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Analyse

Les marchés intéressés par les missiles balistiques aériens utilisés par Israël contre l’Iran

Leur rapidité et leur lancement mobile les rendent plus résistants aux défenses aériennes que les versions terrestres et les missiles de croisière des grandes puissances - Experts

Des avions de l'armée de l'air israélienne partent d'un lieu inconnu pour attaquer l'Iran, le 26 octobre 2024. (Armée israélienne via AP)
Des avions de l'armée de l'air israélienne partent d'un lieu inconnu pour attaquer l'Iran, le 26 octobre 2024. (Armée israélienne via AP)

Le succès des missiles balistiques à lanceur aérien par Israël dans sa réponse à la dernière attaque de missiles de l’Iran pourrait bien susciter l’intérêt d’autres pays à acquérir ces armes, délaissées par la plupart des grandes puissances au profit des missiles de croisière et des bombes à effet de glissement.

L’armée israélienne a indiqué qu’en trois vagues de frappes, lancées le 26 octobre en réponse à un important tir de missiles balistiques par l’Iran, qui a forcé des millions d’Israéliens à se réfugier dans des abris plus de trois semaines auparavant, elle avait détruit des usines de missiles et des défenses aériennes iraniennes.

D’après des images satellites, les chercheurs ont montré que les cibles des frappes israéliennes comprenaient des bâtiments anciennement utilisés dans le cadre du programme nucléaire iranien.

Téhéran protège ces cibles avec « une immense variété » de systèmes antiaériens, a dit Justin Bronk, expert en technologie et en puissance aérienne au Royal United Services Institute de Londres.

Les missiles de croisière sont des cibles plus faciles pour des défenses aériennes denses et intégrées par rapport aux missiles balistiques. Mais les missiles balistiques sont souvent tirés depuis des points de lancement connus et ne peuvent généralement pas changer de trajectoire en vol.

Les experts affirment que les missiles balistiques lancés depuis les airs (ALBM), rapides et très précis, tels que le Rampage de l’Israel Aerospace Industries, permettent de contourner les problèmes auxquels font face les missiles balistiques terrestres et les missiles de croisière lancés depuis les airs (ALCM) — des armes utilisant de petites ailes pour parcourir de grandes distances et maintenir leur altitude.

Cette photo satellite de Planet Labs PBC montre un grand bâtiment endommagé au centre spatial Shahroud des Gardiens de la révolution dans la province de Semnan, en Iran, le 29 octobre 2024. (Crédit : Planet Labs PBC/AP)

« Le principal avantage d’un ALBM par rapport à un ALCM est sa vitesse de pénétration des défenses », a expliqué Jeffrey Lewis, directeur du programme de non-prolifération en Asie de l’Est au James Martin Centre for Nonproliferation Studies de l’Institut Middlebury d’études internationales en Californie. « Son inconvénient – la précision – semble avoir été largement résolu. »

Les missiles balistiques lancés depuis le sol – utilisés à deux reprises par l’Iran pour attaquer Israël cette année et que l’Ukraine et la Russie utilisent depuis que la Russie a envahi l’Ukraine en 2022 – sont courants dans les arsenaux de nombreux pays. Il en va de même pour les missiles de croisière.

Les ALBM étant transportés par avion, leurs points de lancement sont flexibles, ce qui facilite la planification des frappes.

« L’avantage est qu’étant lancés depuis les airs, ils peuvent venir de n’importe quelle direction, ce qui complique la tâche de se prémunir contre eux », a indiqué Uzi Rubin, chercheur principal à l’Institut de Jérusalem pour la stratégie et la sécurité, l’un des architectes des défenses antimissiles d’Israël.

Ces armes ne sont pas pour autant infaillibles face aux défenses antiaériennes. En Ukraine, les missiles Lockheed Martin PAC-3 ont intercepté à plusieurs reprises les missiles Khinzhal russes.

Une exposition montre un missile PAC-3 de Lockheed Martin au Singapore Airshow 2010 à Singapour, le 2 février 2010. (Crédit : Roslan Rahman / AFP)

De nombreux pays, dont les États-Unis et la Grande-Bretagne, ont expérimenté les ALBM pendant la guerre froide. Aujourd’hui, seuls Israël, la Russie et la Chine disposent de ces armes.

Les États-Unis ont testé un ALBM hypersonique, le Lockheed Martin AGM-183, mais n’ont reçu aucun financement pour l’année fiscale 2025. Du fait qu’il dispose d’un vaste arsenal de missiles de croisière et d’autres types d’armes de frappe à longue portée, Washington a jusqu’à présent montré peu d’intérêt pour les ALBM.

Un responsable de l’armée de l’air américaine, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a déclaré que les ALBM n’étaient pas utilisés dans les opérations de l’armée de l’air.

Le SM-6 de Raytheon, un missile de défense aérienne qui a été reconverti pour des missions air-air et surface-surface, a également été testé en tant qu’arme antinavire depuis les airs, a ajouté un analyste technique principal de la défense américaine, qui a refusé d’être identifié en raison de la sensibilité du sujet.

Lors des tests, le missile a réussi à atteindre une petite cible au sol représentant le centre de masse d’un destroyer, a indiqué l’analyste. Officiellement, le SM-6 n’est pas destiné aux frappes air-sol.

Un véhicule à mobilité protégée (PMV) de Thales transportant un lanceur à haute mobilité de Raytheon est exposé au salon de l’armement Land Forces 2024 à Melbourne, le 11 septembre 2024. (Crédit : William WEST / AFP)

Les ALBM étant essentiellement une combinaison de systèmes de guidage, d’ogives et de moteurs de fusée, de nombreux pays disposant d’armes de précision possèdent la capacité de les développer, a déclaré un dirigeant de l’industrie de la défense sous couvert d’anonymat en raison de la sensibilité du sujet.

C’est une façon ingénieuse de prendre un ensemble de technologies et de composants communs et de le transformer en une nouvelle arme très intéressante qui leur donne beaucoup plus de capacités, et donc d’options, à un prix raisonnable », a déclaré le dirigeant.

L’attaque de l’Iran du 1er octobre, sa deuxième frappe directe contre Israël, est survenue quelques jours après qu’une frappe aérienne israélienne à Beyrouth a tué Hassan Nasrallah, le chef de longue date du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, mandataire de l’Iran.

Le Hezbollah est à la tête de ce que les mandataires et alliés de l’Iran appellent « l’Axe de la résistance » de l’Iran, autrement connu comme « Axe du mal », une coalition de groupes terroristes en Irak, au Yémen et au Liban ouvertement engagés dans la destruction d’Israël et qui ont lancé des centaines de projectiles sur Israël depuis le début de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas – également financé par l’Iran – dans la bande de Gaza.

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