Les pays occidentaux « satisfaits » du feu vert d’Israël à l’accord des otages
La Chine et la Russie se réjouissent de la trêve et Paris espère que ses ressortissants seront libérés ; l’AP salue la trêve et demande une "cessation complète de l’agression israélienne"
Le président américain Joe Biden s’est félicité de l’approbation de l’accord de libération d’une partie des otages israéliens encore aux mains des terroristes du Hamas à Gaza, sur fond de satisfaction des pays européens, favorables à une intensification de l’aide aux civils palestiniens de la bande de Gaza, et de déclarations des pays arabes désireux de faire de cette trêve un cessez-le-feu complet.
« Jill et moi avons gardé toutes les personnes retenues en otages et leurs proches près de notre cœur tout au long de ces semaines, et je suis extrêmement heureux que certaines de ces âmes courageuses, qui ont enduré des semaines de captivité et une épreuve indescriptible, soient réunies avec leurs familles une fois que cet accord sera pleinement mis en œuvre », a déclaré Biden dans un communiqué, remerciant les dirigeants du Qatar, de l’Égypte et d’Israël pour leurs efforts.
« J’apprécie l’engagement pris par le Premier ministre Netanyahu et son gouvernement en soutenant une pause prolongée pour garantir que cet accord puisse être pleinement mis en œuvre et garantir la fourniture d’une aide humanitaire supplémentaire pour alléger les souffrances des familles palestiniennes innocentes à Gaza. »
« Il est important que tous les aspects de cet accord soient pleinement mis en œuvre », a-t-il ajouté, soulignant qu’il compte rester en contact avec chacun des dirigeants susmentionnés pour garantir que l’accord soit exécuté dans son intégralité.
« En tant que président, ma priorité est d’assurer la sécurité des Américains retenus en otages dans le monde entier. C’est pourquoi, dès les premiers instants de l’attaque brutale du Hamas, mon équipe de sécurité nationale et moi avons travaillé en étroite collaboration avec nos partenaires régionaux pour faire tout notre possible pour garantir la libération de nos concitoyens », a déclaré Biden, soulignant que deux Américains avaient déjà été libérés en octobre et que plusieurs autres ressortissants américains devraient être libérés dans les tout prochains jours à la faveur de cet accord.
« Je continuerai tant qu’ils n’auront pas tous été libérés », a-t-il dit.
Selon les termes de l’accord approuvé par le gouvernement aux premières heures, mercredi matin, Israël libérera 150 palestiniens condamnés pour terrorisme – mineurs et femmes – en contrepartie de la libération de 50 femmes et enfants israéliens enlevés à Gaza le 7 octobre dernier, sans oublier une trêve de quatre jours dans la bande de Gaza. Otages et prisonniers seront libérés à raison de 10 à 13 personne chaque jour. Israël a déclaré que les prisonniers palestiniens – pour l’essentiel des adolescents et quelques femmes – ne seraient libérés qu’une fois les otages remis aux autorités israéliennes.
D’autres otages pourraient être libérés, chaque groupe de 10 otages permettant au Hamas d’obtenir une nouvelle journée de cessez-le-feu.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’est réjoui mercredi du « succès de la médiation de l’Egypte, du Qatar et des Etats-Unis » ayant mené à un accord « pour mettre en place une trêve humanitaire dans la bande de Gaza », rapporte le bureau de la présidence.
M. Sissi a également salué « l’échange d’otages contre des prisonniers » palestiniens.
Le ministère jordanien des Affaires étrangères a également publié une déclaration, félicitant le Qatar et l’Égypte pour leur rôle dans la négociation de la « trêve humanitaire ». La déclaration souligne que la trêve doit permettre une intensification de l’aide à Gaza et conduire à un cessez-le-feu permanent de nature à mettre fin au « ciblage des Palestiniens et à leur déplacement forcé ».
La Turquie a dit espérer que « la pause humanitaire » aidera « à mettre fin entièrement » à la guerre entre Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien et à « initier un processus vers une paix juste et durable sur la base d’une solution à deux Etats ».
Paris espère qu’il y aura des Français parmi les otages qui vont être libérés prochainement par le Hamas en échange d’une « pause humanitaire » acceptée par Israël, a déclaré mercredi la cheffe de la diplomatie française.
« Nous espérons qu’il y a des Français », « nous l’espérons et nous y travaillons », a dit Catherine Colonna à la radio France Inter, soulignant qu’elle restait prudente car « il faut que chacune des parties tienne la part de contrat ».
