Les militants anti-israéliens soutiennent les manifestations contre l’ICE à Los Angeles
Des groupes ont appelé leurs partisans à se joindre aux manifestations, établissant un lien entre les services de l'Immigration et Israël, "une infrastructure mondiale de violence étatique que nous devons démanteler"
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Des groupes militants anti-israéliens ont apporté leur soutien aux manifestations dénonçant la police rattachée aux services américains chargés de l’immigration (ICE), avec des rassemblements et des défilés qui ont commencé à Los Angeles et dans d’autres villes américaines dans la journée de vendredi.
Le mouvement de protestation, à Los Angeles, a débuté après que l’arrestation de dizaines de personnes, dans la ville, par les autorités chargées de l’immigration. Il a donné donné lieu à des actes de vandalisme, à des destructions, à des blocages d’autoroutes et à des heurts avec la police, ce qui a entraîné une escalade des mesures de répression de la part des responsables fédéraux.
Les principales organisations anti-israéliennes – avec parmi elles National Students for Justice in Palestine, Palestinian Youth Movement, PAL-Awda, Within Our Lifetime et des leaders étudiants – ont exhorté leurs partisans à se joindre aux manifestations, établissant un lien entre les troubles et la question israélienne.
National Students for Justice in Palestine a demandé avec force à ses sympathisants de rejoindre les cortèges. Le groupe a également posté une image montrant de hauts-responsables de l’administration Trump avec une croix gammée, qualifiant l’administration de « quatrième Reich ».
« Nous avons le devoir de résister à l’oppression où elle se manifeste, que ce soit dans les quartiers pauvres de Los Angeles ou dans les camps de réfugiés de Bethléem », a déclaré National Students for Justice in Palestine. « Nous mondialiserons l’Intifada ! ».
« Mort à l’occupation, de la Cisjordanie à Los Angeles », a ajouté l’organisation.
Jewish Voice for Peace, un groupe antisioniste, a également comparé les mouvements de protestation à la Shoah, affirmant que « plus jamais, ça signifie plus jamais pour personne. Ni pour les Palestiniens assiégés. Ni pour les immigrants en détention ».

« Les mêmes drones de surveillance qui sont utilisés au-dessus de Gaza volent désormais au-dessus de la frontière entre les États-Unis et le Mexique », a déclaré l’organisation. « Il s’agit d’une infrastructure mondiale de violence étatique, et nous devons la démanteler ensemble ».
Des groupes anti-israéliens ont également exhorté leurs soutiens à se joindre aux manifestations à Chicago, à New York et dans d’autres villes.
« Alors que le génocide américano-israélien à Gaza atteint son paroxysme, alors que l’aide humanitaire est utilisée comme arme pour déplacer, massacrer et affamer les Palestiniens, l’ICE fait disparaître des membres de la communauté », a commenté Within Our Lifetime, la principale organisation anti-israélienne de New York.
Le groupe extrémiste Unity of Fields – qui s’appelait, dans le passé, Palestine Action US – a lancé un appel en faveur de « l’intifada, une guerre populaire » à Los Angeles et à davantage de destructions et d’actes de vandalisme. Le groupe a partagé des images de cocktails Molotov – ces mêmes bombes incendiaires improvisées qui avaient été utilisées lors d’une attaque qui avait visé des personnes qui s’étaient rassemblées pour réclamer la libération des otages détenus à Gaza dans le Colorado, la semaine dernière.
« Un tel niveau d’internationalisme militant et révolutionnaire au cœur de l’Amérique était impensable avant le Déluge Al-Aqsa », a déclaré Unity of Fields, revendiquant ainsi le terme qui est utilisé par le Hamas pour désigner la prise d’assaut sanglante du territoire israélien qui était survenue au mois d’octobre 2023. « Nous devons tout à la résistance armée anticolonialiste du peuple palestinien. À Sinwar, à Deif et à tous les courageux guerriers ».
Le groupe a fait savoir vendredi qu’Apple avait suspendu sa chaîne Telegram pour incitations à des troubles, lors des défilés de Los Angeles. Il a soutenu, dans le passé, les violences à plusieurs reprises – notamment lorsqu’il avait apporté son soutien à Elias Rodriguez, accusé d’avoir tué deux employés de l’ambassade d’Israël à Washington, DC, le mois dernier.
En plus des graffitis en faveur des immigrés, des tags ont clairement repris des slogans anti-israéliens tels que « Free Palestine », « intifada », « Israël forme l’ICE » et des triangles rouges inversés, qui sont l’un des symboles du Hamas.
Lors des manifestations, certains manifestants ont porté le keffieh, symbole du mouvement pro-palestinien, leur couvrant le visage. Sur une vidéo, un protestataire est vêtu d’un vêtement du groupe terroriste palestinien et il brandit un drapeau mexicain devant un véhicule en feu.
À San Francisco, des manifestants ont vandalisé un centre communautaire juif à l’aide de graffitis antisémites.
Les militants anti-israéliens aux États-Unis cherchent depuis longtemps à lier leur mouvement à des questions nationales et internationales sans aucun rapport avec Israël, qu’il s’agisse de la fermeture d’une bibliothèque ou d’éventuels agissements de la police.
Lorsque de violents incendies avaient ravagé Los Angeles au début de l’année, de nombreuses organisations avaient accusé Israël d’être responsable de ces feux incontrôlables, entraînant une vive réaction de la part des groupes juifs.