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Les médecins qui lanceront Yom HaAtsmaout espèrent unir une nation fracturée

Le Pr. Avi Rivkind de Hadassah et le Dr Khetam Hussein de Rambam, sont parmi les 12 Israéliens choisis pour allumer les flambeaux sur le mont Herzl

Le Pr Avi Rivkind de l’hôpital Hadassah (à gauche) et le Dr Khetam Hussein de l’hôpital Rambam font partie des allumeurs de flambeau lors de la cérémonie nationale marquant le 75e jour de l'indépendance d'Israël, le 25 avril 2023. (Crédit : Autorisation)
Le Pr Avi Rivkind de l’hôpital Hadassah (à gauche) et le Dr Khetam Hussein de l’hôpital Rambam font partie des allumeurs de flambeau lors de la cérémonie nationale marquant le 75e jour de l'indépendance d'Israël, le 25 avril 2023. (Crédit : Autorisation)

Deux médecins figurent parmi les 12 Israéliens choisis pour l’allumage des flambeaux le 25 avril lors de la cérémonie nationale sur le mont Herzl marquant le début des célébrations du 75e anniversaire de l’état d’Israël.

Le professeur Avi Rivkind, chirurgien général à l’hopital Hadassah de Jérusalem, est un pionnier de la traumatologie en Israël, et le docteur Khetam Hussein, spécialiste de la lutte contre les maladies infectieuses, a dirigé les services de Rambam chargés du traitement des patients atteints du virus COVID au plus fort de la pandémie.

« C’est un grand honneur d’avoir été choisie », a déclaré le Dr. Hussein, qui a été l’une des premières femmes druzes à étudier la médecine en Israël. « Je ne savais même pas que j’avais été nominée. »

Rivkind a confié au Times of Israel qu’il avait reçu l’appel de la ministre des Transports, Miri Regev, chargée d’organiser la cérémonie, alors qu’il soignait des patients dans l’unité de soins intensifs.

« J’ai été très surpris. Je ne m’y attendais pas, mais je suis très fier », a-t-il déclaré.

Rivkind et Hussein ont tous deux indiqué au Times of Israel qu’ils ne pouvaient ignorer le fait qu’ils avaient accepté cet honneur important à un moment où le pays est divisé et où les tensions sont vives. Ils ont toutefois tous deux souligné le rôle important que joue la médecine pour rapprocher les gens.

Des médecins israéliens portant le slogan « Doctors Fighting for Democracy » (Médecins luttant pour la démocratie) participent à un rassemblement contre les projets de loi du gouvernement sur la réforme judiciaire, Tel Aviv, 25 février 2023. (Crédit: Gili Yaari /Flash90)

« Je pense que nous, les médecins, devons être le fer de lance de l’effort de solidarité au sein de la nation. Si je suis capable de soigner des terroristes [palestiniens], je suis également capable de guider le corps médical. Celui-ci devrait être le pilier qui guide le camp [nationaliste] vers la modération et le compromis, afin d’unir le pays et non de le diviser », a déclaré Rivkind.

Pour Hussein, Yom HaZikaron et Yom HaAtsmaout devraient être dissociées de tout conflit politique et social.

« C’est une période difficile. La situation, ce qui se passe dans notre pays… Mais ces journées spéciales et la cérémonie d’allumage des flambeaux doivent être placées au-dessus de tout. Chacun doit laisser ses conflits et ses croyances de côté. Tout le monde doit respecter ces journées », a-t-elle déclaré.

Rivkind, 74 ans, a obtenu son diplôme de médecine à l’Université hébraïque de Jérusalem et s’est orienté vers la chirurgie générale vers la fin de sa formation. Son intérêt pour les traumatismes s’est manifesté lors de sa résidence, après le décès à l’hôpital d’une femme victime de violences conjugales.

« La première fois qu’elle est venue aux urgences, on lui avait dit que tout allait bien et on l’avait renvoyée chez elle. Elle est revenue deux jours plus tard et a été mise en observation. Quelques heures plus tard, elle était morte dans son lit », a raconté Rivkind.

L’école de médecine Hadassah a réalisé un exercice simulant une attaque terroriste de masse, au stade Teddy de Jérusalem. Le professeur Avi Rivkind, chef du département de traumatologie, donne des ordres. 22 juillet 2009. (Crédit : Yossi Zamir/ Flash90)

« L’autopsie a révélé qu’elle avait la rate déchirée. Ce décès aurait pu être évité, et cela m’a ébranlé. J’ai réalisé qu’il y avait quelque chose que nous ne faisions pas bien. J’en ai discuté avec les responsables de l’époque et c’est ainsi que j’ai décidé de me lancer dans le domaine qui est le mien. Je suis allé dans le Maryland pour suivre une formation en traumatologie », a-t-il déclaré.

