Israël en guerre - Jour 500

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Opinion

Les étudiants antisémites des campus veulent rendre impossible la défense d’Israël

S'il s'agissait de toute autre minorité, l'agression contre Israël et les Juifs ne serait pas tolérée ; ses défenseurs invoquent la liberté d'expression, en omettant les conséquences meurtrières visées

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Des manifestants pro-palestiniens lors d'une marche anti-Israël aux abords de l'Université de Columbia, à New York, le 18 avril 2024. (Crédit : Kena Betancur/AFP)
Des manifestants pro-palestiniens lors d'une marche anti-Israël aux abords de l'Université de Columbia, à New York, le 18 avril 2024. (Crédit : Kena Betancur/AFP)

Alors que les Juifs célébraient les premiers jours de Pessah, cette ancienne fête de la liberté, les antisémites et leurs complices volontaires et ignorants se sont rassemblés sur un nombre croissant d’universités américaines pour y proférer des menaces de meurtre dans le cadre d’une stratégie claire visant à supprimer la liberté des Juifs, de manière immédiate et incontestable, en détruisant le seul État à majorité juive dans le monde.

L’objectif sous-jacent des campements et des marches organisées à Columbia, Yale, NYU, ainsi que dans d’autres universités est de rendre matériellement et moralement impossible le fait de défendre Israël.

Voici leur stratégie :

Premièrement, déformer ce à quoi Israël a été confronté et sa réponse depuis que le Hamas a envahi notre pays le 7 octobre, massacré près de
1 200 personnes, pris en otage 253 personnes, pour ensuite se cacher derrière les civils de Gaza dans le but de sauver sa peau, et pour mieux recommencer.

Deuxièmement, accuser à tort Israël d’être un agresseur brutal et insensible, seul responsable de la montée en flèche du nombre de morts à Gaza, tout en omettant que ce nombre serait nul sans les ambitions génocidaires du Hamas à l’égard des Juifs, et son indifférence à l’égard de la vie des civils de la bande de Gaza.

Des manifestants pro-palestiniens et anti-Israël se rassemblent devant l’université Columbia à New York, le 23 avril 2024. (Crédit : Charly Triballeau/AFP)

Troisièmement, accroître la pression sur le monde pour qu’il s’éloigne d’Israël, qu’il mette fin à l’aide militaire et, à terme, pour briser l’alliance vitale entre Israël et les États-Unis.

Et finalement, priver Israël des moyens diplomatiques et militaires de survivre à la campagne de destruction menée par l’Iran, ses alliés et ses mandataires.

Des activistes manifestent devant le capitole américain alors que la chambre se prépare à voter l’approbation des aides à l’Ukraine, à Israël et autres alliés américains à hauteur de 95 milliards de dollars, le 20 avril 2024. (Crédit : AP Photo/J. Scott Applewhite)

À la base de cette stratégie se trouve, bien sûr, la plus ancienne des haines.

L’antisémitisme est alimenté dans ce cas par des extrémistes musulmans, des racistes, des ignorants et des juifs qui se haïssent eux-mêmes ; il est « inspiré » par les réseaux dits « sociaux » et financé en partie, ouvertement et secrètement, par des États qui veulent la disparition d’Israël.

Et tout ceci se déroule dans un environnement qui semble donner la priorité à une liberté d’expression illimitée plutôt qu’aux conséquences violentes de l’abus de cette liberté.

Des professeurs de l’université de Columbia se rassemblent en solidarité avec le droit de leurs étudiants à manifester sans être arrêtés, sur le campus de l’université de Columbia à New York, le 22 avril 2024. (Crédit : Stefan Jeremiah/AP)

Aux administrations universitaires et aux membres de la faculté qui défendent, autorisent et même soutiennent ces rassemblements en faveur des droits déclarés des activistes de dénoncer vicieusement Israël et les Juifs en appelant à mettre Tel Aviv à feu et à sang, à tuer des soldats et à menacer les étudiants juifs d’être assassinés par le Hamas, il convient de poser la question suivante : Le droit à la liberté d’expression est-il illimité et doit-il être respecté même lorsque l’objectif et les conséquences potentielles peuvent être mortelles ?

