Les partis arabes envisagent de ressusciter la Liste arabe unie
Un responsable du parti Hadash a déclaré que les partis veulent annoncer une liste unifiée d'ici deux semaines
Les quatre grands partis de majorité arabe en Israël ont récemment tenu des négociations pour reconstituer leur liste commune avant les prochaines élections nationales en septembre, ont déclaré des officiels jeudi.
La Liste arabe unie était une coalition des quatre partis à majorité arabe, Hadash, Taal, Raam et Balad, mais elle s’était scindée en deux listes — Hadash-Taal et Raam-Balad — avant les élections du mois avril.
Les représentants des quatre partis se sont rencontrés mardi et mercredi pour discuter de la reformation de la Liste arabe unie, ont déclaré le secrétaire général d’Hadash Mansour Dahamshe et le député de Balad
Mtanes Shihadeh dans une interview téléphonique.
« Notre but est d’annoncer d’ici deux semaines la réunification de la Liste arabe unie », a déclaré Dahamshe au Times of Israël. Nous pensons que nous sommes en chemin vers l’unité. »
Le quotidien Haaretz avait initialement annoncé que les quatre partis se s’étaient rencontrés mardi et mercredi pour discuter de la refonte de la Liste arabe unie.
Hadash est un parti socialiste qui prône le partenariat arabe-juif, Taal est un parti exclusivement arabe, Raam est un parti islamiste et Balad est un parti nationaliste.
Aux élections de 2015, la Liste arabe unie avait remporté 13 des 120 sièges à la Knesset et était devenue l’un des plus grands partis d’opposition. En comparaison, lors du dernier vote, Hadash-Ta’al et Ra’am-Balad ont obtenu à eux deux 10 sièges.
Aux élections d’avril, le taux de participation arabe-israélien a été le plus faible depuis au moins 20 ans, 49,2 %, selon l’Institut israélien de la démocratie (IDI). (Selon Yousef Malkadeh, un statisticien arabe israélien, 25 % des Arabes israéliens ont voté). Lors du vote de 2015, environ 63,5% des électeurs arabes israéliens avaient voté, selon l’IDI.
Moins d’Arabes sont allés voter en avril, en partie pour protester contre la dissolution de la Liste arabe unie, selon Arik Rudnitsky, expert en politique arabe israélienne à l’IDI.
« La dissolution de la Liste arabe unie était l’une des principales raisons de la faible participation, a-t-il dit dans un entretien début mai, soulignant que moins d’Arabes avaient voté aux dernières élections aussi en partie pour protester contre la loi de l’Etat-nation.
La loi, qui a été adoptée à la Knesset en juillet 2018, a consacré Israël comme « le foyer national du peuple juif », reconnaissant les fêtes juives et les jours de mémoire, et contrairement à la Déclaration d’indépendance d’Israël, elle n’incluait aucune référence à l’égalité de tous les citoyens israéliens.
De nombreux dirigeants arabes ont fortement critiqué la loi, certains allant même jusqu’à la qualifier de raciste. Des dizaines de milliers d’Israéliens arabes et juifs ont participé à des manifestations contre la loi, dans les semaines qui ont suivi son adoption.
Shihadeh, le député de Balad, a dit que les partis ne sont pas encore entrés dans les détails de la répartition des sièges.
« Nous n’en sommes encore pas là, mais nous pensons que nous réglerons bientôt cette question », a-t-il dit.
La répartition des sièges était l’une de raisons de la scission de la Liste arabe unie lors des dernières élections, a déclaré un ancien porte-parole de Balad, qui s’est exprimé sous condition d’anonymat.
Le chef de Taal Ahmad Tibi a récemment dit que les résultatss des dernières élections serviraient de base pour la recomposition de la Liste arabe unie.
Hadash-Taal ont remporté six sièges en avril, alors que Raam-Balad en a remporté quatre.
Interrogé pour savoir s’il était d’accord avec la déclaration de Tibi, Shidadeh n’a pas répondu, mais il a insisté pour dire que les quatre partis trouveraient une solution à la question.
Les quatre partis ont jusqu’au 2 août pour trouver un arrangement pour concourir sur une liste unifiée. La commission centrale électorale a fixé cette date comme le dernier délai pour déposer sa candidature.