Rivkind, aujourd’hui père de cinq enfants et grand-père de deux, est devenu un chef de file dans le domaine des traumatismes de choc, modelant la discipline à son pays et partageant l’expérience et le savoir-faire d’Israël avec la communauté médicale internationale.

« Nous sommes malheureusement des experts en la matière », a déclaré le Dr Rivkind.

Le Dr Khetam Hussein, médecin chargé du contrôle des maladies infectieuses à l’hôpital Rambam, a été choisie pour allumer une torche lors de la cérémonie nationale du Yom HaAtzmaout sur le mont Herzl à Jérusalem, le 25 avril 2023. (Crédit : Autorisation de l’hôpital Rambam)

Fils de survivants de la Shoah, Rivkind est également le directeur médical de United Hatzalah of Israel et a fondé Young People Driving Differently, un projet à l’échelle nationale qui enseigne aux lycéens les conséquences dévastatrices des accidents de la route et l’importance de la prudence au volant.

Hussein, 48 ans, est originaire de Rameh, une ville arabe du nord d’Israël. Mariée et mère de deux adolescentes, elle a toujours rêvé de devenir médecin, mais n’avait pas de modèle féminin dans la société druze. Heureusement, elle a été soutenue par ses parents et sa famille proche. Elle est devenue la première femme druze à étudier la médecine à l’université hébraïque et la troisième en Israël.

Après avoir obtenu son diplôme de médecine à Jérusalem en 2000, Hussein a suivi une formation post-universitaire à Rambam en médecine interne et en maladies infectieuses. Elle a ensuite suivi une sous-spécialisation en lutte contre les infections et en épidémiologie hospitalière. En 2011, elle a été chargée de mettre en place l’unité de contrôle des infections de Rambam.

« C’était le destin parce qu’à cette époque, il y avait de graves épidémies d’entérobactéries résistantes aux carbapénèmes (CRE), des bactéries résistantes aux antibiotiques, dans les hôpitaux », se souvient-elle.

Hussein a confié au Times of Israel qu’elle avait été attirée par la lutte contre les infections parce qu’elle concerne tous les secteurs d’un hôpital.

Un service spécialisé dans les coronavirus au centre médical Rambam à Haïfa, au plus fort de la crise du COVID. Illustration. (Crédit : AP)

« Traiter une infection, c’est traiter un patient. Mais lorsque vous menez une intervention dans le domaine de la lutte contre les infections, vous avez un impact sur la vie de milliers de patients si vous réussissez », a-t-elle déclaré.

Cette affirmation s’est avérée être particulièrement pertinente lors de la pandémie de COVID, durant laquelle Hussein a supervisé tous les départements de Rambam dédiés à la lutte contre le COVID. Elle a également travaillé en tant que consultante auprès du ministère de la Santé pendant ce qu’elle a appelé « une période très difficile ».

Hussein se souvient qu’au début, aucune information n’était disponible et qu’elle ne pouvait se fier qu’à son expérience professionnelle et à son instinct. Tous les regards étaient tournés vers elle, les autres membres du personnel attendant ses instructions et ses directives.

« Mais je n’avais personne à qui demander. Nous devions prendre des décisions difficiles et c’était très intense. Nous apprenions sans cesse et nous changions. La façon dont nous avons soigné les patients lors de la première vague était différente de la façon dont nous les avons soignés lors des vagues suivantes », a déclaré M. Hussein.

Bien que Rivkind et Hussein soient récompensés à titre individuel, ils sont conscients qu’ils représenteront la communauté médicale israélienne dans son ensemble lorsqu’ils allumeront des flambeaux à l’occasion de Yom HaAtsmaout.

Hussein est particulièrement heureuse et fière que, depuis ses propres démarches pour devenir médecin, on compte aujourd’hui quelque 200 femmes druzes médecins et étudiantes en médecine – dont certaines ont été formées par elle personnellement.

Le professeur Avi Rivkind, en blouse, s’occupe d’une personne blessée. Le professeur Rivkind a mis au point des traitements pour les victimes de terrorisme en s’appuyant sur son expérience en Israël. (Crédit : Hôpital Hadassah)

« Je les regarde et je suis très fière. Aujourd’hui, n’importe quelle fille druze peut dire qu’elle veut apprendre la médecine et elle peut le faire. C’est devenu acceptable », a-t-elle déclaré.

Ce que Rivkind aime particulièrement dans la médecine traumatologique, c’est qu’elle donne à un médecin la possibilité de sauver la vie d’une personne immédiatement, les décisions devant être prises en quelques minutes, voire en quelques secondes. Il a déclaré être fier d’être l’un des nombreux hommes et femmes qui illustrent ce que signifie être un médecin israélien, quelle que soit sa spécialité.

« Un médecin israélien se doit d’être extrêmement motivé, engagé et professionnel, et de se soucier des autres », a-t-il déclaré.

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