Les États-Unis confirment la réouverture du consulat américain à Jérusalem
Le département d’État a déclaré que Biden prendrait des mesures pour renforcer les liens avec les Palestiniens, mais admet que la mission de Jérusalem a des "sensibilités uniques"
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Les États-Unis sont déterminés à rouvrir leur consulat à Jérusalem, a déclaré mardi le porte-parole du Département d’État, Ned Price, après de récentes déclarations contraires de responsables américains et palestiniens au Times of Israel.
Lors d’un point de presse, Price a été invité à répondre à une information du Times of Israel, dimanche, révélant que l’administration Biden avait décidé de renforcer les liens avec les Palestiniens au lieu de rouvrir le consulat américain à Jérusalem.
Price n’a pas nié l’information, mais a confirmé que les États-Unis étaient toujours
« déterminés à rouvrir un consulat à Jérusalem », ligne que l’Administration Biden répète à l’envi depuis l’annonce faite par le Secrétaire d’État Antony Blinken il y a plus d’un an. Le gouvernement israélien s’était opposé à cette décision, au motif qu’elle empiétait sur sa souveraineté. Washington avait préféré mettre la démarche entre parenthèses, afin d’éviter un conflit avec ses alliés israéliens.
« Nous continuons de penser que [la réouverture du consulat] est un moyen important pour notre pays de soutenir le peuple palestinien. Nous continuons d’en discuter avec nos partenaires israéliens et palestiniens, et continuerons à venir consulter les membres du Congrès », a déclaré Price, refusant une nouvelle fois de communiquer un calendrier précis.
« En ce moment même, une équipe dévouée de collègues œuvre à Jérusalem au sein de l’[Unité] des affaires palestiniennes », a-t-il ajouté, reconnaissant l’existence « d’une sensibilité spéciale à la perspective de [la réouverture] de ce service. »
Selon deux responsables américains et palestiniens qui se sont entretenus avec le Times of Israel la semaine dernière, le président américain Joe Biden devrait sous peu promouvoir le sous-secrétaire d’État adjoint aux Affaires israéliennes et palestiniennes, Hady Amr, envoyé spécial auprès des Palestiniens. Amr demeurera basé à Washington, mais effectuera des déplacements fréquents dans la zone et travaillera en étroite collaboration avec l’Unité des affaires palestiniennes (PAU), branche de l’ambassade des États-Unis en Israël située dans l’ancien bâtiment du consulat de Jérusalem.
Les diplomates affectés à cette unité y travaillaient en toute autonomie de l’ambassade jusqu’à ce que l’ex-président américain Donald Trump ferme cette mission de facto auprès des Palestiniens, en 2019.
L’Administration Trump avait justifié sa décision par des motifs d’efficacité – elle avait déplacé l’ambassade américaine à Jérusalem un an plus tôt – mais la mesure avait été interprétée par l’Autorité palestinienne comme une dégradation de ses relations avec les États-Unis. Ramallah avait refusé de travailler avec le PAU.
Afin de distinguer les diplomates au service des Palestiniens de ceux qui servent les Israéliens, l’UPA rendra directement compte à Amr, à Washington, et non à l’ambassadeur américain en Israël, ont précisé les responsables américains et palestiniens.
Un diplomate américain avait d’ores et déjà confié au Times of Israel, en décembre dernier, que l’UPA relevait déjà de facto de Washington, mais que cette décision n’avait été ni officialisée ni annoncée.
L’administration Biden espère finaliser la question avant le déplacement du président en Israël et en Cisjordanie, prévu fin juin.
Andrew Miller devrait succéder à Amr au poste de sous-secrétaire adjoint aux affaires israéliennes et palestiniennes. Actuellement conseiller politique à la mission américaine auprès de l’ONU, Miller était auparavant directeur des questions militaires pour l’Égypte et Israël au Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, dans l’administration Obama.