Erdogan: Ankara devrait être autorisé à avoir l’arme nucléaire, comme Israël
Le président turc a déclaré qu'il est inacceptable que son pays soit interdit d'arme nucléaire alors qu'Israël est "intouchable" parce qu'il possède un arsenal nucléaire dissuasif
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué mercredi le fait que certains pays, dont le sien, soient sous pression pour ne pas acquérir l’arme nucléaire.
« Certains (pays) possèdent des missiles avec des têtes nucléaires mais je ne devrais pas en avoir. Je n’accepte pas cela », a-t-il déclaré dans un discours dans la ville de Sivas (est).
« Aucun pays développé au monde n’en a pas », a déclaré Erdogan, bien qu’en réalité la plupart des pays développés n’aient pas l’arme nucléaire.
En vertu des traités internationaux, seuls les Etats-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France et la Chine peuvent disposer de l’arme nucléaire. L’Inde, le Pakistan et la Corée du nord l’ont également développée. L’Afrique du Sud avait plusieurs bombes nucléaires mais les a démantelés quand elle est devenue une démocratie.
Israël aurait également l’arme nucléaire, ce à quoi Erdogan a fait allusion.
« Nous avons Israël tout près, presque des voisins. Ils effraient (les autres nations) en la possédant. Ils sont intouchables. »
Si des sources étrangères ont estimé que l’arsenal nucléaire d’Israël va de quelques dizaines à quelques centaines d’armes, l’Etat hébreu n’a jamais publiquement confirmé ni infirmé ces informations, conformément à sa politique dite d’ambiguïté nucléaire.
Erdogan a semblé dire que la Turquie développera un arsenal nucléaire, mais a semblé s’aligner au traité de non prolifération nucléaire signé en 1980. La Turquie a également signé le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires de 1996, qui interdit tout essai nucléaire ou tout autre type d’explosion nucléaire, que ce soit à des fins pacifiques ou militaires, dans quelque environnement que ce soit.
Erdogan a fait ces déclarations alors qu’il ressert les liens en matière de défense avec la Russie tout en s’éloignant des Etats-Unis, allié historique d’Ankara au sein de l’Otan.
Les Etats-Unis ont réagi à la décision de la Turquie d’acheter le système russe de défense anti-aérienne S-400 en l’éjectant de son programme d’avion furtif F-35.
Washington estime que la Russie pourrait rassembler des informations techniques stratégiques sur le nouveau F-35 si celui-ci était utilisé aux côtés d’un système S-400.
Vendredi, Erdogan avait suggéré que la Turquie pourrait se tourner vers la Russie pour trouver une solution alternative après son exclusion du programme F-35.
Un autre voisin de la Turquie, l’Iran, tente également d’acquérir un arsenal nucléaire.
L’Iran annoncera samedi le détail de la troisième phase de son plan de réduction des engagements qu’il a pris devant la communauté internationale concernant son activité nucléaire, écrit jeudi l’agence semi-officielle Isna.
Le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, doit dévoiler samedi lors d’une conférence de presse la façon dont sera mis en oeuvre l’ordre donné mercredi soir par le président Hassan Rohani de faire sauter toute limite à la recherche et au développement dans le domaine nucléaire, indique l’agence, sans citer de source.