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Les États-Unis songent à retirer leur arsenal nucléaire de leur base turque

L'armée américaine stockerait environ 50 bombes nucléaires tactiques à Incirlik dans le sud de la Turquie, à 110 km de la frontière avec la Syrie où les tensions font rage

Un F15 de l'armée américaine décolle de la base d'Incirlik près d'Adana, en Turquie, le 15 décembre 2015. (AP Photo)
Un F15 de l'armée américaine décolle de la base d'Incirlik près d'Adana, en Turquie, le 15 décembre 2015. (AP Photo)

De hauts responsables américains se seraient réunis ces derniers jours pour préparer le retrait de 50 armes nucléaires sous contrôle américain stockées dans la base aérienne d’Incirlik en Turquie, en pleines tensions avec Ankara, a rapporté lundi le New York Times.

Le président Donald Trump a déclaré lundi qu’il émettrait de nouvelles sanctions contre la Turquie, interromprait les négociations commerciales en cours et augmenterait les tarifs douaniers sur l’acier, afin de faire pression sur la Turquie et de la pousser à mettre un terme à son offensive contre les forces kurdes en Syrie.

Le Pentagone ne révèle jamais là où elle entrepose des armes nucléaires, mais la base d’Incirlik pourrait abriter des bombes thermonucléaires B61, utilisées comme moyen de dissuasion vis-à-vis de la Russie et pour prouver l’engagement des États-Unis envers l’OTAN, l’alliance militaire composée de 28 pays dont la Turquie.

Deux hauts responsables ont indiqué au New York Times que les départements d’État et de l’Énergie réfléchissaient à des moyens de récupérer les armes nucléaires tactiques, que le président turc prend en otage, selon l’un d’eux.

Une bombe tactique thermonucléaire B61 vide exposé au musée d’Expérimentation nucléaire, février 2005, Las Vegas. (AP Photo/Joe Cavaretta)

« Les extraire d’Incirlik marquerait de facto la fin de l’alliance américano-turque. Mais les laisser là-bas, c’est perpétuer une vulnérabilité nucléaire que l’on aurait dû éliminer il y a des années », d’après le quotidien.

L’armée de l’air américaine n’a pas souhaité répondre aux questions concernant le possible déplacement de ces armes et leur potentielle future destination.

Dans un courriel adressé au média spécialisé Air Force Times, la porte-parole Ann Stefanek a assuré que rien n’avait changé dans les activités quotidiennes de la base.

Ce n’est pas la première fois que la sécurité des armes nucléaires stationnées dans la base du sud de la Turquie, à 110 kilomètres de la frontière avec la Syrie, est remise en doute.

À la suite de la tentative de coup d’État ratée en Syrie en 2016, un éminent think tank avait averti que les armes pourraient tomber entre les mains de « terroristes ou autres forces hostiles ».

Depuis 2014, les Kurdes se battent aux côtés des troupes américaines pour annihiler l’État islamique en Syrie. Mais Donald Trump a ordonné, la semaine dernière, leur retrait du nord du pays — une décision décriée aux États-Unis et à l’étranger et dénoncée comme la trahison d’un allié.

Un combattant syrien dont le groupe est soutenu par les Turcs à côté d’un tank M60 fabriqué par l’armée américaine dans la banlieue nord de la ville syrienne de Manbij, près de la frontière turque, dans l’assaut contre les villes frontalières kurdes, le 14 octobre 2019. (Crédit : Zein Al RIFAI / AFP)

De son côté, la Turquie a justifié son invasion du nord-est de la Syrie auprès des Nations unies en indiquant qu’elle exerçait son droit à l’auto-défense protégée par la charte de l’ONU, d’après une lettre ayant circulé lundi.

Ankara a assuré que son offensive militaire était destinée à contrer « une menace terroriste imminente » et à garantir la sécurité de ses frontières des milices kurdes de Syrie, qu’elle qualifie de « terroristes », et de l’État islamique.

Ambitions nucléaires

Erdogan a récemment fait part de sa frustration concernant son interdiction de posséder des armes nucléaires, estimant le mois dernier que si Israël y était autorisé, alors son pays le devrait être également.

« Certains (pays) possèdent des missiles avec des têtes nucléaires mais je ne devrais pas en avoir. Je n’accepte pas cela », avait-il ainsi déclaré dans un discours dans la ville de Sivas devant des sympathisants de son parti, l’AKP.

« Aucun pays développé au monde n’en a pas », avait-il ajouté, bien qu’en réalité la plupart des pays développés n’aient pas l’arme nucléaire.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’exprime aux officiels de son parti au pouvoir à Ankara en Turquie, le 10 octobre 2019. (Service de presse de la présidence turque via AP, Pool)

En vertu des traités internationaux, seuls les Etats-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France et la Chine peuvent disposer de l’arme nucléaire. L’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord l’ont également développée. L’Afrique du Sud avait plusieurs bombes nucléaires, mais les a démantelées lorsqu’elle est devenue une démocratie.

Israël aurait également l’arme nucléaire, ce à quoi Erdogan a fait allusion.

« Nous avons Israël tout près, presque des voisins. Ils effraient (les autres nations) en la possédant. Ils sont intouchables. »

Le dirigeant turc n’est pas allé jusqu’à dire expressément que son pays allait développer un arsenal nucléaire, mais a semblé pester contre le traité de non prolifération nucléaire signé en 1980. La Turquie a également signé le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires de 1996, qui interdit tout essai nucléaire ou tout autre type d’explosion nucléaire, que ce soit à des fins pacifiques ou militaires, dans quelque environnement que ce soit.

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