Les collines de Judée où l’indépendance d’Israël a été acquise par le sang
Différents mémoriaux imposants et créatifs rendent hommage aux soldats de la Brigade Harel tombés au combat
Moins de 24 heures après que les Nations unies se soient accordées, le 29 novembre 1947, sur un plan de partage de la Palestine, les Arabes ont tiré les premiers coups de feu de la guerre d’Indépendance et tué sept Juifs.
Depuis lors, une grande partie de l’effort arabe a été axé sur Jérusalem : les Arabes ont coupé la seule voie par laquelle ses résidents juifs recevaient de la nourriture, de l’eau, des médicaments et des armes et ont donc assiégé la ville. La tâche de la libérer incomba aux soldats juifs.
Le Palmach était l’unité d’élite pré-étatique de la Haganah, l’organisation militaire des Juifs en Palestine. Bien que mal armé, et avec seulement environ 2 000 combattants, le Palmach opérait dans tout le pays, déterminé à capturer les avant-postes ennemis et à libérer les routes.
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Le 16 avril 1948, le Palmach a formé la Brigade Harel, composée de bataillons qui avaient déjà connu les combats dans les collines de Jérusalem. Leur mission : maintenir la route de Jérusalem ouverte de sorte que de la nourriture, des médicaments et des armes puissent atteindre la ville assiégée.
Des monuments émouvants et créatifs dédiés aux soldats de la Brigade Harel, qui ont donné leur vie pour que l’Etat juif puisse devenir une réalité, se trouvent tout au long des collines de Jérusalem. Cela va de sculptures imposantes à de magnifiques parcs et des cimetières uniques ; de monuments commémorant les exploits d’un seul héros aux monuments (appelés andartas en Israël) dédiés à des bataillons et des brigades entiers. En voici quelques-uns:
Le point d’observation de Shaar Hagai
Aujourd’hui, c’est une route à plusieurs voies qui relie Jérusalem à Tel-Aviv. Mais en 1948, l’étroite route sinueuse vers Jérusalem passait entre ces collines peuplées d’Arabes hostiles.
Situé près du moshav Beit Meir, près de la route 38, le point d’observation de Shaar Hagai offre une vue splendide sur la route située en contrebas, et il est facile de voir comment celui qui détient cette position peut arrêter son trafic.
Des panneaux sur le site racontent les histoires des campagnes menées par le 5e bataillon de Harel. On trouve aussi sur place un grand mémorial dédié aux Américains du Nord tués au combat et dans des actions terroristes.
Le Monument de la Gazelle
Yisrael « Zuziya » Shapira est né en Russie et a, dans sa jeunesse, été exilé en Sibérie en raison de ses liens avec le mouvement sioniste. Lorsqu’il a été libéré quatre ans plus tard, il a rejoint la Palestine sous contrôle britannique – plus précisément le kibboutz Kiryat Anavim.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a combattu dans la Brigade juive de l’armée britannique puis a contribué à faire venir des réfugiés en Palestine. Lors du siège de Jérusalem en 1948, il a conduit des convois de fournitures lors de dangereux périples vers Jérusalem.
En mai 1948, lorsque la légion jordanienne s’avança vers le kibboutz Maale Hahamisha et le kibboutz Kiryat Anavim, il a été envoyé à l’avant-poste du Sanatorium dans les collines de Judée pour aider à repousser l’invasion arabe. Les obus pénétraient avec facilité les triples blindages des véhicules, et Shapira a ordonné à ses soldats de se mettre immédiatement à l’abri.
Il est resté lui-même dehors pour repérer les tireurs de l’ennemi. Peu de temps après, il a été touché par un obus fatal.
Un rouleau de la Torah en métal se tient à l’entrée du Monument de la Gazelle, érigé en 1979 par le fils de Michael Shapira avec l’aide du KKL (Fonds National Juif) dans la forêt à l’Est de Maale Hahamisha.
Il y est inscrit un passage biblique vu souvent sur les monuments dédiés aux fils et filles héroïques d’Israël : « La beauté (en hébreu – Zvi, qui signifie aussi gazelle) d’Israël ! Il a succombé sur vos hauteurs : comment sont tombés les hommes vaillants ! » [II Samuel 1,19].
Le monument lui-même est une énorme gazelle de métal qui pèse plus d’une tonne. Perché sur le toit de l’ancien poste, il invite pratiquement les visiteurs à quitter le sentier de la forêt et à grimper à son sommet pour profiter d’une vue imprenable sur les collines de Judée.
La colline du Radar
En s’approchant de Jérusalem pendant la Première Guerre mondiale, le général Allenby a conquis une colline stratégique située à 880 mètres au-dessus du niveau de la mer. Au cours de la guerre mondiale suivante, les Britanniques y ont érigé une station radar pour repérer les avions ennemis. Quand ils ont quitté la Palestine quelques années plus tard, les Anglais ont remis la colline à la Légion jordanienne.
Malgré des dizaines de tentatives désespérées (et de nombreuses victimes) de la Brigade Harel au cours de la guerre d’Indépendance, Israël n’a pas réussi à prendre le contrôle de la colline. Elle a finalement été conquise le 5 juin 1967, durant la guerre des Six Jours.
Développée par le KKL et située à l’intérieur de la communauté de Har Adar, la colline du Radar est le monument central dédié aux soldats de la brigade Harel qui sont tombés dans les guerres d’Israël. Les visiteurs peuvent explorer des bunkers et des réservoirs, ou monter sur la tour pour admirer une vue magnifique surplombant la campagne.
Kiryat Anavim
Janvier 1948. La guerre est dans son deuxième mois et les soldats de l’armée de ce pays qui n’est pas encore un État tombent sur le champ de bataille. Le premier soldat du Palmach à être enterré est inhumé à la hâte à Kiryat Anavim, dans un lit de rivière asséché à côté du cimetière local. Il est vite rejoint par d’autres, la plupart d’entre eux ayant appartenu à la brigade Harel. Les pertes s’alourdissent à un rythme tellement alarmant que les tombes sont creusées pour les soldats morts avant même qu’ils ne partent combattre.
Kiryat Anavim, où était basée la brigade Harel, possède le seul cimetière du pays dédié aux soldats d’une brigade spécifique.
A l’extrémité de cette nécropole inhabituelle se dresse un mémorial remarquable à la Brigade qui, d’un côté, ressemble à un lion au repos – et de l’autre à un fusil prêt.
L’artiste Menahem Shemi a conçu le monument; son fils est enterré ici avec ses camarades d’armes.
Un grand nombre de soldats qui ont servi dans l’armée israélienne nouvellement formée au cours de la guerre d’Indépendance étaient des survivants de la Shoah pour qui la terre de leurs ancêtres était le dernier refuge.
A peine descendus du bateau,ils furent enrôlés dans l’armée. Beaucoup n’avaient jamais tenu une arme dans leurs mains et ne connaissaient que peu, dans le meilleur des cas, l’hébreu.
Un de ces survivant-soldats, Benny Bearale, a été tué lors de la bataille de Katamon, à Jérusalem, et inhumé au cimetière militaire de Kiryat Anavim. Sa pierre tombale est presque vide – n’y sont inscrits que son nom, l’endroit où il est tombé, et la date sa mort (le 1er mai 1948).
Il était arrivé par bateau la semaine précédente, et ses camarades savaient peu de choses sur lui. Son nom était-il vraiment Benny Bearale ? Ou bien Bearale était son surnom ? Personne ne le saura jamais.
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