Israël en guerre - Jour 561

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Les jeux vidéo sont-ils plus efficaces que la diplomatie ?

Rapprocher les Israéliens et les Palestiniens grâce aux jeux en réseau : c’est le pari du PDG du projet Games for Peace

David Shamah édite notre section « Start-Up Israel ». Spécialiste depuis plus de dix ans en technologies et en informatique, il est un expert reconnu des start-up israéliennes, de la high-tech, des biotechnologies et des solutions environnementales.

Une scène de Minecraft (Crédit : autorisation)
Une scène de Minecraft (Crédit : autorisation)

Un membre chevronné de l’industrie high-tech israélienne se sert des jeux vidéo pour créer des passerelles entre de jeunes Israéliens et de jeunes Arabes.

Alors que les négociations parrainées par les Etats-Unis sont suspendues, il semblerait que les adultes autour de la table – le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le secrétaire d’État américain John Kerry – n’ont pas ce qu’il faut pour parvenir à un accord de paix.

Mais là où les adultes échouent, les enfants pourraient réussir, estime Uri Mishol, un ancien dirigeant dans le secteur high-tech, qui s’attèle aujourd’hui au développement de jeux en ligne où de jeunes Israéliens et Palestiniens peuvent se défier – non pas avec des pierres, mais avec les briques virtuelles de Minecraft, un jeu de construction très populaire.

Le projet de Mishol, Games for Peace (GFP), réunit des centaines d’enfants autour d’un jeu qui fait davantage appel à la coopération qu’à la compétition.

« Les enfants du monde entier aiment jouer, et nous avons décidé d’exploiter les jeux vidéo sur ordinateur pour renforcer le dialogue qui, nous l’espérons, aidera à atteindre la paix », explique Mishol.

Le dialogue ne tourne ni autour de la sécurité des frontières ni du droit au retour. Ce dont les enfants parlent lorsqu’ils jouent à Minecraft, c’est de Minecraft et des meilleures stratégies pour briser des rochers, former des briques et construire des structures, comme le but du jeu l’exige.

« Nous avons choisi ce jeu, car il requiert une grande coopération pour poser les briques et construire des structures cohérentes et artistiques», affirme Mishol. « Les joueurs communiquent entre eux, forment des alliances informelles et s’entraident dans le but d’accomplir un objectif commun. »

Se servir d’Internet pour promouvoir la paix est parfaitement sensé aux yeux de Mishol. « Lorsqu’il y a un événement pour la paix, comme un dialogue avec les Palestiniens, vous attirez à chaque fois les mêmes personnes. Avec Internet, je peux attirer des milliers d’enfants de tous les milieux pour faire l’expérience du dialogue avec ‘l’autre’ »

GFP annonce ses événements sur Facebook et d’autres réseaux sociaux, attirant de la sorte des joueurs à travers tout le Moyen Orient, notamment des Israéliens, des Palestiniens, des Égyptiens, des Jordaniens et des Saoudiens. Le jeu se déroule sur un serveur spécial qui permet une traduction automatique des messages en hébreu ou en arabe, selon les préférences du joueur.

« Les joueurs communiquent entre eux, forment des alliances informelles et s’entraident dans le but d’accomplir un objectif commun. »

Uri Mishol

Minecraft promeut avant tout le dialogue, « le premier pas vers la paix » selon Mishol.

« Quand j’étais enfant, je ne communiquais jamais avec des Arabes et mes propres enfants ne le faisaient pas non plus. Je me suis mis à réfléchir à cela et me suis rendu compte qu’il était fou de n’avoir jamais parlé avec des Arabes. GFP aide à résoudre cela. »

En plus d’organiser le Minecraft Challenge, GFP a développé un programme interscolaire, intitulé Minecraft Talk, grâce auquel des classes se connectent au même moment pour jouer et partager leurs expériences.

« Le Minecraft Challenge est pour tous les âges alors que le programme de discussion est destiné aux élèves de quatrième. Pour beaucoup d’entre eux, c’est la première expérience positive qu’ils partagent avec quelqu’un de ‘l’autre côté’ », détaille Mishol.

Minecraft met autant que possible l’accent sur la coopération, d’autant que Mishol se sert d’une version légèrement modifiée qui accentue les éléments coopératifs. Toutefois, les jeunes peuvent toujours trouver des sujets de conflit. Mishol est conscient du risque, mais affirme que jusqu’à présent les choses se sont plutôt bien déroulées.

« Nous n’avons eu que très peu de disputes et presque aucune insulte», se félicite-t-il, évoquant une partie où un joueur saoudien s’est servi de briques pour dessiner des croix gammées avant de se faire réprimander en arabe par des joueurs égyptiens et jordaniens.

Cependant, « les jeunes vont toujours avoir tendance à être compétitifs, voire à simuler la violence, mais je ne perçois pas cela comme quelque chose de fondamentalement négatif dans un contexte informatique. »

L’astuce, avance Mishol, c’est de laisser les enfants être des enfants, avec leurs traits positifs comme négatifs, et, à partir de là, œuvrer à une meilleure compréhension et au dialogue. « Le seul moment où nous intervenons en tant qu’administrateurs, c’est lorsque des joueurs individuels sont malmenés. »

Mishol est le PDG d’une start-up prospère, IncrediBuild, mais il consacre un temps et des ressources non négligeables à GFP. « Avec plus d’argent, nous pourrions ouvrir de nouveaux serveurs et développer le programme », affirme-t-il.

« À l’heure actuelle, je finance quasiment tout et l’ensemble des personnes qui travaillent sur le projet sont volontaires. Nous avons presque tout essayé pour faire la paix et la grande majorité des efforts n’ont pas très bien marché. Nous pensons que cela vaut le coup d’essayer. »

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