Les nations doivent s’allier sur le cyber-terrorisme, affirment les experts
La cyber-criminalité dans le monde prend de l’ampleur et inquiète les spécialistes, qui suggèrent de les battre à leur propre jeu
Le monde occidental doit intensifier sa collaboration dans la lutte contre la cyber-criminalité, tout comme il a rassemblé ses forces pour lutter contre le terrorisme, a affirmé Haim Tomer, un ancien chef du renseignement et des opérations du Mossad dans une interview.
« Au cours des 10 dernières années, de nouveaux champignons empoisonnés ont poussé dans la noirceur du web », des activités illégales se développent, laissant place à « une bataille entre le bien et mal », a-t-il affirmé dans un entretien téléphonique avec le Times of Israel.
Tous comme les « méchants » ont tiré profit des système d’aviations en détournant des avions et en attaquant les tours jumelles, les terroristes ont compris qu’ils peuvent manipuler le web et l’utiliser comme un moyen de communiquer, de comploter, de désinformer et de causer le chaos.
« C’est pour cela que nous faisons face à un défi pour savoir comment gérer les méchants dans un univers qui leur est confortable. Nous devons développer le contre-terrorisme sur internet. »
Les sociétés privées et les gouvernments doivent se concentrer sur le web et développer des moyens de lutter contre la cyber-criminalité, qui s’intensifie de jour en jour, dit-il.
Dans le monde entier, les cyber-criminels devraient encore évoluer cette année, grâce à l’intelligence artificielle et à la manipulation de sources d’information, pour créer des attaques encore plus dévastatrices, ont mis en garde les experts en cyber-sécurité de la societé CyberArk le mois dernier.
En s’infiltrant dans des sources d’information et en les manipulant, les pirates informatiques chercheront à saboter la confiance des gens dans l’intégrité des données qu’ils reçoivent, à utiliser l’intelligence artificielle pour mener des cyber-attaques encore plus sophistiquées et à accroître leur collaboration pour causer encore plus de désordre, ont affirmé les experts de la société dans un rapport sur les prévisions en matière de cyber-sécurité pour 2017.
Dans le monde entier, les pirates informatiques, qu’ils soient dans le pays ou qu’ils soient des cyber-criminels, apprendront des attaques des uns et des autres, identifieront les meilleures techniques et les reproduiront à plus grade échelle.
Cela pourrait causer une nouvelle vague de menaces, a indiqué le rapport de CyberArk. Les organisations publiques et privées se retrouveront contraintes d’intensifier leur collaboration et de trouver des moyens d’intégrer les renseignements obtenus de ces attaques dans des techniques innovantes, pour battre les pirates à leur propre jeu.
En novembre, Israël et les États-Unis ont déclaré qu’ils collaboreront encore plus étroitement sur la cyber-sécurité, la recherche et le développement.
L’utilisation grandissante du web, des smartphones et des réseaux sociaux sont des facteurs clés qui contribuent à l’explosion des cyber-menaces, selon un rapport de MarketsandMarkets, un cabinet de recherche texan, basé à Dallas.
Des attaques plus violentes
L’an dernier, Yahoo a été la cible de la plus grande attaque du monde à ce jour. La société a découvert une violation des paramètres de sécurité vieille de 3 ans, qui a permis à un pirate informatique de comprommettre plus d’un milliard de comptes.
En 2015, des pirates informatiques ont coupé le courant en Ukraine.
En février 2016, plus de 80 millions de dollars ont été volés du compte du Bangladesh à la Réserve fédérale des États-Unis et les services du renseignement américain ont accusé la Russie des attaques informatiques durant la campagne présidentielle de 2016.
Israël est considéré comme un leader mondial dans la technologie de la cyber-défense. Les start-ups du domaine de la cyber-sécurité ont battu le record avec un capital de 58 millions de dollars l’an dernier. Fin 2016, 365 societés de cyber-sécurité sont actives en Israël contre 187 en 2012, selon les données collectées par Startup Nation Central, une organisation à but non lucratif, et par PitchBook.
Pour faire face à ces nouveaux défis, il faut d’abord identifier les secteurs et les définir par secteur, assure Tomer, désormais consultant en cyber-sécurité. Plus l’analyse d’un incommensurable volume de données disponibles sur internet est impérative et de nombreuses coopérations entre les pays doivent être mises en place pour faire tomber le cyber-terrorisme, dit-il.
« Tout le mond travaille dur sur ces sujets, unilatéralement et multi-latéralement », dit-il.
Pour lui, la coopération multilatérale doit s’intensifier pour vaincre la bataille.