Israël en guerre - Jour 566

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Les nouvelles frappes israéliennes auraient privé d’eau potable des centaines de milliers de Gazaouis

Selon les autorités du Hamas, les frappes ont endommagé le système de canalisations du nord de la bande, avec "une véritable crise de la soif" ; Israël a répondu qu'il sera réparé dans les meilleurs délais

Des Palestiniens attendent de pouvoir remplir des bidons d'eau à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le 16 mars 2025. (Crédit : AP Photo/Abdel Kareem Hana)
Des Palestiniens attendent de pouvoir remplir des bidons d'eau à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le 16 mars 2025. (Crédit : AP Photo/Abdel Kareem Hana)

Les membres du conseil de Gaza City, nommés par le Hamas, ont accusé Israël d’avoir coupé la principale source d’eau potable de la ville dans le cadre de sa nouvelle offensive dans la bande, privant des centaines de milliers d’habitants d’eau potable.

Ils ont ajouté qu’après les frappes israéliennes qui ont pris pour cible le quartier de Shejaiya, à l’Est de la localité située dans le nord de la bande – des bombardements qui ont endommagé la canalisation exploitée par Mekorot, la compagnie publique israélienne de distribution d’eau – de nombreux habitants devaient désormais marcher, parcourant parfois des kilomètres, pour pouvoir obtenir une petite quantité d’eau.

« J’attends de l’eau depuis ce matin », a confié à Reuters Faten Nassar, une résidente de Gaza âgée de 42 ans. « Il n’y a pas de station pour avoir de l’eau, il n’y a pas de camions. Il n’y a pas d’eau. Les postes-frontières sont fermés ».

« Si Dieu le veut, la guerre se terminera de manière sûre et pacifique, » a-t-elle ajouté avec un soupir.

Adel Al-Hourani, 64 ans, a raconté parcourir de longues distances pour avoir de l’eau. « Je suis fatigué. Je suis vieux, je ne suis pas jeune pour marcher tous les jours pour aller chercher de l’eau », a-t-il dit.

Dans un communiqué, l’armée a annoncé que le pipeline du nord de la bande connaissait des dysfonctionnements et que les militaires étaient en contact avec les agences concernées pour procéder à des travaux de réparation dans les meilleurs délais.

Tsahal a noté qu’une deuxième canalisation – qui alimente le sud de Gaza – fonctionnait toujours. L’armée a ajouté que l’approvisionnement en eau « se base sur diverses sources, notamment sur des puits et sur des installations locales de dessalement qui sont réparties dans toute la bande de Gaza ».

Un camion-citerne et un autre camion chargé de citernes à l’arrière sont garés devant l’usine de dessalement du sud de Gaza, à Deir al-Balah dans le centre de la bande de Gaza, le 10 mars 2025. (Crédit : Eyad Baba / AFP)

Selon les autorités locales de Gaza City, le pipeline nord fournit environ 70 % de l’eau au sein de la localité, la majorité des puits ayant été détruits lors de la guerre qui avait été déclenchée le 7 octobre 2023 – lorsque le groupe terroriste au pouvoir dans la bande avait commis un pogrom dans le sud d’Israël, massacrant plus de 1 200 personnes et kidnappant 251 personnes qui avaient été prises en otage au sein de l’enclave côtière.

« La situation est très dure et les choses se compliquent, surtout s’agissant du quotidien de la population et de ses besoins en eau, que ce soit pour le nettoyage, le travail de désinfection, la cuisine ou simplement pour boire », a dit le porte-parole des autorités locales de Gaza City, Husni Mhana.

« Nous vivons actuellement une véritable crise de la soif et nous pourrions connaître une réalité difficile dans les jours à venir si la situation ne change pas », a-t-il ajouté.

La majorité des 2,3 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés à l’intérieur de leur propre territoire par la guerre – et un grand nombre d’entre eux doivent quotidiennement se déplacer, à pied, pour pouvoir remplir d’eau leurs bidons en plastique à partir des quelques puits qui fonctionnent encore dans les zones les plus reculées, des puits qui ne garantissent par ailleurs pas un approvisionnement en eau potable.

Des responsables palestiniens et des Nations unies ont fait savoir que la majorité des usines de dessalement de Gaza ont été endommagées ou qu’elles ont cessé de fonctionner en raison des coupures d’électricité et de carburant qui ont été imposées par Israël.

La seule source d’eau naturelle de la bande de Gaza est le bassin aquifère côtier – qui longe la côte méditerranéenne orientale depuis le nord de la péninsule du Sinaï, en Égypte, jusqu’à Israël, en passant par Gaza. Mais l’eau salée du robinet est gravement appauvrie. 97 % de cette eau serait impropre à la consommation humaine en raison de sa salinité, de la surextraction et de la pollution.

Cette photo aérienne montre des tentes abritant des Palestiniens déplacés dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 2 avril 2025. (Crédit : Bashar Taleb / AFP)

Dans un communiqué commun publié le 22 mars, l’Autorité palestinienne de l’eau et le Bureau des statistiques, basés à Ramallah, ont indiqué que plus de 85 % des installations d’eau et d’assainissement ainsi que d’autres biens à Gaza étaient totalement ou partiellement hors-service.

« En raison des dégâts très importants qui ont été essuyés par le secteur de l’eau et de l’assainissement, les taux d’approvisionnement en eau sont tombés à une moyenne de 3 à 5 litres par personne et par jour », a précisé le communiqué – ce qui ne représente qu’une petite fraction des 15 litres par jour qui sont recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la boisson, la cuisine et l’hygiène en cas de crise humanitaire.

Israël a interrompu l’acheminement des aides humanitaires à Gaza le 2 mars, après l’expiration de la première phase de l’accord de cessez-le-feu à Gaza, suite au refus du Hamas de la prolonger et du refus d’Israël de négocier une deuxième phase. Une semaine plus tard, Israël a annoncé que la seule ligne électrique liée à une usine de dessalement d’eau dans la bande de Gaza était coupée – elle avait été reconnectée au réseau électrique israélien l’année dernière.

Les soldats israéliens ont repris leurs opérations le 18 mars, avec une série de frappes aériennes massives dans la bande de Gaza. À Shejaiya, la semaine dernière, Israël a émis des avertissements d’évacuation en direction des habitants avant une série d’attaques aériennes qui ont entraîné la mort de dizaines de personnes – avec parmi elles le chef du bataillon Shejaiya du Hamas, qui a été tué mercredi.

Plus de 50 000 Palestiniens ont perdu la vie depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé de Gaza qui est placé sous la direction du Hamas. Ce chiffre ne peut pas être vérifié de manière indépendante et il ne fait pas de distinction entre civils et hommes armés. De son côté, Israël affirme avoir tué quelque 20 000 terroristes dans la bande de Gaza depuis le mois de janvier – ainsi qu’environ 1 600 hommes armés qui se trouvaient sur le territoire israélien le 7 octobre et les jours qui avaient suivi.

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