Les procureurs et témoins du procès du soldat d’Hebron sous protection
Un bouton de panique a été installé sur les téléphones de ceux qui sont impliqués dans l’affaire du fait de menaces grandissantes ; Elor Azaria obtient son premier weekend de permission
Les procureurs militaires en charge de l’affaire d’un soldat de Tsahal accusé d’homicide involontaire pour avoir tué un assaillant palestinien neutralisé en mars ont reçu des mesures de sécurité supplémentaires du fait de menaces et de l’incitation à la violence en ligne par des partisans du soldat.
Les quatre soldats qui doivent témoigner dans l’affaire de Elor Azaria, qui a été inculpé le 18 avril par le tribunal militaire de Jaffa, ont également reçu une protection indéterminée après avoir exprimé des préoccupations sur leur sécurité, a rapporté jeudi la Deuxième chaîne.
Selon le rapport, les procureurs ont désormais un bouton de panique sur leurs téléphones en cas de nécessité et ont également été informés par le personnel de sécurité sur les situations à surveiller et les mesures initiales à prendre.
L’incident du 24 mars – au cours duquel Azaria a été filmé alors qu’il abattait Abed al-Fattah Yusri al-Sharif d’un tir dans la tête, près de 15 minutes après qu’al-Sharif avait été neutralisé après avoir tenté de poignarder un soldat de Tsahal à Hébron – et le procès subséquent ont profondément divisé Israël. Al-Qasrawi a été tué lors de l’attaque.
Face à la forte condamnation de ses actions par des hauts gradés, Moshe Yaalon, qui était alors ministre de la Défense, et le chef d’état-major de Tsahal Gadi Eisenkot, des partisans d’extrême droite et certains hommes politiques ont accusé l’establishment de la défense d’avoir abandonné l’un des leurs.

Les avocats d’Azaria affirment qu’il a agi en légitime défense, citant la possibilité que Sharif, bien que blessé, portait une ceinture d’explosifs qu’il aurait pu faire exploser.
Avigdor Liberman a tout d’abord fortement soutenu Azaria, mais avant de prendre le poste du ministère de la Défense en mai, il a promis de ne pas interférer dans le procès.
Le mois dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dû défendre publiquement le commandant d’Azaria, le major Tom Naaman, qui avait reçu des menaces et avait été vilipendé par des militants d’extrême-droite pour son témoignage contre son subordonné.

Naaman a fourni un témoignage accablant contre Azaria, disant qu’al-Sharif ne représentait aucune menace et que, après l’avoir abattu, Azaria lui avait dit : « Ce terroriste était vivant et il devait mourir. » »
En réponse aux menaces en ligne et aux attaques contre Naaman, Netanyahu a déclaré : « Il n’y a pas de place pour une hyperbole aussi inappropriée ».
« Je demande à tout le monde de calmer le ton et de laisser l’armée israélienne en dehors de la politique. Nous devons protéger l’armée comme elle nous protège », a ajouté le Premier ministre.
La police israélienne a gardé en détention un résident d’implantation israélien le mois dernier pour incitation présumée à la violence contre les Naaman.
Plus tôt cette semaine, le chef de brigade d’Azaria a déclaré au tribunal militaire qu’il ne voyait aucune justification pour le tir, et a rejeté la déclaration du soldat établissant que les troupes étaient préoccupées que l’attaquant puisse porter une bombe.

Le colonel Yariv Ben Ezra a déclaré au tribunal que, contrairement aux affirmations d’Azaria, il n’avait trouvé aucune raison de soupçonner que Sharif était armé d’explosifs.
Ben Ezra a dit au tribunal militaire qu’il ne pensait pas que le geste d’Azaria ait été justifié. « En outre, à la lumière de l’enquête et du compte rendu initial sur le terrain, et puisque tous ces détails ont été réunis pendant la journée, mon évaluation est que la fusillade n’était pas justifiée », a-t-il dit.
Azaria, qui a été emprisonné sur une base militaire, devrait rentrer chez lui ce week-end pour sa première permission depuis son arrestation.