« Les fermes de Chebaa ne nous appartiennent pas », dit un chef druze libanais
Walid Jumblatt a déclaré que le Liban revendique ce territoire dans le cadre d'un stratagème coordonné avec la Syrie
Le chef politique de la minorité druze au Liban Walid Jumblatt a déclaré dans une interview jeudi que les fermes de Chebaa, territoire disputé à la frontière israélo-libanaise, n’appartenaient pas au Liban.
« Après la libération du Sud-Liban en 2000, la cartographie libanaise a été modifiée par les autorités libanaises, en collaboration avec les Syriens. C’est à ce moment-là que nous avons théoriquement ‘occupé’ les fermes de Chebaa et Wadi Al-Asa. C’était une modification géographique sur le papier, pas sur le terrain », a expliqué Jumblatt dans une interview accordée à Russia Today TV, selon une traduction fournie par MEMRI.
« L’objectif était de garder le prétexte syrien, qui a été détenu par d’autres également. [L’idée était] que les fermes de Chebaa soient un territoire libanais qui doit être libéré par tous les moyens possibles, et c’est ce qui s’est passé », a-t-il dit.
Adjacentes aux collines de Kfar Chouba, les fermes de Chebaa, ou Har Dov en hébreu, sont des lopins de terre capturés par Israël à la Syrie pendant la guerre des Six Jours en 1967 et placés sous contrôle israélien depuis. Le Liban affirme que cette enclave lui appartient, même si elle était sous contrôle syrien entre 1950 et sa capture en 1967, comme le plateau du Golan.
Le président libanais Michel Aoun a déclaré début avril que la récente reconnaissance américaine de la souveraineté israélienne sur le plateau du
Golan mine la capacité de son pays à revendiquer ce territoire disputé.
Jumblatt a également indiqué que 180 000 Palestiniens ayant fui Israël en 1948 et leurs descendants vivent au Liban. Un décompte officiel de 2017 a établi que 174 422 Palestiniens vivaient dans le pays, soit deux fois moins que les 450 000 estimés. Des dizaines de milliers de Palestiniens ont quitté le pays ces dernières années, à la recherche de meilleures opportunités à l’étranger.
« Seuls 180 000 des Palestiniens arrivés en 1948 au Liban sont restés. Le reste a émigré. Ces chiffres sont gonflés dans les médias par la droite libanaise raciste », a affirmé Jumblatt.