Les forces de l’AP tuent un commandant du Jihad islamique, provoquant des heurts à Jénine
Un général de l'Autorité palestinienne a indiqué que ses forces avaient "déjoué une catastrophe annoncée" en stoppant un attentat à la voiture piégée visant des civils et des forces palestiniennes
Les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne (AP) ont tué un commandant appartenant à la brigade de Jénine, une brigade du groupe terroriste du Jihad islamique palestinien aux premières heures de la matinée de samedi, ce qui a provoqué des affrontements dans cette ville de Cisjordanie, selon les médias palestiniens.
Des coups de feu et des explosions ont été entendus au sein de la localité et les forces de l’AP ont mis en place des checkpoints tout autour de la ville – une ville qui est devenue un bastion du terrorisme, ces dernières années.
Ce commandant du Jihad islamique palestinien s’appelait, selon les médias, Yazid Jaysa et il était recherché à la fois par l’Autorité palestinienne et par Israël.
Le Jihad islamique n’a pas encore réagi à la nouvelle de sa mort.
L’opération est entrée dans le cadre d’une vaste campagne de répression menée par l’AP contre les groupes terroristes à Jénine – une campagne qui vise, selon l’AP, à rétablir la sécurité et la stabilité dans la région. Elle intervient alors que Ramallah semble vouloir signaler son souhait de jouer un rôle dans la gestion de la bande de Gaza, au lendemain de la guerre.
Le général de brigade Anwar Rajab, qui appartient aux forces de sécurité de l’AP, a confirmé les informations avancées par les médias. Il a déclaré à l’agence de presse palestinienne officielle Wafa que ses forces « ont déjoué une catastrophe annoncée dans le camp de Jénine, en neutralisant un véhicule piégé qui avait été préparé par des personnes hors-la-loi ».
Rajab a déclaré que le véhicule « devait exploser au beau milieu des citoyens et des forces de sécurité, dans le cadre d’un acte criminel et lâche qui rappelle l’approche adoptée par l’État islamique, une approche étrangère à nos valeurs et à notre morale et qui entre en conflit avec le cours de notre lutte nationale ».
Rajab a ajouté qu’une autre voiture piégée avait explosé ces derniers jours, blessant un certain nombre de civils et des membres appartenant aux services de sécurité.
#BREAKING Palestinian Authority’s security forces have begun an operation in Jenin refugee camp against armed factions to “restore order”, in a rare action against rival groups pic.twitter.com/ShrPD1xtLQ
— Guy Elster (@guyelster) December 14, 2024
Le Hamas, pour sa part, a condamné l’AP pour l’opération menée à Jénine et son groupe allié, le Jihad islamique, a appelé à une journée de protestation.
Lundi dernier, pendant une autre opération menée par l’AP à Jénine, les forces de sécurité palestiniennes avaient tué un jeune Palestinien de 19 ans, Rahbi Shalabi. L’AP avait d’abord dit que sa mort avait été causée par des « hors-la-loi » avant d’annoncer jeudi qu’à l’issue d’une enquête, l’AP allait « assumer la totale responsabilité » de l’incident.
????BREAKING: The Palestinian security forces have initiated a large-scale operation in the Jenin refugee camp, north of the West Bank, aiming to eliminate Hamas and Islamic Jihad armed militias.
Last week, these militias set fire to the Jenin Governmental Hospital and detonated a… pic.twitter.com/qG7f2yqzKR
— Ihab Hassan (@IhabHassane) December 14, 2024
La semaine dernière, des hommes armés s’étaient emparés de deux véhicules officiels de l’AP et ils avaient défilé dans le camp de réfugiés de Jénine en brandissant des drapeaux du groupe du Jihad islamique palestinien, qui est un allié du Hamas. Des échanges de coups de feu avaient ensuite eu lieu dans le secteur.
Les affrontements entre les terroristes et les forces de l’AP sont venus s’ajouter à des violences déjà endémiques en Cisjordanie – où les raids anti-terroristes israéliens et les attaques commises par les partisans du mouvement pro-implantation se sont multipliés depuis le pogrom qui avait été commis par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, un massacre qui avait été à l’origine de la guerre en cours.
Depuis, les troupes israéliennes ont arrêté environ 5 250 Palestiniens qui étaient recherchés en Cisjordanie, dont plus de 2 050 affiliés au Hamas.
Selon le ministère de la Santé de l’AP, plus de 716 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués au cours de la même période. L’armée israélienne, de son côté, affirme que la grande majorité des défunts étaient des hommes armés qui avaient perdu la vie lors d’échanges de coups de feu ; des émeutiers qui se heurtaient aux soldats ou des terroristes qui étaient en train de commettre des attentats.
Du côté israélien, ce sont 42 personnes – dont des membres des forces de sécurité – qui ont trouvé la mort au cours d’attentats terroristes perpétrés en Israël et en Cisjordanie depuis le 7 octobre. Six autres membres des forces de sécurité ont été tués lors d’affrontements avec des terroristes en Cisjordanie.