Comme l’a fait remarquer l’écrivain à la double nationalité britannique et palestinienne, John Aziz, il s’agit là d’une « rhétorique d’assassinat de masse » :

Si ce niveau de haine et d’agression était dirigé contre n’importe quel autre groupe minoritaire, il ne serait ni toléré ni autorisé, même si cela impliquait de restreindre la liberté d’expression :

Mais cibler le seul État à majorité juive de la planète, tout en répandant l’hostilité envers les Juifs dans les universités et au-delà, est clairement considéré comme une exception, pardonnable, voire admirable.

Vous tous qui soutenez ces manifestations et prétendez être des gens ultra-humains et décents, sachez que c’est de l’antisémitisme.

Des étudiants de l’Emerson College affichant des slogans anti-Israël lors d’une action de protestation, dans une allée de la rue Boylston, à Boston, dans le Massachusetts, le 22 avril 2024. (Crédit : Joseph Prezioso/AFP)

L’objectif premier de cette hostilité meurtrière, inexcusablement tolérée, est de faire disparaître Israël. Il s’agit de faire de notre pays un État paria en veillant à ce que plus personne ne veuille y être associé, ni le défendre, ni le protéger. Et quand je dis « le protéger », j’entends le défendre contre ses ennemis amoraux, rapaces, misogynes, homophobes et puissants qui, à l’heure où j’écris ces lignes, tirent des roquettes depuis le nord (Hezbollah), tentent de le faire depuis le sud (Hamas) et se dirigent vers l’obtention de l’arme nucléaire à l’est (Iran).

Il est important de réaliser que dès que ces États ennemis, ces armées terroristes et leurs complices en auront fini avec Israël, ils s’en prendront aux Juifs partout (et, non, être membre de Jewish Voice for Peace ne vous aidera pas) et, par la même occasion, à toutes les autres minorités jugées inacceptables (« Queers for Palestine », vous m’en voyez navré).

Des manifestants propalestiniens se rassemblent lors d’une manifestation contre Israël près de la maison du leader de la majorité au Sénat américain Chuck Schumer à Brooklyn, New York City, le 23 avril 2024. (Crédit : Andres Kudacki/AP)

Lors de notre Seder familial cette année, j’ai compris pour la première fois comment les rabbins Eliezer, Yehoshua, Elazar ben Azariah, Akiva et Tarfon, qui étudiaient l’histoire de l’Exode à Bnei Brak il y a près de 2 000 ans tout en étant confrontés à leurs propres problèmes urgents, ont pu passer la nuit à discuter, jusqu’à ce que leurs étudiants viennent leur rappeler qu’il était l’heure de la prière du matin.

Et j’ai longuement pensé, et pour la première fois – pardonnez-moi – à ce qu’ont dû ressentir les Juifs d’il y a environ trois générations, en lisant la Haggadah pendant la Shoah, tâchant de célébrer cette libération ancienne tout en essayant d’échapper au génocide en cours à ce moment-là.

Des manifestants pro-palestiniens et pro-Israël s’affrontant devant l’entrée de l’Université Columbia, occupée par des manifestants pro-palestiniens, à New York, le 22 avril 2024. L’un des manifestants pro-palestiniens brandit une affiche de Zakaria Zubeidi, un célèbre commandant du Fatah reconnu coupable d’avoir orchestré des attaques terroristes pendant la Seconde Intifada. (Crédit : Charly Triballeau/AFP)

Alors que 133 Israéliens n’étaient pas présents au Seder, captifs du groupe terroriste monstrueux qu’est le Hamas, alors que le pays est encore en train de se remettre du 7 octobre, de nos pertes, de notre vulnérabilité et de l’hostilité mondiale croissante à l’égard de notre existence même, chaque passage est immédiatement devenu pertinent et urgent.

Comment aurait-il pu en être autrement ?

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