Les données dont dispose l’establishment sécuritaire israélien concernant la mise hors d’état de nuire des « attaques de loups solitaires » sont parlantes.
En 2017 seulement, plus de 1 300 attaques de ce type – celles qui ne bénéficient pas du soutien ou de l’appui opérationnel d’un groupe terroriste – ont été empêchées. Ce qui marque un déclin significatif en comparaison avec 2016, année où plus de 2 200 attaques de loups solitaires avaient été déjouées.
Mais les chiffres de cette année montrent déjà une tendance persistante avec environ 200 tentatives d’attaques de loups solitaires au cours des deux derniers mois seulement.
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Et tandis que ces données suggèrent que la motivation pour commettre de telles attaques semble décliner chez les jeunes Palestiniens, l’attentat de vendredi a démontré qu’elle est encore très présente et qu’elle peut s’avérer meurtrière.
Selon les services de sécurité du Shin Bet, l’interrogatoire du conducteur de la voiture-bélier, Ala Qabha, et d’autres découvertes semblent indiquer un attentat de type nationaliste.
Des soldats israéliens inspectent une voiture sur les lieux où deux soldats israéliens ont été tués et deux autres blessés lors d’un attentat terroriste à la voiture bélier près de Mevo Dotan, en Cisjordanie, le 16 mars 2018. (Meir Vaknin/Flash90)
Qabha, qui avait été libéré d’une prison israélienne il y a moins d’un an, a mené l’attaque lors du 100e jour de la reconnaissance par le président Donald Trump de Jérusalem en tant que capitale israélienne, un jour pour lequel plusieurs associations terroristes – notamment le Hamas – avaient demandé le prix du sang.
Malheureusement, les prochains mois ne manqueront pas de tels anniversaires et la motivation parmi les Palestiniens de perpétrer de telles attaques ne fera qu’augmenter.
A la fin du mois, des manifestations massives sont programmées pour « la journée de la terre » sous le thème des « processions du grand retour », et on assistera probablement à une prise d’assaut par les Palestiniens de la barrière de Sécurité de Cisjordanie et de la frontière israélienne avec Gaza.
Ces protestations seront suivies par des événements similaires commémorant la journée de la Nakba (“Catastrophe”) – c’est ainsi que les Palestiniens se réfèrent à la journée de l’indépendance israélienne – et qui tombe cette année à peu-près au moment du mois sacré du Ramadan.
En plus de ces occasions « festives », des conditions supplémentaires sont en place qui augmenteront sûrement la motivation pour les attaques du côté palestinien, particulièrement parmi les jeunes : Le manque d’horizon diplomatique, la disparition de l’espoir, la crise de leadership du côté palestinien et l’échec du processus de réconciliation interne entre l’AP et le Hamas.
Chacune de ces conditions a semblé amplifier le désespoir palestinien.
De nombreuses fois, malgré tout, ce désespoir a mené – comme nous l’avons vu ces dernières années – à l’apathie. De la même façon, la majorité des Palestiniens sont largement restés chez eux, même durant les journées de commémoration les plus tendues.
D’un autre côté, ce désespoir motive également quelques jeunes Palestiniens qui veulent commettre des attentats terroristes : Attaques à la voiture-bélier, au couteau, à l’arme à feu. Et tandis qu’obtenir les armes improvisées utilisées dans ces attentats n’est plus si facile que dans le passé, il y a encore suffisamment d’armes en Cisjordanie pour commettre des fusillades sans appui d’une organisation terroriste.
Le Hamas tente d’augmenter le nombre d’attentats
Aux côtés de ces attaques de loups solitaires, il faut ajouter l’effort organisé – en premier lieu par le Hamas – de mettre le feu à la Cisjordanie.
L’Autorité palestinienne a maintenu sa coopération sécuritaire avec Israël et a continué à empêcher un nombre d’attaques considérables.
Les forces de sécurité de l’AP ont entrepris un certain nombre de démarches ces dernières années pour empêcher de nuire aux Israéliens, tout en ciblant simultanément les sources de financement du Hamas et du jihad islamique palestinien.
Ahmad Nassar Jarrar, 22 ans, chef de la cellule terroriste qui a tué le rabbin Raziel Shevach le 9 janvier (Crédit : Twitter)
Le Hamas, toutefois, aux côtés d’autres groupes terroristes a continué ses efforts visant à mener des attentats plus « classiques », plus organisés.
Dans cet objectif, le Hamas opère depuis deux têtes de pont.
L’un à Gaza, où le siège ironiquement étiqueté de « quartier-général de Cisjordanie » fait fonctionner les infrastructures du groupe terroriste à l’est de la Ligne verte. La branche est constituée largement d’anciens prisonniers sécuritaires qui avaient été expulsés vers Gaza après avoir été libérés lors de l’échange de prisonniers qui porte le nom du soldat israélien captif Gilad Shalit en 2011.
Ahmed Jarrar, le terroriste qui a assassiné le rabbin Raziel Shevach à proximité de l’avant-poste de Havat Gilad dans le nord de la Cisjordanie au mois de janvier, a reçu une aide financière de ce même siège.
La seconde branche, « le bureau de Cisjordanie », a un objectif identique et elle est dirigé de la même façon par d’anciens prisonniers sécuritaires libérés lors de l’échange de Shalit. Toutefois, ces anciens détenus avaient été expulsés vers l’étranger et travaillent depuis des capitales comme Istanbul.
Ensemble, les deux branches et les anniversaires qui se profilent créent un environnement instable pour les prochains mois dans la région. C’est le moins qu’on puisse dire.
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