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Les policiers ont lancé des grenades dans la foule lors d’une manifestation en 2023, selon des images

La police de Tel Aviv a fait un usage excessif de la force contre les manifestants antigouvernementaux pour satisfaire Ben Gvir, selon un reportage ; deux manifestants avaient dû être opérés après avoir été blessés

Un manifestant crie contre l'officier de police israélien Meir Suissa, qui a lancé une grenade incapacitante lors d'un rassemblement à Tel Aviv la semaine dernière, à Tel Aviv le 9 mars 2023. (Crédit : Carrie Keller Lynn/Times of Israel)
Un manifestant crie contre l'officier de police israélien Meir Suissa, qui a lancé une grenade incapacitante lors d'un rassemblement à Tel Aviv la semaine dernière, à Tel Aviv le 9 mars 2023. (Crédit : Carrie Keller Lynn/Times of Israel)

Des images tournées par les caméras corporelles de la police, qui ont été diffusées pour la toute première fois en début de semaine, révèlent que des policiers ont bien lancé des grenades assourdissantes directement dans la foule, blessant plusieurs manifestants, lors d’un mouvement de protestation antigouvernemental particulièrement houleux qui avait eu lieu à Tel Aviv, il y a deux ans.

A l’occasion de cette manifestation qui s’était tenue au mois de mars 2023, cela avait été la première fois que la police avait utilisé des grenades assourdissantes contre les protestataires qui exprimaient leur opposition au gouvernement. Cinq agents avaient été mis en examen.

Les images ont été rendues publiques dans le cadre d’un reportage diffusé dimanche par la chaîne publique Kan – un reportage qui a mis en cause la responsabilité de l’ancien ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, pour expliquer les réactions exceptionnellement brutales de la police face aux manifestants.

Au moment où la police avait dispersé le rassemblement, ce jour-là, onze manifestants au total avaient eu besoin de soins médicaux et parmi elles, deux avaient été emmenées à l’hôpital. Il y avait eu également 39 arrestations.

Selon l’enquête, la visite qui avait été effectuée par le ministre de l’époque au centre de commandement avancé de la police, le matin même, avait poussé Kobi Shabtai, qui occupait alors le poste de commissaire en chef de la police israélienne, à demander au commandant du district de Tel Aviv de donner l’ordre d’utiliser des grenades assourdissantes.

En plus des grenades, les forces de l’ordre avaient fait appel à des policiers à cheval et ils avaient utilisé des canons à eau contre la foule de protestataires qui bloquaient alors la route.

Après avoir reçu un appel du général de division David Filo, le commandant du district, les agents qui étaient présents sur les lieux étaient allés chercher en hâte les grenades dans leur véhicule. Ils avaient commencé à les lancer en direction des personnes présentes, malgré les règles qui stipulent que ce genre d’outil de contrôle des foules doit être utilisé avec retenue.

La police israélienne déploie des chevaux et des grenades assourdissantes pour disperser les Israéliens qui bloquent une route principale pour protester contre les plans du nouveau gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu visant à réformer radicalement le système judiciaire, à Tel Aviv, en Israël, le 1er mars 2023. (Crédit : AP Photo/Oded Balilty)

Deux manifestants avaient été touchés au visage et ils avaient été grièvement blessés. Un autre avait, lui aussi, été gravement blessé après avoir reçu une grenade assourdissante à l’épaule.

Shahar « Zahiro » Mor, un militant anti-gouvernement, s’en était sorti avec des lésions auditives permanentes. Son oreille droite avait été mutilée par une grenade assourdissante et il avait dû être opéré à l’hôpital Ichilov de Tel Aviv.

« Mon audition ne sera plus jamais la même », a confié Mor lors d’un entretien accordé à l’émission. « Il y a ces acouphènes et les vertiges ressentis quand on passe de la position assise à la position debout, les autres choses de ce genre… Ce sont probablement des choses qui resteront toute ma vie ».

Même après avoir été informée du fait qu’il y avait des blessés parmi les protestataires, la police avait continué à faire preuve d’un usage excessif de la force contre la foule rassemblée pour dénoncer le gouvernement. Au milieu du chaos, un manifestant s’était approché de l’un des commandants et il lui avait demandé d’envoyer de l’aide parce que « quelqu’un avait perdu son oreille ».

Mais l’homme, le surintendant principal Meir Suissa, avait ignoré la demande et il avait encore ordonné à des subalternes de « faire partir [les manifestants] par la force ».

Les images tournées par les caméras corporelles révèlent que Suissa lui-même avait blessé un manifestant avec la grenade assourdissante qu’il avait lancée.

Noa Ron-Geffen, qui avait été blessée par une grenade assourdissante lors d’une manifestation antigouvernementale le 1er mars 2023, apparaît sur la chaîne publique israélienne dans une séquence diffusée le 26 janvier 2025. (Capture d’écran/ Kan)

« J’ai senti quelque chose qui me brûlait dans ma joue, mais je n’y ai pas accordé d’importance au début. Ce n’est que lorsque mon amie m’a vue, une seconde plus tard, et qu’elle m’a dit que je saignais que j’ai porté ma main au visage. J’ai baissé ma main et j’ai vu qu’il y avait du sang », a raconté Noa Ron-Geffen dans le cadre de l’émission. Elle a depuis été opérée par un chirurgien plasticien au cours d’une intervention de reconstruction du visage.

Suissa est l’un des cinq policiers qui avaient fait l’objet d’une enquête du département des enquêtes internes de la police (DIPI) suite à ce mouvement de protestation. L’été dernier, le département a soumis un acte d’inculpation à son encontre et à l’encontre de quatre autres agents. Suissa est mis en cause pour son comportement imprudent et ses négligences.

Un manifestant crie contre l’officier de police israélien Meir Suissa, qui a lancé une grenade incapacitante lors d’un rassemblement à Tel Aviv la semaine dernière, à Tel Aviv le 9 mars 2023. (Crédit : Carrie Keller Lynn/Times of Israel)

Malgré ce dossier criminel, il avait été promu par Ben Gvir, devenant surintendant en chef. Il était aussi devenu commandant de son propre commissariat de police dans le district sud de Tel Aviv.

Ben Gvir avait condamné l’acte de mise en examen, estimant que la décision prise était « entachée de motifs politiques et de pressions du même ordre ».

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