Les frappes contre l’Iran pourraient faciliter un accord sur la libération des otages – responsable israélien
Les familles des otages craignent que les combats avec l'Iran placent au second plan le sort de leurs proches ; le Hamas fait état de plusieurs morts lors d'une distribution d'aide

Israël estime que ses frappes contre l’Iran faciliteront les négociations avec le Hamas en vue d’un accord de cessez-le-feu, a déclaré lundi un responsable israélien au Times of Israel.
« Le soutien au Hamas ne sera plus aussi fort », a déclaré le responsable. « Le Hamas se sentira dans l’obligation d’aller de l’avant, vers un accord. »
Il y a quelques semaines, Israël avait proposé un accord stipulant que le groupe terroriste remettrait en liberté dix otages vivants au premier jour d’un cessez-le-feu de 60 jours, puis deux autres un mois plus tard, selon le responsable.
Les familles des otages qui se trouvent encore aujourd’hui à Gaza ont fait part de leurs inquiétudes, ces derniers jours, face au fait que les combats avec l’Iran semblaient avoir placé au second plan le sort de leurs proches, toujours retenus en captivité.
Israël avait lancé sa campagne à Gaza suite à l’attaque sanglante qui avait été commise par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre. Les hommes armés avaient massacré plus de 1200 personnes et ils avaient kidnappé 251 personnes, qui avaient été prises en otage à Gaza.
53 otages se trouvent encore dans les geôles du groupe terroriste – dont les corps sans vie d’au moins 33 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne. 20 captifs seraient encore en vie. Le sort réservé à trois autres otages suscite de vives inquiétudes, ont expliqué des responsables israéliens.
Distribution d’aide chaotique et meurtrière
Les autorités sanitaires du Hamas ont indiqué que les soldats israéliens avaient tué 34 personnes qui attendaient de recevoir une aide alimentaire dans la journée de lundi. C’est le dernier incident meurtrier en date à être survenu à proximité d’un centre d’assistance humanitaire géré par la Fondation humanitaire de Gaza, soutenue par Israël et les États-Unis.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué avoir accueilli 200 personnes dans son hôpital de campagne installé dans la région d’Al-Mawasi, près de Rafah. Il n’a pas donné plus de détails. Dans un communiqué qui a été posté sur X, le groupe a déclaré qu’il s’agissait « du nombre le plus élevé de blessés à avoir jamais été enregistré par l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge dans le cadre d’un incident entraînant de nombreuses victimes ».
L’armée israélienne a annoncé qu’elle examinait les informations faisant état de l’incident. De telles informations sont devenues presque quotidiennes depuis que la Fondation a ouvert ses sites de distribution d’assistance humanitaire, le 26 mai.
Les Palestiniens affirment qu’ils doivent choisir entre mourir de faim ou risquer leur vie pour atteindre les points de distribution qui sont gérés par une entreprise privée, la Fondation humanitaire de Gaza. Le ministère de la Santé de Gaza, qui est placé sous la direction du Hamas, affirme que plusieurs centaines de personnes ont été tuées par balle depuis l’ouverture des centres, et que des centaines d’autres civils ont été blessés.
L’hôpital de campagne de la Croix-Rouge, qui est situé à proximité, a accueilli environ 200 blessés lundi, le plus grand nombre de victimes jamais enregistré en une seule fois, a noté le CICR dans un communiqué. La veille, il avait accueilli environ 170 personnes – qui, dans leur majorité, avaient été blessées par des tirs alors qu’elles tentaient d’atteindre le centre de distribution. Selon le bilan du ministère de la Santé, cette journée a ainsi été la plus meurtrière autour des sites d’assistance alimentaire depuis le 2 juin, date à laquelle 31 personnes avaient été tuées.
Les soldats israéliens ont ouvert le feu alors que des milliers de Palestiniens se rassemblaient vers 4 heures du matin au rond-point du Drapeau, avant l’heure prévue pour l’ouverture du centre alimentaire de Rafah, selon Heba Jouda et Mohamed Abed, deux civils qui se trouvaient dans la foule.

Les gens sont tombés à terre pour avoir la vie sauve, ont-ils raconté. « Les tirs venaient de partout », a dit Jouda, qui a fait le trajet, la semaine dernière, à plusieurs reprises pour aller chercher des denrées alimentaires pour nourrir sa famille. « La situation empire de jour en jour », a-t-elle ajouté.
Le rond-point du Drapeau, qui est situé à quelques centaines de mètres du centre de la Fondation, a été le théâtre de tirs répétés. Il se trouve sur l’itinéraire qui a été mis en place par les militaires pour permettre aux civils d’accéder au centre.
Au cours des dernières semaines, les Palestiniens ont expliqué que les militaires israéliens ouvraient le feu pour empêcher les gens de dépasser un certain seuil, sur la route, avant l’ouverture prévue du centre ou parce que les civils se déplaçaient hors de l’itinéraire prévu.
Un porte-parole de la Fondation a fait savoir dimanche à l’Associated Press que « aucun des incidents survenus à ce jour ne s’est produit sur nos sites ou pendant les heures d’ouverture ». Il a ajouté que les incidents impliquaient des personnes venues chercher de l’aide qui se déplaçaient « pendant les horaires interdits… ou qui essayaient de prendre un raccourci ». Il a expliqué que la Fondation s’efforçait d’améliorer les mesures de sécurité, notamment en changeant les heures d’ouverture, qui sont passées de la nuit à la journée.
La Fondation a ouvert, à plusieurs reprises, ses sites de distribution au beau milieu de la nuit, même si l’armée israélienne avait indiqué que les voies d’accès aux centres étaient fermées pendant ces heures, plaçant les Gazaouis affamés dans le dilemme de devoir choisir entre aller chercher de la nourriture ou rester dans des zones plus sûres, sans aucune aide.
Le Fondation avait commencé à distribuer des colis alimentaires à Gaza à la fin du mois de mai, supervisant un nouveau modèle de distribution qui, selon les Nations unies, n’est ni impartial, ni neutre. Ses opérations ont été marquées par des incidents meurtriers dans les secteurs environnants.
L’armée israélienne n’est pas présente sur les sites protégés par des entreprises civiles – mais elle est chargée de sécuriser les voies d’accès. Tsahal a admis que dans certains cas, des soldats avaient tiré des coups de semonce ou qu’ils avaient ouvert le feu en direction de suspects qui s’approchaient d’eux, ignorant les appels qui les sommaient de rester à l’écart des positions militaires.
L’absence des médias internationaux au sein de la bande de Gaza rend presque impossible la vérification des affirmations qui peuvent être faites par les deux parties.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.