La ministre a également salué « tout particulièrement le travail du Qatar », qui a joué le rôle de médiateur pour obtenir l’accord entre Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas.
Emmanuel Macron a salué ultérieurement « l’annonce d’un accord pour la libération d’otages » retenus par le Hamas et « une trêve humanitaire » entre Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien.
« Nous œuvrons sans relâche pour que tous les otages soient libérés. La trêve humanitaire annoncée doit permettre de faire entrer de l’aide et de porter secours à la population de Gaza », a dit le président français sur le réseau social X, sans plus de précisions.
Le ministre des Affaires étrangères britannique David Cameron a salué mercredi l’accord entre Israël et le Hamas pour une trêve à Gaza et la libération des otages, le qualifiant d’ »étape cruciale ».
« Cet accord est une étape cruciale pour soulager les familles des otages et résoudre la crise humanitaire à Gaza », a dit David Cameron dans un communiqué. Le chef de la diplomatie britannique a appelé « toutes les parties à veiller à ce que l’accord soit respecté dans son intégralité ».
L’Allemagne a salué une « avancée » qu’il « faut mettre à profit pour acheminer une aide vitale aux habitants », après l’accord pour une trêve à Gaza en échange de la libération des otages enlevés par le Hamas.
« La libération annoncée d’un premier groupe d’otages est une avancée, même si rien au monde ne pourra effacer leur souffrance. La trêve humanitaire doit être utilisée pour apporter l’aide vitale nécessaire aux habitants de Gaza », a déclaré la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock sur le réseau social X (anciennement Twitter).
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a « salué chaleureusement » l’accord sur une trêve humanitaire à Gaza et sur la libération d’otages enlevés en Israël par des terroristes du Hamas, appelant à « mettre à profit cette pause » pour « intensifier » l’aide humanitaire.
« Je suis très reconnaissante envers tous ceux qui ont travaillé sans relâche par la voie diplomatique ces dernières semaines (…) La Commission européenne fera tout ce qui est en son pouvoir pour mettre à profit cette pause afin d’organiser un sursaut de l’aide humanitaire à Gaza », a-t-elle indiqué, ajoutant vouloir « intensifier les expéditions (d’aide) vers Gaza le plus rapidement possible ».
L’ONU a salué « un pas important dans la bonne direction, mais beaucoup reste à faire », a déclaré mercredi un porte-parole du secrétaire général de l’ONU, soulignant que l’organisation fera tout pour aider à la mise en œuvre de l’accord.
La Chine et la Russie, très critiques d’Israël depuis le début de la guerre, le 7 octobre dernier avec l’attaque meurtrière du Hamas, ont également publié des déclarations de félicitations.
La Chine espère que la trêve « permettra d’apaiser la crise humanitaire, et contribuera à la désescalade », a déclaré la porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning.
« Depuis le début de ce conflit israélo-palestinien, la Chine n’a eu de cesse d’appeler à un cessez-le-feu et a déployé d’inlassables efforts pour calmer la situation, protéger les civils et fournir une aide humanitaire », a-t-elle ajouté.
Le Kremlin a estimé mercredi que l’accord conclu entre Israël et le Hamas pour une trêve humanitaire à Gaza et la libération d’otages constituait une « bonne nouvelle » et un développement « positif ».
L’Autorité palestinienne a également salué la trêve et appelé à un cessez-le-feu permanent, sans un mot pour la libération des otages ou des prisonniers.
« Le président Mahmoud Abbas et les dirigeants se félicitent de l’accord conclu en vue d’une trêve humanitaire, apprécient l’effort qatari-égyptien et réitèrent leur appel à une cessation complète de l’agression israélienne contre le peuple palestinien et à l’entrée de l’aide humanitaire », a écrit un haut responsable de l’AP, Hussein al-Sheikh.
Au cours de son attaque du 7 octobre contre le sud d’Israël, le Hamas et d’autres groupes terroristes ont pris en otage près de 250 Israéliens et ressortissants étrangers et tué environ 1 200 personnes, pour la plupart des civils, avec une extrême brutalité.
Depuis, quatre otages ont été libérés et une autre a été secourue lors d’une opération de Tsahal. Par ailleurs, l’armée a récupéré les corps de deux autres otages qui, selon elle, ont été tués en captivité par le Hamas.
Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas affirme que plus de 14 000 Gazaouis ont été tués depuis le début de la guerre, Ces chiffres ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante et ne font pas le distinguo entre les civils, les membres du Hamas, les victimes des frappes aériennes israéliennes et celles des roquettes palestiniennes égarées.