Israël en guerre - Jour 55

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Les funérailles de la femme d’un rabbin radical respectent les règles sanitaires

Les policiers sont parvenus à un accord avec les responsables de la Faction Jérusalem pour que l'enterrement se déroule conformément aux directives du ministère de la Santé

L'enterrement d'Aliza Friedman, dont le mari Tzvi Friedman est un leader de ce que l'on surnomme la Faction Jérusalem, à Petah Tikva, le 1 avril 2020 (Capture d'écran: Twitter)
L'enterrement d'Aliza Friedman, dont le mari Tzvi Friedman est un leader de ce que l'on surnomme la Faction Jérusalem, à Petah Tikva, le 1 avril 2020 (Capture d'écran: Twitter)

Mercredi, l’enterrement de la femme d’un rabbin ultra-orthodoxe s’est déroulé sans incident. Les autorités craignaient que l’enterrement puisse attirer beaucoup de monde, en violation des mesures sanitaires contre la propagation du coronavirus.

Aliza Friedman, âgée de 80 ans, a été enterrée à Petah Tikva. Son mari, Tzvi Friedman, est un des dirigeants de la Faction Jérusalem.

Le groupe radical est notamment connu pour avoir organisé des manifestations contre le service militaire obligatoire. Ces dernières semaines, il a participé à de nombreux rassemblements qui ont enfreint les restrictions mises en place pour lutter contre la propagation du virus.

Les causes du décès d’Aliza Friedman n’ont pas été clairement indiquées. Le site d’information Kikar Hashabbat a rapporté qu’elle souffrait de plusieurs pathologies.

Le ministre de la Sécurité publique Gilad Erdan, dont le ministère supervise la police, a fait savoir que l’enterrement s’était déroulé dans le respect des directives. Cela prouve, selon lui, que la grande majorité des Juifs ultra-orthodoxes en Israël respectent ces règles.

« En temps normal, des milliers des personnes auraient participé à cet enterrement. Nous avons des raisons d’être optimistes », a-t-il écrit sur Twitter.

Avant la cérémonie, un important dispositif de police a été déployé dans la ville à majorité ultra-orthodoxe de Bnei Brak, où le cortège funèbre s’est déroulé.

Selon la Douzième chaîne d’information, les policiers sont parvenus à un accord avec les responsables de la Faction Jérusalem pour que l’enterrement se déroule en respect des directives du ministère de la Santé.

Mercredi, si le rassemblement pour l’enterrement a bien respecté les directives d’urgence, la Faction Jérusalem a été impliquée dans au moins deux cas de violation des règles sanitaires.

A Modiin Illit, une implantation ultra-orthodoxe en Cisjordanie, la police a arrêté six membres de la Faction Jérusalem pour avoir prié dans une synagogue. Les fidèles ont refusé d’appliquer un ordre de police leur imposant de se disperser. Ils ont participé à des échauffourées avec les policiers envoyés à la synagogue, selon des informations de médias israéliens.

A Bnei Brak, des employés municipaux ont soudé la porte d’une synagogue de la Faction Jérusalem qui continuait à accueillir des fidèles, selon une vidéo.

Dans un autre incident, une vidéo partagée en ligne montrait des membres de la communauté ultra-orthodoxe de Beit Shemesh en train de protester contre la police. Les forces de l’ordre cherchaient à faire respecter les règles de distanciation sociale. Sur la vidéo, on peut entendre un mineur traiter des policiers, hors cadre, de nazis. L’enfant tousse exprès dans leur direction.

Israël a ordonné la fermeture des synagogues dans le cadre de ses mesures pour lutter contre le COVID-19. L’État juif a également interdit les rassemblements dans des espaces publics, dont les prières et les mariages.

Le gouvernement a également restreint les enterrements à 20 participants, et les cérémonies doivent se dérouler en extérieur. Les circoncisions sont limitées à 10 personnes.

Plus tôt dans la semaine, des centaines de personnes ont participé à un enterrement à Bnei Brak d’un leader de la Faction Jérusalem. Les participants se sont rassemblés aux dépens des règles de distanciation sociale. L’enterrement a été très critiqué car la police, qui était sur place pour superviser et assurer la sécurité de l’événement n’est pas intervenue pour faire appliquer les restrictions gouvernementales, en expliquant que leur intervention aurait entraîné des échauffourées avec des milliers de personnes dans les rues.

Personnes assistant à des funérailles à Bnei Brak, le 29 mars 2020. (Capture d’écran : Twitter)

Après l’incident, le rabbin Chaim Kanievsky, un important leader de la communauté ultra-orthodoxe lituanienne à Bnei Brak, a appelé ses fidèles à prier individuellement. Il a déclaré que toute personne ne respectant pas les instructions des professionnels de santé était un rodef, une menace à la société.

Dans une vidéo (en hébreu) partagée mercredi sur les réseaux sociaux, on pouvait entendre un homme s’en prendre verbalement à un groupe de fidèles qui sortait d’une synagogue à Bnei Brak après y avoir prié.

« Allez-vous-en, meurtriers », pouvait-on entendre crier l’homme. « Je vous balancerai 10 fois… à partir d’aujourd’hui, j’appellerai la police à chaque fois ».

Des policiers israéliens effectuent des contrôles à Bnei Brak, le 31 mars 2020. (Gili Yaari/Flash90)

Mardi, la police a mis en place des barrages autour de Bnei Brak afin de contrôler l’identité de toute personne cherchant à entrer dans la ville. Le gouvernement envisagerait de placer un cordon sanitaire autour de la ville de près de 200 000 habitants, qui a le plus haut taux d’infection du pays.

Mercredi, il y avait 730 recensés dans l’agglomération, la deuxième ville du pays la plus touchée après Jérusalem, avec 781 cas, alors que Bnei Brak compte quatre fois moins de résidents que la capitale.

Les autorités ont renforcé leurs actions pour faire appliquer les mesures de distanciation sociale à Bnei Brak et dans d’autres zones ultra-orthodoxes, où certains résidents ont enfreint les directives interdisant les rassemblements ou quitté leur domicile sans raisons essentielles.

Le maire de Ramat Gan, Carmel Shama-Hacohen a posé un ultimatum au gouvernement : fermer Bnei Brak (ville voisine de Bnei Brak) ou bien il saisira la Haute Cour.

Mercredi, Israël comptait au total 5 591 cas confirmés de Covid-19 et 24 décès.

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