Les couples homosexuels reconnus comme familles endeuillées
Le ministère de la Défense a confirmé que les conjoints de soldats morts au combat auront droit aux mêmes avantages que dans le cadre des unions hétérosexuelles
Les couples homosexuels seront officiellement reconnus par le ministère de la Défense israélien dans le cadre des lois relatives aux familles des soldats tombés au combat, a confirmé le ministre de la Défense Yoav Gallant, lundi après-midi.
Cette confirmation apportée par Gallant – qui a ainsi précisé que les indemnisations et autres avantages mis à disposition des familles des soldats tués au combat seront également mis à disposition des couples homosexuels au cours de l’Opération épées de fer – est venue en réponse à une demande soumise, jeudi dernier, par le président de la Knesset, Amir Ohana, qui avait réclamé des éclaircissements sur le sujet.
« A ce moment difficile, alors que les soldats et que les forces de sécurité se préparent à une guerre longue et difficile pour éradiquer l’ennemi d’Israël, des membres de la communauté LGBT sont eux aussi sur le front », avait écrit Ohana, qui est lui-même ouvertement homosexuel.
« Certains d’entre eux ont pris contact avec moi à ce sujet et ils s’inquiètent beaucoup à l’idée de faire l’objet de discriminations. Je pense qu’il est très important de répéter l’évidence – il n’y a pas de différence entre un sang et un autre, ou entre une famille et une autre concernant les droits garantis par la loi. »
Dans sa réponse à la requête d’Ohana, le ministère de la Défense a écrit lundi que « notre dette morale à l’égard des familles touchées par le deuil est énorme et nous ne faisons aucune distinction en matière de religion, de race, d’orientation sexuelle et autres facteurs ».
« Le ministère de la Défense interprète la loi portant sur les soldats tombés au combat en partant du principe qu’elle s’applique également aux couples homosexuels », a ajouté le ministère.
En plus du communiqué émis par le ministère de la Défense, Gallant a souligné, par voie de communiqué, « qu’en tant que pays, en tant que société, nous avons un devoir profond, déterminant, à l’égard des soldats tombés au combat pour la défense du pays et à l’égard de leurs précieuses familles ».
« Tout comme les soldats et les soldates servent côte à côte dans l’armée et qu’ils sont appelés à donner leur vie pour défendre le pays, indépendamment de leur religion, de leur race, de leur sexe ou de leur orientation sexuelle, ce sera également le cas dans la mort », a-t-il affirmé.
Dans le cadre du massacre commis par le Hamas, le 7 octobre – un carnage qui a fait 1400 morts du côté israélien, 222 personnes étant aussi prises en otage dans la bande de Gaza – la mort d’un soldat tué au combat, laissant derrière lui un conjoint, a été médiatisée.
Le capitaine réserviste Sagi Golan et son futur époux, Omer Ohana, devaient se marier le 20 octobre. Golan au kibboutz Beeri, le 7 octobre.
Golan servait dans l’unité Lotar, une unité d’élite spécialisée dans l’antiterrorisme, et il est mort dans la soirée du samedi alors qu’il combattait le Hamas à la tête de son équipe.
Suite à la mort de Golan, Ohana a raconté à la Douzième chaîne, dans un entretien, que lorsque la nouvelle du décès de son conjoint était arrivée, il n’avait pas pu signer le formulaire ad-hoc qui n’a pas été créé pour les couples homosexuels.
« Cela m’a mis en colère », a-t-il dit. « Je suis un homme et l’aimais. Mais on ne m’a pas pris en compte. Et lui non plus, on ne l’a pas pris en compte ».
Sue Surkes a contribué à cet article.