Les familles des otages reconstituent un faux tunnel sur la Place des Otages à Tel Aviv
"On ressent une claustrophobie à chaque minute", dit une proche d'otage ; Le tunnel présenté vise à sensibiliser à la question des captifs au 100e jour de leur détention

Sur la Place des Otages de Tel Aviv, les familles des personnes qui ont été kidnappées pendant le massacre commis par le Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre, ont reconstitué l’un des tunnels du groupe terroriste dans la bande, avec pour objectif de sensibiliser les Israéliens à la cause de leurs êtres chers, détenus à Gaza depuis près de cent jours.
Ce tunnel a été réalisé de manière à illustrer la condition difficile des otages qui se trouvent dans les souterrains du Hamas – mettant en lumière l’exiguïté de l’espace et le manque de lumière. Il y a toutefois une différence : celle que dans le cadre de cette exposition, les familles ont écrit les noms des otages ainsi que des messages d’espoir sur les murs du tunnel, avec des marques qui représentent les jours qui se sont écoulés depuis l’enlèvement des captifs.
« Je pense qu’il faut des pressions de la part du public, il n’y a pas d’autre moyen », a déclaré, vendredi, une membre du Forum des Familles des otages et des portés-disparus devant les caméras de la Douzième chaîne. « Nous devons les garder constamment à l’esprit. Nous devons dire en permanence qu’ils sont en vie, qu’il faut qu’ils reviennent. On ressent de la claustrophobie, ici, à chaque minute ».
Le public découvrira le tunnel dans la journée de samedi.
Cela fera cent jours, dimanche, que les otages comme Romi Gonen, 23 ans, sont retenus en captivité. La jeune femme avait été kidnappée lors de la rave-party Supernova, aux abords de Reïm. Elle avait été blessée par balle au bras pendant son enlèvement.
« Nous savons qu’elle est en vie ; nous savons qu’elle est dans un tunnel et nous savons qu’elle n’allait pas bien, qu’elle ne réussit pas à bouger son bras », a dit sa mère, Meriav Leshem Gonen, à la Douzième chaîne. « Elle refait son bandage elle-même quand elle réussit à avoir le matériel nécessaire pour le faire ».
Elle a ajouté que l’urgence de sortir sa fille de l’enfer de Gaza n’était que plus grande au vu des scènes de violences sexuelles du 7 octobre et des témoignages des otages qui ont été libérés, et qui ont rapporté de tels abus.

Dekel Liphsitz, dont le grand-père Oded, 83 ans, est retenu en captivité par le groupe terroriste, a confié à la chaîne que les familles avaient le sentiment qu’Israël faisait traîner le processus de libération des otages dans le but d’obtenir un meilleur accord avec le Hamas.
« Ils ont pris une seule direction et ils ne veulent pas en changer », a-t-il déploré. « Mais le temps passe et, en fin de compte, ils réussiront et ils s’en féliciteront, mais nous, nous n’aurons que 136 cercueils ».
La famille Liphsitz a appris d’une otage qui a été relâchée et qui avait été détenue dans la même pièce qu’Oded qu’il avait survécu au 7 octobre, mais qu’il souffrait de grave problèmes de tension artérielle. Il s’était ainsi évanoui à une occasion. Ses geôliers l’avaient emmené et l’ancienne otage a déclaré ne pas l’avoir revu depuis.

Comme Oded, Omer Wenkert, 22 ans, a des problèmes médicaux potentiellement mortels.
Sa mère, Niva, a indiqué à la Douzième chaîne qu’il souffrait de colite – une maladie digestive chronique qui, si elle n’est pas prise en charge, peut entraîner la mort.
On estime que 132 otages enlevés par le Hamas et ses complices le 7 octobre sont encore à Gaza, mais certains ne sont plus en vie. 105 civils ont été libérés lors d’une trêve d’une semaine fin novembre. Quatre otages avaient été libérées avant cela. Les corps de huit otages ont également été récupérés et trois otages ont été tués par erreur par l’armée lors d’un incident tragique le mois dernier.
L’armée israélienne a confirmé la mort de 25 des personnes toujours détenues par le Hamas et ses complices, sur la base de nouvelles informations et des découvertes obtenues par les troupes opérant à Gaza. Le Hamas détient par ailleurs les corps des soldats de Tsahal Oron Shaul et Hadar Goldin depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui sont tous deux censés être en vie après être entrés dans la bande de Gaza de leur propre chef en 2014 et 2015 respectivement.

Selon le Forum des otages, 75 % des captifs qui se trouvent encore entre les mains du Hamas ou de leurs complices souffrent de maladies chroniques. Au cours des derniers mois, la Croix Rouge n’a pas été en mesure de les rencontrer et ils n’ont pas eu accès à leurs traitements habituels.
Un communiqué émis par le Bureau du Premier ministre, vendredi, a indiqué qu’Israël avait trouvé un accord avec le Hamas qui prévoit que les otages pourront avoir accès à leurs médicaments vitaux. Un accord qui, semble-t-il, sera facilité par la Croix rouge – et le Forum des Familles a demandé une preuve de la réception des médicaments.
Cela fera cent jours, dimanche, qu’Israël est en guerre et que les otages sont conservés en détention à Gaza. La journée sera marquée par une marche qui partira du site où avait eu lieu la rave-party Supernova, qui avait été prise pour cible par les terroristes du Hamas pendant l’attaque. Les participants iront à Jérusalem puis à Tel Aviv et la marche se terminera par un mouvement de protestation de 24 heures.