Les Émirats arabes unis libèrent l’Israélienne emprisonnée à vie pour trafic de drogue
Condamnée à mort pour trafic de cocaïne, Fidaa Kiwan dit avoir été piégée. Le souverain émirati l'a finalement amnistiée, suite à l'intervention du président israélien
Une Israélienne emprisonnée aux Émirats arabes unis a été libérée, samedi soir, et rapatriée en Israël tôt dans la matinée de dimanche, suite à l’amnistie que lui accordée le souverain des Émirats arabes unis, Mohamed bin Zayed Al Nahyan, par égard au président Isaac Herzog.
Fidaa Kiwan purgeait une peine de prison à vie pour trafic de drogue.
Elle avait été condamnée à mort en avril 2022, mais la Cour d’appel fédérale d’Abou Dhabi avait commué sa peine en emprisonnement à vie, en juillet dernier.
Originaire de Haïfa, Fidaa Kiwan, âgée de 44 ans, y possède un studio de photographie.
Elle se serait rendue à Dubaï pour du travail, à l’invitation d’une connaissance palestinienne.
Elle a été arrêtée peu de temps après son arrivée, le 17 mars 2021, suite à la perquisition de son appartement et à la découverte de drogue.
Elle a toujours clamé que la cocaïne ne lui appartenait pas.
Ces douze derniers mois, ses proches se sont rapprochés des services du président Herzog, soutenant qu’elle avait été piégée.
Il y a quelques semaines, Herzog avait, à titre personnel, lancé un appel humanitaire à Mohamed bin Zayed, qui a manifestement été entendu, ont titré les médias israéliens.
La présidence a fait savoir qu’elle avait, en étroite concertation avec l’ambassade à Abou Dhabi, organisé le retour de Kiwan en Israël.
Elle a ajouté qu’Herzog « exprimait sa profonde gratitude au président des Émirats arabes unis et lui souhaitait, ainsi qu’à sa nation et à tous nos voisins, un mois de douceur et de paix » à l’occasion du Ramadan.
L’avocate de Kiwan, Tami Ullman, citée par le site d’information Walla, s’est réjouie de la libération de sa cliente avec ces mots : « Nous sommes très heureux d’être parvenus à ramener Fidaa chez elle, en Israël. »
Elle a remercié Herzog, Mohamed bin Zayed et ses collègues du cabinet d’avocats qui se sont occupés de l’affaire.
Selon les termes de la condamnation de Kiwan, elle aurait rencontré un homme, nommé Yassin Ibrahim Nagiar, avant de se rendre aux Émirats arabes unis, qui lui aurait proposé 47 000 shekels par mois pour y vendre de la drogue.
Selon la même source, un policier infiltré aurait organisé une rencontre avec elle à bord d’un véhicule, peu de temps après son arrivée aux Emirats, et lui aurait acheté de la drogue.
Les proches de Kiwan assurent qu’elle a été frappée par les autorités émiraties de façon à lui extorquer des aveux.
Toujours selon eux, elle aurait entamé une grève de la faim en prison.
Les Émirats arabes unis sont connus pour avoir une législation anti-stupéfiant des plus strictes : les personnes reconnues coupables de trafic de drogue encourent la peine de mort.
Toutefois, dans la majorité des cas, les peines ne sont pas appliquées et sont commuées en lourdes peines d’emprisonnement.
Il ne s’agit pas de la première arrestation d’un ressortissant israélien pour trafic de drogue aux Émirats arabes unis.
En octobre 2021, un Israélien – Halil Dasuki, âgé de 31 ans et originaire de Lod – a été arrêté à Dubaï, soupçonné d’être impliqué dans un projet de contrebande via les Émirats arabes unis d’une demi-tonne de cocaïne destinée au marché israélien.
Israël et les Émirats arabes unis ont normalisé leurs relations en 2020 en concluant les accords d’Abraham – qui incluent aussi Bahreïn -, sous l’égide des États-Unis.
Depuis lors, les Émirats arabes unis se sont mués en destination touristique et commerciale très prisée des Israéliens, qui sont des dizaines de milliers à s’y être rendus.