Les Palestiniens se distancient du tueur d’Ori Ansbacher qui a avoué le viol
Le responsable du Club des prisonniers palestiniens ne financera pas la défense d'Arafat Irfaiya ; un dirigeant du Fatah dit que "personne ne lui évitera d'être blessé" en prison
Les groupes terroristes palestiniens et l’Autorité palestinienne semblent discrètement se distancier de l’assassin avoué de l’adolescente israélienne Ori Ansbacher parce qu’il l’avait également violée.
L’agence de sécurité israélienne du Shin Bet a déterminé qu’Arafat Irfaiya, 29 ans, a quitté sa maison à Hébron jeudi dernier armé d’un couteau et s’est dirigé vers Jérusalem, où il a aperçu Ori Ansbacher, 19 ans, dans une zone forestière à la limite sud de la ville. Il l’a ensuite violée et assassinée.
« S’il s’avère qu’il y a eu agression sexuelle, nous ne le représenterons pas », a déclaré lundi au quotidien Haaretz le directeur du Club des prisonniers palestiniens affilié à l’AP, Qadura Fares.
Dimanche, le Shin Bet a annoncé que le meurtre était une attaque terroriste à motivation nationaliste. Les services de renseignement, qui mènent l’enquête avec l’aide de la police, avaient hésité à invoquer un mobile terroriste dans les premiers jours qui ont suivi l’attaque.
Irfaiya a avoué ses actes aux enquêteurs et a reconstitué avec précision les événements sur les lieux, a déclaré l’agence. Il a aussi affirmé l’avoir fait pour devenir un « martyr » de la cause palestinienne.
Les groupes terroristes palestiniens applaudissent et saluent généralement les assassins d’Israéliens, tandis que l’Autorité palestinienne et des organisations affiliées telles que l’OLP et le Club des prisonniers palestiniens financent leur défense juridique et soutiennent leurs familles avec des subventions et des allocations.
Mais, a expliqué Fares, si l’allégation de viol est confirmée, « alors de notre point de vue, cela devient une affaire criminelle. Nous sommes contre l’idée que quiconque commet un acte criminel puisse essayer de se couvrir d’un drapeau nationaliste. »
Irfaiya est actuellement représentée par le bureau du défenseur public israélien.
Jusqu’à présent, la famille d’Irfaiya n’a pas demandé de défense juridique financée par les Palestiniens, a indiqué M. Fares.
Jusqu’à ce mardi après-midi, ni le Hamas ni le Djihad islamique n’ont salué ou reconnu de quelque manière que ce soit les crimes d’Irfaiya, un silence inhabituel pour les groupes terroristes après le meurtre d’un Israélien par un Palestinien.
Par ailleurs, un haut responsable du Fatah purgeant une peine dans une prison israélienne a déclaré à Haaretz qu’il condamnait l’acte d’Irfaiya. Il a déclaré que lui et ses compatriotes de la prison avaient lancé un appel à l’Autorité palestinienne pour qu’elle ne verse pas de salaire à Irfaiya et ne finance pas sa défense.
« Ce genre de comportement est totalement inacceptable pour nous ; quelqu’un qui fait ce genre de chose n’est pas humain », a-t-il déclaré. « Après tout, si une fille arabe avait été là, il lui aurait fait la même chose. Il n’y a rien de nationaliste dans ses actes. Son acte fait honte au peuple palestinien et nous en sommes choqués et partageons le chagrin de la famille. »
Et d’ajouter : « Même s’il n’y avait pas eu de viol, un meurtre comme celui-ci est inacceptable. La victime n’était pas un soldat, et ce n’était pas la guerre. Si on veut être un héros, on ne tue pas une femme innocente qui est allée dans les bois pour lire un livre ».
Il a ajouté qu’Irfaiya pourrait être placé dans le quartier réservé aux prisonniers du Hamas, car les prisonniers affiliés au Fatah « n’accepteront jamais quelqu’un comme lui. L’homme devrait être envoyé au quartier criminel et puni pour ce qu’il a fait à cette femme. Si on l’attrape, personne ne pourra empêcher qu’il soit malmené ».
L’assassinat d’Ansbacher a choqué les Israéliens et a conduit les politiciens de droite à demander que soit appliquée la peine de mort à l’encontre des terroristes.
Lors de la réunion du cabinet de dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est engagé à faire appliquer une loi adoptée en juillet dernier qui donne au gouvernement le pouvoir de déduire des fonds des transferts fiscaux à l’Autorité palestinienne une somme équivalente à celle qu’elle consacre aux allocations et subventions destinées aux terroristes et à leurs familles.
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