Les opposants au gouvernement mènent « une guerre religieuse » , dit Moshe Gafni
Évoquant les heurts à Tel Aviv, à Yom Kippour, le député Yahadout HaTorah a déclaré que les événements montraient que les manifestants "ne se réfèrent pas au système judiciaire"

Le député de Yahadout HaTorah, Moshe Gafni, a indiqué samedi que les manifestants anti-gouvernementaux menaient « une guerre religieuse » quelques jours après des heurts entre Israéliens religieux et laïcs à Yom Kippour, à Tel Aviv.
« Vous ne vous référez pas à la réforme judiciaire ou à quoi que ce soit de tel. Vous menez une guerre religieuse contre nous… ce que nous avons vu lors de Yom Kippour en a été la preuve », a dit Gafni, qui s’exprimait lors d’un événement de son parti au kibboutz Hafetz Haim, dans le centre d’Israël.
Dimanche dernier, une organisation religieuse avait tenté de mener un office de prière, pour Yom Kippour, au centre de Tel Aviv, avec une cloison improvisée séparant les femmes et les hommes – la Haute cour avait approuvé, quelques jours plus tôt, une ordonnance de la municipalité qui interdisait de séparer les sexes dans un lieu public. Des affrontements avaient eu lieu entre les personnes présentes et les manifestants, avec des scènes de reproches mutuels jamais vues auparavant lors de la journée du Grand pardon.
Gafni a affirmé que les opposants à l’office avaient cherché à enlever les châles de prières des épaules des fidèles orthodoxes. Il est difficile de dire à quel incident il faisait référence dans la mesure où aucune conduite de ce genre n’a été signalée.
Le député haredi a ensuite évoqué l’économie, insistant sur le fait qu’elle se portait bien, et ce malgré les avertissements lancés par les experts qui ont mis en garde contre les conséquences financières mauvaises du plan de refonte judiciaire avancé par le gouvernement.
« Il s’est passé du temps depuis ces avertissements et l’économie est dans un état excellent », a commenté Gafni. « Le secteur technologique, le déficit et les dépenses et les revenus du gouvernement. Rien n’a changé. »

Mais les chiffres rendus publics par le ministère des Finances, au début de l’année, racontent une autre histoire avec un déficit qui n’a cessé de se creuser, à 1,3% du PIB – ou 23,1 milliards de shekels – au mois d’août, d’une année sur l’autre. Les revenus de l’État, assurés par les taxes, ont continué à diminuer et les dépenses du gouvernement ont augmenté.
Le déficit est tombé en-deçà de la cible du gouvernement de cette année, qui était d’environ 1,1%. Ces derniers mois, les économistes ont averti que le pays aurait des difficultés à atteindre sa cible, cette année, alors qu’un déclin continu des revenus est attendu avec une économie mondiale qui ralentit et des coûts de l’emprunt qui entravent la conclusion d’accords dans le secteur de l’immobilier.
Venant s’ajouter à cette inquiétude, l’incertitude sur le fait que le plan de refonte du système judiciaire israélien pourrait décourager les investissements étrangers et entraver les activités économiques locales.
Les investissements dans les start-ups high-tech israéliennes et dans les entreprises ont chuté de 38% au premier trimestre de cette année en comparaison avec la même période en 2022, selon un rapport rendu public au début de la semaine.
Sharon Wrobel a contribué à cet article.