Agence juive, et Dov Lipman, alors député, en costume cravate à droite, lors d'une manifestation organisée par les Juifs orthodoxes américains et israéliens et les Juifs conservateurs devant les bureaux du grand-rabbinat à Jérusalem, le 6 juillet 2016 (Crédit : Hadas Parush/Flash90)
Natan Sharansky, au centre, président de l'Agence juive, et Dov Lipman, alors député, en costume cravate à droite, lors d'une manifestation organisée par les Juifs orthodoxes américains et israéliens et les Juifs conservateurs devant les bureaux du grand-rabbinat à Jérusalem, le 6 juillet 2016 (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

JTA — Le budget consacré par Israël aux conversions a augmenté entre 2014 et 2018, mais le nombre de personnes converties au judaïsme pendant cette période a connu un déclin.

Les conversions ont ainsi diminué de 30 % au cours de ces quatre années, le pic ayant été atteint en 2014 avec 3 718 conversions. En 2018, seules 2 588 personnes se sont converties.

Selon l’organisation israélienne qui s’est procuré ces chiffres grâce à une demande d’accès à l’information, le fait qu’Israël dépense plus d’argent mais compte moins de Juifs convertis est la preuve « d’un programme d’Etat inefficace et infructueux ».

« Ces chiffres officiels démontrent que ces programmes de conversion sont restés inefficaces et infructueux pendant cinq ans. L’enseignement à en tirer est clair : le monopole d’Etat sur la conversion est injustifiée », a dénoncé le rabbin Seth Farber, directeur de Itim, une organisation venant en aide aux Israéliens dans la bureaucratie des administrations religieuses régie par les orthodoxes.

Itim a fait part de ces chiffres, issus du bureau du Premier ministre, à la JTA.

Le cabinet du Premier ministre supervise les deux programmes de conversion officiels, l’un directement et l’autre via l’armée. Pour leurs détracteurs, ces programmes, placés sous la surveillance du grand-rabbinat d’Israël désigné par l’Etat, doivent être plus accueillants et tolérants vis-à-vis des convertis potentiels. Des centaines de milliers d’immigrants venus d’ex-URSS et leurs enfants, par exemple, ne sont pas considérés comme juifs par la loi religieuse.

Le grand-rabbin ashkénaze David Lau, (à gauche), et le grand-rabbin séfarade Yitzhak Yosef se réunissent en urgence contre une nouvelle proposition de révision du système de conversion au judaïsme dans le pays, le 3 juin 2018 (Autorisation : Porte-parole du Grand rabbinat)

Les défenseurs de ces programmes assurent que ces derniers préservent l’unité juive en maintenant des règles uniformisées et exigeantes pour devenir juif.

Selon ces mêmes chiffres, le budget annuel alloué par l’Etat aux programmes en question, comprenant les salaires des juges de tribunaux de conversion et d’autres employés, est passé d’environ 10,5 millions d’euros en 2017 à 13,4 millions en 2018.

L’Etat a réduit le temps moyen nécessaire entre l’ouverture d’un dossier de conversion et la fin du processus de 11 mois en 2015 à six en 2018. Cependant, le pourcentage de gens ayant entamé et fini les démarches a progressivement décliné, passant de 60 % en 2014 à 29 % en 2018.

Le rabbin Seth Farber, chef de l’organisation Itim, photo non datée (Crédit : Itim)

Au cours de cette période, le nombre de mineurs dans l’âge de fêter leur bar ou bat et s’étant convertis a baissé de 58 %. Un fait important, selon l’Itim, puisqu’il y a moins de critères pour la conversion des mineurs.

Seth Farber a appelé l’Etat à reconnaître officiellement les conversions non-gouvernementales, dont celles assurées par l’Itim, via son Réseau de tribunaux de conversion Giyur K’Halacha.

Giyur K’Halacha, fondé en 2015, a réalisé plus de 700 conversions, de mineurs majoritairement. Elles sont reconnues par l’Autorité de la population et de l’immigration à des fins de conversions lorsque les personnes concernées s’enregistrent comme juifs. Cependant, les convertis ne sont pas considérés comme juifs par le grand-rabbinat dans le cadre d’un mariage religieux.

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