Les partis de l’opposition démentent boycotter une cérémonie pour les 50 ans des implantations
Avi Gabbay dit avoir refusé l’invitation mais n’avoir interdit à aucun député d’y participer ; Yair Lapid dit que Yesh Atid sera représenté
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Des responsables de l’Union sioniste et de Yesh Atid ont démenti lundi une information indiquant que leurs groupes parlementaires ont boycotté une cérémonie publique célébrant les 50 ans d’implantation en Cisjordanie et sur le plateau du Golan.
Tous les députés ont été invités à la cérémonie officielle de mercredi, qui aura lieu dans le parc industriel du Gush Etzion, financé par les ministères de la Culture et de l’Education à hauteur de dix millions de shekels. Selon la Première chaîne, Yesh Atid et l’Union sioniste ont non seulement décidé de ne pas se rendre à l’évènement, mais ont également interdit à leurs députés d’y aller.
En quelques heures, les deux partis ont démenti un tel « boycott ».
Yair Lapid, le président de Yesh Atid, a écrit sur Twitter que son parti « ne boycotte pas la cérémonie célébrant les 50 ans d’implantations. Le député [Chaim] Yelin nous représentera tous à la cérémonie. L’information était erronée. »
Lapid lui-même a assisté en juillet à une cérémonie dans l’avant-poste illégal de Netiv Haavot, où il a rendu hommage au « courage » des habitants.

Avi Gabbay, le président du Parti travailliste, qui compose la majorité de l’Union sioniste, a déclaré que, s’il avait lui-même décliné l’invitation, il n’avait interdit à aucun député d’y assister, et pensait que chaque membre de l’Union sioniste pouvait prendre une décision individuelle sur le sujet.
Dans un communiqué, l’Union sioniste a accusé le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de se préoccuper de politiques clivantes. « Quand nous serons au pouvoir, nous aurons des actes, et non des discours », pouvait-on lire dans le communiqué.
Le communiqué faisait référence aux réponses furieuses de députés de droite et de représentants des implantations après la diffusion du reportage.
Miri Regev, la ministre de la Culture, avait déclaré qu’elle avait « honte qu’un parti qui s’appelle l’Union sioniste » n’assiste pas à la cérémonie. Elle avait affirmé que d’anciens dirigeants du Parti travailliste, comme les anciens Premiers ministres David Ben Gurion et Shimon Peres, auraient désapprouvé le choix de leurs successeurs.
Le Conseil de Yesha, l’organisation représentant les implantations israéliennes, avait répondu sur le même ton.
« Le Parti travailliste était autrefois un partenaire actif de la mise en place des implantations, et pour cela, il mérite la reconnaissance et les remerciements », a déclaré le Conseil dans un communiqué. Il a cependant ensuite appelé « toutes les parties qui voient le sionisme et les implantations comme une valeur importante à participer à cet évènement festif. »
Yigal Dilmoni, le président du Conseil de Yesha, a dit au Times of Israël que Gabbay avait reçu un appel personnel pour l’inviter à la cérémonie. Répondant aux informations selon lesquelles Gabbay avait refusé de venir parce qu’il ne lui avait pas été demandé de s’exprimer, Dilmoni a indiqué que personne ne s’exprimerait à part le Premier ministre, « pas même un représentant du mouvement des implantations », a-t-il ajouté.
Lundi, La Paix Maintenant avait envoyé une lettre à chaque député de l’opposition pour les implorer de ne pas participer à la cérémonie.
« Il n’y a pas de raison de se réjouir. L’essence de l’évènement sape la vision des deux états, et il n’y a aucune justification pour y participer », a écrit l’association, qui a ajouté que la cérémonie n’était qu’un « pas de plus vers la politique d’annexion du gouvernement Netanyahu. »