Les orateurs de la Place des Otages demandent un accord pour libérer les captifs une fois pour toutes
Yahya "Sinwar est monté au ciel. Il est temps de terminer le travail et de parvenir à un accord", estime, entre autres, Nira, épouse de l'otage assassiné Yossi Sharabi
Lors du rassemblement du Forum des familles des otages et disparus sur la Place des Otages à Tel Aviv samedi soir, les orateurs ont exigé qu’Israël parvienne à un accord qui verrait une libération en une seule phase des 101 captifs restants. Ils ont déclaré que toute autre solution aurait pour effet de laisser un groupe d’otages indéfiniment aux mains des terroristes.
La demande d’une libération en une seule phase, également mentionnée dans le communiqué de presse du forum annonçant le rassemblement, était absente des déclarations du groupe lors des précédents cycles de pourparlers. La proposition israélienne du 27 mai, qui a servi de base aux négociations ultérieures, prévoyait une libération en plusieurs phases, les femmes, les personnes âgées et les otages blessés étant libérés en premier.
Les pourparlers ont repris cette semaine à la suite de l’élimination du chef du groupe terroriste palestinien du Hamas, Yahya Sinwar, après une interruption d’environ deux mois.
Dani Miran, père de l’otage Omri Miran, a déclaré que les otages devaient être libérés immédiatement, car « nous ne voulons plus de Ron Arad », un soldat de l’armée de l’air israélienne porté disparu depuis 1986.
Le 16 octobre 1986, Arad s’était éjecté de son avion lors d’une mission au-dessus du sud-Liban. Malgré les efforts considérables déployés par Israël, il n’a jamais été retrouvé et son sort reste inconnu, bien qu’il soit présumé mort.
« Sinwar est monté au ciel », a déclaré Miran. « Il est temps de terminer le travail et de parvenir à un accord. »
Selon lui, les ministres du gouvernement se sont montrés « impuissants, incapables de réfléchir, incapables de discuter du retour des otages, mais très capables d’assurer leur propre survie politique ».
Nira Sharabi, épouse de l’otage tué Yossi Sharabi et belle-sœur de l’otage Eli Sharabi, a déclaré que chaque jour où Israël ne parvient pas à « choisir un accord pour ramener tous les otages » est « un autre jour où l’État d’Israël choisit de ne pas sanctifier la vie ».
« Réveillons-nous avec une réalité différente », a-t-elle déclaré.
« Je refuse d’accepter cette réalité. Je continuerai à refuser, et la nation d’Israël refuse avec moi », a-t-elle ajouté.
Les autres orateurs étaient l’ex-otage Moran Stela Yanaï, Yifat Hayman, mère de l’otage Inbar Haïman, et Avivit Yablonka, sœur de Hanan Yablonka, dont le corps a été retrouvé en mai dans la bande de Gaza.
La famille de l’otage népalais Bipin Joshi, qui a eu 24 ans samedi, a également adressé un message vidéo lors du rassemblement.
Bipin était venu en Israël en tant qu’étudiant en agriculture un mois avant d’être enlevé dans le kibboutz Alumim.
Kumar Shrestha, ambassadeur par intérim du Népal en Israël, s’est exprimé sur la Place des Otages et a lancé un appel en faveur d’un accord de « trêve contre libération d’otages ».
Il a exprimé la gratitude de l’ambassade du Népal envers le gouvernement israélien pour ses « efforts continus en vue de retrouver Bipin » et au Forum des familles des otages et disparus pour « avoir défendu avec constance la cause de tous les otages de Gaza ».
À la fin de l’événement, l’acteur Lior Ashkenazi, maître de cérémonie habituel des rassemblements du forum, a adopté un ton combatif, inhabituel dans les rassemblements de la Place des Otages.
« Quiconque tourne le dos aux otages est un traître », a-t-il crié.
« Quiconque refuse d’agir maintenant pour leur retour est une cinquième colonne ! »
Les quelque 500 personnes présentes se sont dispersées après avoir entonné l’Hatikvah, l’hymne national israélien.
Quelques personnes sont restées, scandant : « Tout le monde, maintenant ! Par un accord – maintenant ! »